Les Compagnons du Tour de France

Les Compagnons du Tour France

Le 3 mai 2023, 18 lycéennes ont visité le musée des Compagnons du Tour de France, rue de la Règle à Limoges. Mr Armand LABARRE, président d’honneur de l’association compagnonnique de Limoges a su livrer les explications indispensables à la compréhension du Compagnonnage.

Si l’on en croit la légende, le compagnonnage se revendique d’une histoire remontant à la construction du temple de Jérusalem 1000 ans avant JC, sous le roi Salomon, auquel s’ajoutent 2 autres fondateurs mythiques, Maître Jacques et le Père Soubise. Toutefois au XIIième, il est dit que le Compagnonnage serait né de l’émergence des chantiers de constructions des bâtiments religieux.

Le Tour de France désigne la formation continue suivie par les itinérants pour devenir Compagnons. Ils travaillent en entreprise le jour et suivent des cours du soir. Le chef d’œuvre désigne un objet conçu par l’itinérant rassemblant plusieurs difficultés techniques apportant la preuve de sa maîtrise. Le Devoir est le terme regroupant les règles et les obligations professionnelles et morales qui rythment ses relations avec les autres Compagnons.

Les Compagnons sont installés à Limoges depuis 1970 à l’emplacement de l’hospice de la Règle et en particulier le réfectoire abritant aujourd’hui le musée et des exemples de chefs d’œuvre individuels et collectifs remarquables. Environ 50 jeunes sont actuellement en formation sur le site de Limoges.

L’association des Compagnons est désormais laïque et les femmes y sont admises depuis environ 20 ans.

L’après-midi a été consacré à visiter les ateliers à Panazol mais aussi l’association « L’Outil en main » dont l’objectif est de faire découvrir les métiers manuels à des jeunes de 9 à 14 ans. Ces ateliers sont animés et encadrés par des Compagnons retraités bénévoles. A ce jour 36 jeunes se sont engagés à suivre ces ateliers pendant 2 ans.

En espérant ainsi susciter des vocations et enrayer la pénurie d’artisans.

Une journée riche en découvertes remarquables, voilà le sentiment unanime des lycéennes présentes

Commentaire et photos : Brigitte Pénicaut


Escapade culturelle à Budapest

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Colette, l'insoumise

Conférence de Véronique Mattéoli

Gabrielle Sidonie Colette ( 1873-1954) : une vie de défis qui ne se raconte pas, se lit, se vit .

la maison à Saint Sauveur en Puysay, devenue le musée Colette

Dernière fille des quatre enfants de Sido, Gabrielle passe les 18 premières années de sa vie à Saint Sauveur en Puysay : le musée de sa jeunesse  dont elle aimait «  la pierre et la poussière » . Elle découvre la nature dans le jardin du «  bas » , dans celui du « haut » . Depuis 2016, cette maison est devenue le musée Colette

Toute sa vie, très attachée à ses racines,  elle se passionnera pour ses maisons et ses jardins

Tout d’abord Rozven, en Ile et Vilaine achetée par Missy , son amante, qui la lui offrira après leur séparation .  C’ est   "l’auberge espagnole » où s’épanouit son amour de l’océan .  Après son mariage avec Henri de Jouvenel , son second mari,  c’est là que naîtra en 1913 sa fille «  Bel Gazou » . C’est là aussi qu’à partir de 1920, elle entame une relation amoureuse avec son beau fils Bertrand de Jouvenel âgé de 17 ans , relation qui durera 5 ans et qu’elle évoquera dans «  Le blé en herbe » .

En 1925, séparée du père et du fils, Rozven devient la maison de l’amitié ; elle y collabore avec le peintre Mathurin Méheut à la création de livres pour enfants  comme «  Regarde » où s’affirme son amour de la Bretagne et de la mer .

En 1926, elle s’installe à la Treille Muscate à Saint Tropez où elle rencontre Maurice Goudeket qui deviendra son troisième mari . Travailleuse, elle bêche et écrit «  La vagabonde », «  La naissance du jour », «  La seconde » . Elle y vit en sauvageonne, vitupère contre les congés payés . «  Je ne suis que vanité, j’aime à étonner les personnes » . En 1939, Charles Vanel rachète la maison. Installée dès 1938 au Palais Royal, à Paris, rue de Beaujolais, elle a , dit-elle, « Le monde à sa fenêtre » . Elle écrit «  Le fanal bleu », « L’herbier » et voyage beaucoup .

Auparavant, divorcée de son premier mari Willy en 1906 et sans ressources, elle apprend le mime avec Georges Wague et se donne en spectacle au Moulin Rouge, au Marigny, au Bataclan . Elle fait scandale à cause de sa vie dissolue, de ses relations homosexuelles avec Missy et Nathalie Clifford-Barnay . Elle écrit «  La vagabonde », et publie ses «  Notes  de tournées » dans le Matin  car pour elle, «  Ecrire est une nécessité vitale » .

Mais c’est surtout grâce à ses talents littéraires qu’elle est célèbre . Les premiers «  Claudine » sont signés par Willy qui l’ exploitera  jusque 1923. Colette est une grande admiratrice de Balzac, de Paul Claudel, de Jean Giraudoux, d’André Gide, de Jean-Paul Sartre et même de Simone de Beauvoir .

Elle a été reporter de faits divers, critique de théâtre, membre de l’académie Goncourt . Toujours soucieuse de défendre et d’illustrer la langue française, son travail est laborieux : brouillons très raturés, nombreux néologismes : «  Elle veut écrire comme personne avec les mots de tout le monde » .

Elle qui n’a pas hésité à montrer son corps, elle vit une vieillesse difficile, les membres déformés par l’arthrite . Elle meurt à 81 ans en 1954 laissant l’image d’une femme libre qui a relevé tous les défis .

Résumé rédigé par Monique LEBOEUF et Sophie MARIAUX


Exposition Baignol au Four des Casseaux

Visite du Four des Casseaux du 12 janvier 2023.

Environ 35 Lycéennes ont écouté les talents de narrateur et d’historien de Thomas Hirat au sein de ce monument historique de Limoges. L’exposition intitulée « Baignol, père et fils, pionniers de la porcelaine de Limoges » est disposée au milieu des fours .

Étienne Baignol( 1750- 1822), ancien tourneur de la manufacture Royale de Limoges est le 1er grand artisan d’art de la porcelaine. Il fonde la manufacture des Augustins en 1797 dans un ancien couvent ( route de Paris) qui sera la plus prolifique de la ville. Spécialiste des arts de la table de haut niveau, sa porcelaine est remarquable notamment par son blanc très pur.

François, ( 1791-1875) suit les pas de son père en digne héritier. Homme de son temps, il répond aux demandes plus industrielles et s’installe à St Brice sur Vienne.

Camille et Evariste, 3eme génération tentent l’aventure à l’international dans le pays basque mais les affaires ne prennent pas et s’arrêtent à la fin du 19eme. Une centaine de pièces de collections privées sont exposées, magnifiques, témoins historiques de grande qualité et de prouesses techniques provenant de ces pionniers de la porcelaine.

Résumé : Brigitte Bigot

photos : Anne Marie Dumas


Sortie culturelle à Paris : deuxième journée

L'INSTITUT DU MONDE ARABE : sur les routes de Samarcande , merveilles de soie et d'or

Situé sur la légendaire « Route de la Soie », l’Ouzbékistan, héritier de royaumes et d’empires puissants, est marqué par les pratiques et cultures zoroastriennes, musulmanes, arabes et islamiques. Samarcande et Boukhara sont devenues des villes au commerce prospère et des centres florissants de production artisanales. Ce nœud caravanier sujet aux nombreuses querelles de pouvoir connait une émulation forte avec le Grand Timour dit Tamerlan (1336-1405), œuvrant pour l’unité des peuples et dont la signature sociale sera le tissage qui connaitra un essor au XIXème siècle.

300 pièces sont présentées dont le manteau talismanique ou Chapan. Ils sont généralement portés par les personnes de haut rang, émirs ou khans, selon une technique mariant la soie, le coton ciré épais et l’or. Ils servaient de protection contre les agressions, les maladies, « le mauvais œil ». Etait également richement orné tout l’harnachement dédié aux chevaux (selles, crinière …)

Le chapan pour femme ne porte pas d’or, mais le code vestimentaire est très codifié : rouge pour les jeunes femmes, vert ou bleu pour les plus de 30 ans et beige pour les plus âgées.

Les Suzani de Boukhara, connus pour la richesse des motifs et des couleurs, rappellent les tapis persans. C’était un travail collectif. Brodés par bandes, ces tissus protecteurs faisaient partie du patrimoine familial, tout comme les tapis de laine tissés par les femmes.

Enfin une grande collection de bijoux est présentée, gage de protection et de bonheur. Ils font partie intégrante du costume traditionnel de la femme. La majorité est en argent ou en alliage et est ornée de pierres semi-précieuses comme la cornaline ou le corail, venant d’Inde ou d’Europe.

MUSEE YVES SAINT LAURENT : Les ors d'Yves Saint Laurent

Le musée Yves saint Laurent rend compte aussi bien du génie créatif du couturier que du processus de création des collections de haute couture.Mais plus qu'un musée monographique, il se veut également le témoin de l'histoire du XXième siècle et d'une haute couture qui accompagnait un certain art de vivre aujourd'hui disparu.

LE STUDIO

Time to shine

A la fin des années 1960, paris voit émerger des lieux de fête "branchés"qui révolutionnent le monde de la nuit.

YVES SAINT LAURENT est un habitué des nuits parisiennes. Cette ambiance festive est l'une des sources d'inspiration du couturier et l'or, par son aspect brillant et clinquant, y trouve naturellement sa place.

Merci à Anne Marie Dumas,Corinne Bordas, Brigitte Martin et Brigitte Pénicaud pour les photos et commentaires


Sortie culturelle à Paris : journée du 30 novembre

Une vingtaine de lycéennes se sont donné rendez-vous pour deux journées culturelles dans la capitale, avec un programme riche et varié , particulièrement bien organisé et finalisé par Josette Lapouge .

LE MUSEE DE CLUNY

Seul Musée National en France consacré au Moyen Age , il est le lieu incontournable pour découvrir la civilisation médiévale.

Après plus de 10 ans de travaux, le Musée « Nouvelle Génération » est sorti de son étui un peu « poussiéreux » pour  entrer dans le XXIe siècle.

Plus accessible, plus visible, plus lisible, grâce à une nouvelle muséographie menée avec le souci de préserver les atouts du Musée : site à taille humaine, grande proximité avec les œuvres et harmonie entre bâtiments et collections.

 La refonte du circuit permet d’appréhender l’époque médiévale chronologiquement et de découvrir la diversité des œuvres artistiques , principalement européennes sur un temps long de plus de 1000 ans.

Le circuit commence par le premier Moyen-Age, avec les collections gauloises et romaines

Il se poursuit par le Moyen -Age central où l’on aborde  la période romane, le 1ergothique, avec les sculptures de Notre Dame et la Sainte Chapelle, jusqu’aux années 1320.

La salle appelée «l’ Œuvre de Limoges »présente une quantité impressionnante de chasses , d’émaux et autres œuvres des « arts et du feu » des XII et XIII e siècles.

Tout l’étage est consacré au XIVe et XVe siècle : dans ces espaces dédiés au Moyen Age tardif ,on peut admirer les différentes œuvres de l’Art Italien , de l’Europe du Nord, de l’Art Français du XVe, entre Moyen âge et Renaissance.

La salle dédiée aux tentures de la Dame à la Licorne reste le chef-d’œuvre absolu des collections du Musée et a été conservée dans son écrin premier.

Le circuit se termine par un espace mettant en scène un chœur d’église de la fin du moyen âge avec les stalles de Saint Lucien de Beauvais et des tapisseries représentant les scènes de la vie de Saint Étienne

SOIREE THEATRE

"Une situation délicate"au théatre EDOUARD VII

ALAN AYCKBOURN, auteur anglais le plus joué dans son pays après Shakespeare, anime ce chassé-croisé férocement drôle.

une pièce merveilleusement servie par des acteurs de talent : Elodie NAVARRE, Clotilde COURAU, Max BOUBLIL et Gérard DARMON

                                                                                                                                                

Dans cette pièce très rythmée , les malentendus et les  quiproquos s’enchaînent                                                                                             

 L’intrigue amoureuse est délirante et le spectateur rit énormément , entraînant  les acteurs eux -même dans un fou rire.                                                                     

La catastrophe n’est jamais loin. Et bientôt tous vont se retrouver dans une situation .. très délicate ! 


Exposition Francis Chigot : Un monde de lumières

La ville de Limoges , «  ville des arts et du feu », souligne l’importance de l’œuvre de Francis Chigot , célèbre maître verrier limougeaud du XX ième siècle,et met en valeur les vitraux produits par l’artiste grâce à une mise en scène particulièrement réussie    

Francis Chigot est né à Limoges en 1879 et il y meurt en 1960. Premier prix de l’école des Arts Décoratifs de Limoges , il installe en 1907 son atelier de peinture sur verre en plein centre ville. Pour se faire connaître il participe à de nombreux salons à Paris où son travail qui va du paysage chatoyant de style Art nouveau aux lignes graphiques Art Déco , le fait remarquer.

"l'émailleuse" est la première oeuvre présentée à Paris

Son succès fut autant national , avec la réalisation de vitraux pour de nombreux  édifices religieux : Églises des Saints Anges et Saint Paul -Saint louis  et des édifices civils avec les magnifiques verrières de la gare de Limoges ou des clients privés, qu’international avec de grands chantiers au Canada,Etats-Unis, Haïti ou encore Algérie.

Après la guerre ,on observe une forte demande liée aux besoins de la reconstruction et à l’explosion des villes d’Eaux

Une sélection de quarante vitraux et d’une centaine de documents( maquettes, cartons, esquisses) retracent cinquante trois années d’activité de l’artiste et de son atelier.A travers son œuvre , on peut observer  les différentes tendances artistiques du 20ième siècle.

Les œuvres exposées permettent de montrer la diversité des créations et le talent de Francis Chigot qui, à la manière d’un peintre utilise  « le plomb comme pinceau et le verre comme palette. »

Deux groupes de lycéennes ont effectué la visite de cette magnifique exposition , guidées par Martine Tandeau de Marsac , petite fille de Francis Chigot .


Le Masque de Fer était-il Limousin

Une nombreuse assistance s'est réunie à la salle Simone Veil ce 17 novembre 2022 , curieuse de connaître la réponse à cette étonnante question :

"Le Masque de fer était-il Limousin ?" posée par le Professeur Lionel de Lumley .

Résumé par Soizick de Lumley:

L'homme au masque de fer est une des grandes énigmes de l'Histoire de France. Il est certain que sous le règne de Louis XIV un prisonnier inconnu et masqué a été emprisonné  successivement à Pignerol, à Exilles, sur l'île Sainte-Marguerite et enfin à la Bastille.

En quatre siècles, aucun historien n’a réussi à identifier avec certitude le personnage dissimulé derrière cette appellation. Qui était l’homme au masque de fer ? Pourquoi a-t-il été incarcéré ?  Le mystère reste entier. On a pris pour le garder des précautions extraordinaires. À Pignerol et jusqu’à son transfert à Exilles, il n’est pas fait mention du port d’un masque. Il semble plus probablement avoir porté un masque de velours lors des transferts notamment entre Sainte Marguerite et la Bastille, pour éviter d’être identifié. Après Louis XIV, Louvois et son fils Barbezieux, le secret de l’identité de l’homme masqué a été confié au Régent, qui l'aurait transmis à Louis XV.

Certains auteurs limousins qui ne sont jamais à la traine pour placer leur province au centre de l’ « Histoire » ont imaginé que l’homme masqué était originaire de Saint Yrieix. Leur  récit pourtant  habile ne résiste pas à l’analyse des faits (1)

 L’hypothèse la plus majoritairement admise est celle avancée par Jean-Christian Petitfils. Eustache Danger, valet d’Henriette d’Angleterre, aurait pu être mis à l’isolement absolu pour éviter la diffusion d’un lourd secret d’Etat (2).

L’hypothèse d’un fils métis, non légitimé de Louis XIV, enfermé pour des raisons dynastiques, parait suffisamment documentée pour certains. Elle justifierait l’acharnement de Saint Mars à affirmer jusqu’au bout l’importance du personnage (3)

Références :
1-VERNADEAU Pierre. Le médecin de la Reyne, ed : Denoël et Steele, Paris, 1934.
2-PETITFILS Jean-Christian, le masque de fer entre Histoire et Légende, Paris, Perrin, 2003; coll. "Tempus", 2004, nouvelle édition ré-augmentée, 2011.
3-AROLES Serge : Archives secrètes du Vatican et archives de douze pays, ed : L’Harmattan, 2021, pp140,

Un très sympathique buffet a clôturé cette passionnante conférence et a permis à tout à chacun de prolonger ce bon moment par des échanges amicaux .


Journée Interclubs – jeudi 6 octobre 2022- Valençay ou l’art de vivre à la Française

C’est avec un grand plaisir que certaines d’entre nous ont retrouvé des amies lycéennes du club d’Orléans et que les autres ont fait connaissance avec ce club dynamique .Anne- Marie a accueilli avec un  plaisir  non dissimulé cette importante délégation d’Orléans dans un établissement hôtelier de Valençay dans lequel nous avons écouté Monsieur Martinet , ancien Président de l’association des Amis de Talleyrand nous conter avec moult détails la vie de cette personnalité hors du commun, figure à la fois décriée et admirée, cependant mal connue et qui fut l’un des plus illustres diplomates que la France ait connu.L’association des Amis de Talleyrand , crée en 1998 est une association internationale qui compte 180 membres , intéressés par l’histoire et qui a pour but de perpétuer et défendre le souvenir de Charles Maurice de Talleyrand Périgord. La Conférence très détaillée et riche de nombreux détails de la vie de cet illustre personnage sera présentée en 2 parties et nous permettra de profiter d’un bon déjeuner, pendant lequel les 2 clubs ont veillé à bien mélanger les convives, afin de mieux faire connaissance. Nous aurons ensuite le plaisir d’écouter notre historien dans le magnifique théâtre du château.

Première conférence 

 L’enfance de Talleyrand , né en 1754 à paris , 2ième de 5 enfants, il est destiné par sa famille à succéder à son oncle Archevèque de Reims ,et elle va d’abord faire de lui un homme d’église, et il dira «  On me force à devenir ecclésiastique, on s’en repentira »

en 1774 , il reçoit les ordres mineurs et présente sa thèse de théologie en Sorbonne

en 1779 , il est ordonné prêtre, ce qui lui permet de dire : « Ils veulent faire de moi un Prêtre , ils vont faire de moi un Affreux »

en 1788 , il est nommé Evêque d’Autun où il n’habitera jamais

Il quitte la prêtrise et mène une vie laïque sous la Révolution

Deuxième conférence

1789 : il prend le parti de la Révolution , il propose la nationalisation des biens de l’église et les met en vente, ce qui lui valut d’être surnommé:"le diable boiteux" ou" monstre mitré"

1790 : il prête serment à la Constitution civile du clergé

Talleyrand traversera et oeuvrera  grâce à sa remarquable intelligence sous  l’Ancien régime, la Révolution, le Consulat, l’Empire, la Restauration et la Monarchie de Juillet, sans trop d’encombre. Ministre des Relations Extérieures, Grand Chambellan,il connaîtra 13 gouvernements et signera 110 traités .

Il fut durant son exceptionnelle carrière, un homme d’action, défenseur des libertés. Sa remarquable intelligence, alliée à une réelle réflexion politique, fit de lui un diplomate d'envergure, capable d'anticiper avec un discernement inégalé certains des grands bouleversements politiques qu'allait connaitre l'Europe au XIXe siècle.Visionnaire, il écrit sur la laïcité,  précurseur du système métrique et de la mixité, il défend l’égalité scolaire entre les sexes . Il laisse à la postérité le soin de démêler les fils de sa personnalité complexe 

"Je veux que pendant des siècles on continue à discuter sur ce que j’ai été , ce que j’ai pensé , ce que j’ai voulu"

 Le château de Valençay

A la suite de cette belle leçon d’histoire, nous allons visiter le château , ses nombreuses pièces et salons , magnifiquement meublées , en commençant par la galerie à arcades de la cour d’honneur où figurent les  tableaux des nombreux ancêtres , riches et célèbres de Talleyrand.Talleyrand y repose dans une crypte qu’il a fait creuser au sein du château

Bien que situé dans l’Indre s’apparente par sa construction aux châteaux de la Loire , le château de Chambord , par exemple.Les propriétaires successifs , la Maison d’Estampes et les Villemorien , en particulier ,ont au fil des générations , transformé par d’importants travaux d’agrandissement et d’embellissement le manoir féodal datant du XII ème siècle en château de plaisance de style Renaissance. Il a été vendu en 1803 à Charles -Maurice de Talleyrand -Périgord, alors ministre des relations extérieures du Consulat, obéissant ainsi à  Bonaparte ,suivant cet ordre :

 « je veux que vous ayez une belle terre , que vous y receviez brillamment le corps diplomatique, les étrangers importants ».

Les divers salons et chambres à coucher (100 pièces et 25 appartements de maître) abritent un somptueux mobilier principalement d’époque Empire.Entre 1808 et 1811 un théâtre à l’italienne de 200 places décoré « à l’antique » fut aménagé dans les communs afin de divertir les Princes d’Espagne , Princes déchus et assignés à résidence à Valençay, Cage dorée , dont le souvenir est évoqué par la chambre du Roi d’Espagne.La superficie du parc est d’une quarantaine d’hectares. Le jardin à la Française date de 1906 , une partie des terres a été transformé en parc animalier.

Brigitte MARTIN


SHACKELTON et l'Odysée de l'Endurance

L’Odyssée de l’Endurance

 

CONFERENCE D'OLIVIER MIGNON

guide conférencier et auteur

 
Pour sa troisième conférence au Lyceum club du Limousin, Olivier  Mignon a fait salle comble pour l’écouter nous faire vivre avec son talent bien connu de conteur la passionnante odyssée de Sir Ernest Shackleton à bord de l’Endurance.
                                              
Trois ans après la conquête le 14 décembre 1911 du Pole Sud par le norvégien Roald Amundsen, l’explorateur irlandais Ernest Shackleton quitte l’Angleterre à bord de l’Endurance avec comme objectif la  traversée de l’Antarctique depuis la mer de Weddell dans l’Océan Atlantique, jusqu’à la mer de Ross dans le Pacifique en passant par le pole. C’est un explorateur aguerri aux explorations polaires. En 1912, il avait précédemment participé avec le capitaine Edward Wilson aux expéditions Nimrod et Discovery conduites par Robert Falcon Scott. C’est lors de l’expédition Terra Nova qui avait atteint le Pole Sud 4 semaines après l’expédition norvégienne que Scott et ses compagnons moururent de froid sur la route du retour. En aout 1914, la grande guerre éclate, mais Shackleton se lance dans une toute autre bataille  dont il ne sortira pas vainqueur mais il en fera une victoire : la plus stupéfiante épopée de toute l’histoire de l’exploration polaire.
Il prépare soigneusement un des meilleurs navires de l’époque l’Endurance dont la coque n’avait pas la forme arrondie des actuels navires polaires. Il était accompagné de 28 membres d’équipage soigneusement sélectionnés pour leurs diverses compétences sélectionnés à partir de l’annonce suivante : « recherche hommes pour voyage périlleux. Petits gages. Froid rigoureux. Longs mois de totale obscurité. Dangers permanents. Retour incertain. Honneur et reconnaissance en cas de succès ».
Le capitaine F Wosley et des marins expérimentés mais aussi des équipiers de compétences diverses allant du charpentier au cuisinier, en passant par un photographe australien Frank Hurley, en font partie.  Toute une meute de chiens de traineaux et des vivres abondants pour réaliser son objectif était d’être le premier à traverser l’Antarctique en traineaux à chiens. En janvier 1915, leur navire se trouve prisonnier des glaces en mer de Weddell. Quelques mois plus tard, devant le risque d’écrasement de leur bateau dans les glaces, Shackleton et ses hommes évacuent le navire et se retrouvent sur la glace par moins 45 degrés dans une des régions les plus inhospitalières du monde.  L’Endurance finira par être broyé par la banquise. Après de multiples mois pour survivre sur la banquise dans des igloos et en se nourrissant de phoques et de manchots cuits sur un fourneau alimenté par la graisse de phoque, ils finissent  par tirer les chaloupes à dos d’hommes vers l’océan tumultueux et prendre la mer. 
                                               
Ils doivent affronter sur de simples chaloupes, les creux immenses, les vagues scélérates et les vents tempétueux brulés par la soif et les embruns glacés. Une partie de l’équipage restera sur l’ile éléphantine. Shackleton et quelques hommes reprirent la mer sur une chaloupe recouverte et après 1500 Kms de navigation au travers des « 60emes mugissants », ils atteignent enfin leur terre promise la Géorgie du Sud, mais sur le coté opposé à la station baleinière. Ils doivent encore escalader des à-pics, dévaler les glaciers et les champs de neige entre les précipices avant d’arriver enfin, auprès d’hommes pouvant leur apporter secours.
 Au terme d’une série d’exploits inimaginables et illustrés par les photographies de F Hurley, les 28 membres de l’expédition, menés par un chef à la volonté inébranlable et aux qualités humaines et d’intelligence exceptionnelles, vont tous rentrer sains et saufs en Angleterre. Le sauvetage de l’Expédition Endurance reste à ce jour la plus incroyable histoire de survie pendant 22 mois en milieu polaire loin de toute civilisation. La découverte très récente de la carcasse broyée de l’Endurance, suite à la fonte des glaces a remis en lumière cet exploit.
 
                                                                                                Dominique Bordessoule