Musée des Beaux Arts de Beaune : Exposition "Destins croisés, 300 ans de génie beaunois
Cette exposition temporaire met en valeur les Beaunois(e)s d’origine ou d’adoption, qui ont contribué au développement et au rayonnement de cette ville.
Les salles sont consacrées aux grands thèmes :
artistes, comédiens, musiciens, inventeurs, agronomes, hommes politiques, historiens.
Les oeuvres exposées sont issues des collections municipales beaunoises, des archives départementales et de collections privées.
Notre visite guidée nous a plus particulièrement menées sur les traces de :
- Hippolyte MICHAUD (Beaune 1823-1886), peintre.
Après l’école des Beaux-Arts de Dijon, il part pour Paris, où il a du mal à se faire connaître. En 1866 l’Etat lui achète „la Mansarde“, un commencement de succès.

Il revient à Beaune, où il enseigne le dessin et est conservateur du Musée des Beaux Arts. Ses oeuvres sont actuellement détenues dans ce musée, ainsi qu’au Musée des Beaux Arts de Dijon, au Musée Magnin à Dijon, au Rijksmuseum d’Amsterdam.
- Félix ZIEM (Beaune 1821 – Paris 1911).
Peintre orientaliste et précurseur des impressionnistes. Il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, puis part pour Marseille, où il est remarqué par le Duc d’Orléans. Il ira en Italie, puis en Russie. Il fait un grand voyage en Orient, puis s’installe à Montmartre et à Barbizon, en gardant un pied à terre à Martigues. Il sera ami d’A Rodin, et rencontrera V Van Gogh. Très prolifique, ses oeuvres sont exposées à Paris au Petit Palais, à Marseille, au Musée Ziem à Martigues et au Musée des Beaux Arts de Beaune.

- Xavier FORNERET (Beaune 1809-1884)
Ecrivain et dramaturge. Il possède une fortne personnelle qui lui permet de publier à compte d’auteur. Son style romantique „frénétique“ lui vaut de mauvaises critiques, il sera reconnu après sa mort par le courant surréaliste. Quelques oeuvres : théâtre (Oncle et Neveu Franget, Mère et fille, ..) romans (Quelque chose du coeur, Caressa, ..) poésie (Lignes rimées, ..)
- Gaspard MONGE (Beaune 1746 – Paris 1818)
Mathématicien et homme politique. Il est issu d’une famille bourgeoise, et est reconnu excellent dès 14 ans, à 16 ans il enseigne les mathématiques à Lyon. Il est remarqué pour son plan de Beaune qui lui permet d’être dessinateur pour le génie.

Il approfondit le calcul des variations, fait des recherches en géométrie différentielle. Il fonde l’Ecole militaire Polytechnique en 1794, pour pemettre l’accès à l’enseignement pour tous.
Très proche de Bonaparte, il réforme le matériau des canons en qualité de Ministre de la Marine. Il ira chercher des objets d’art en Italie et en Egypte.
Il est l’inventeur de la géométrie descriptive.
- Etienne-Jules MAREY (Beaune 1830 – Paris 1904)
Médecin physiologiste et inventeur : il met au point le sphygmographe (qui enregistre le pouls), et s’intéresse particulièrement à l’étude de la locomotion (cheval au galop, battements d’ailes) grâce au fusil photographique. Il est considéré comme le père du cinématographe.

- Edmond FALLOT (Doubs 1889 - Beaune 1962)
Il achète la moutarderie Bouley à Beaune en 1928, et la transmettra à son gendre R Desarménien, dont les descendants sont toujours à la tête de l’entreprise. C’est l’une des seules moutarderies qui écrase les graines à la meule de pierre. Seules des graines bourguignonnes et du vin produit en Bourgogne sont utilisés (moutarde de Bourgogne, indication géographique protégée). La moutarde de Dijon, elle, peut renfermer des graines d’origines diverses (Canada, pays de l’Est).
Cette entreprise conserve les traditions.

- Hommage spécial à Bruno LATOUR (Beaune 1947 – Paris 2022)
Sociologue et anthropologue, théologien et philosophe, chercheur en sociologie des sciences („la Vie de Laboratoire“, Politiques de la Nature“, ..)

Marie MAIRE

Madeleine SMITH (1864-1940) : une femme exceptionnelle, artiste peintre, bienfaitrice et mécène.
Conférence de notre amie Françoise Villaume
Journée à Saussy (21)
Fabrice GUILLET, membre du Conseil d’administration de l’Association pour la Sauvegarde et l’Aménagement de la Tour de Saussy (ASATS), nous accueille pour cette journée découverte. Cette visite fait suite à sa conférence sur le brame dispensée en novembre 2022.
Nous commençons au cimetière de Saussy, devant la tombe de Paul BREDIN (1834-1898), et de son épouse Marie-Claudine, du fils de celle-ci et de la soeur de Paul.


Tout est parti de cet homme, ingénieux et inventif.
Né à Lyon dans une famille de vétérinaires, il ne désire pas suivre les traces familiales, mais commence à travailler comme apprenti dans une teinturerie, où il gravit les échelons d’employé à contre maître. Il étudie parallèlement pour devenir ingénieur. Son diplôme en poche, il rachète 50% des parts de la teinturerie où il travaille, puis une autre petite teinturerie.
Il découvre comment imprimer du noir sur la soie, et en possède le brevet. Sa prospérité financière s’installe progressivement, il achète des immeubles de rapport à Lyon le long du Rhône.
Son père, grand chasseur, meurt sous ses yeux d’un accident de chasse dans les Dombes. Il est animé de la même passion, et vient en Côte d’Or chasser le cerf dans la forêt avec Stanislas de Courtivron.
Parallèlement, bien que sa fortune soit considérable, ses affaires périclitent car il ne s’adapte pas aux lois du travail (diminution de la journée de travail de 12 à 10 heures). Il devient rentier et se consacre à la chasse à courre, il sera un des plus grands veneurs de son époque.
Il achète un hôtel particulier rue de la Préfecture à Dijon, et un vignoble à Talant.
En 1870 il arrive à Saussy (à une vingtaine de kilomètres au Nord de Dijon), il a déjà un relais de chasse dans l’Aube, et un équipage. Il a un excellent piqueur : La Verdure.
Il construit son château, sur 12 ha sur la route de Chaignay, avec écuries, chenil et manège pour entraîner les chevaux.
Le manque d’eau sur toute cette zone construite sur la roche lui pose un problème. La seule source du village (encore active aujourd’hui) fournit 1/3 de litre d’eau par minute toute l’année, mais elle est à 1 km de sa propriété et 7 mètres plus bas.
Il imagine alors un système d’adduction d’eau mû par le vent :
un réservoir existe à côté de la source, il fait construire la tour dite des Mousseneux, renfermant entre deux murs de 20 m de haut une roue à godets. Par l’action de cette roue à aube, une pompe refoulante envoyait l’eau sur 650 m avec un dénivelé de 150 m à la tour de Saussy.


Cette tour éolienne, d’une hauteur de 25 m, avec des murs épais de 2,7 m à la base, abrite un mât en fonte de 3 tonnes, et un réservoir en hauteur. Elle est couronnée d’une roue à pales actionnée par le vent. Elle fut inaugurée en 1879. Elle fait donc office de château d’eau.


Cependant, les dimensions sont mal calculées, et même si la sytème fonctionne au départ, rapidement le volume d’eau sera insuffisant, et les pales de l’éolienne tombent dès 1910. Il faudra remplacer la roue à aube par un moteur Citroën.
Cette tour de Saussy, laissée à l’abandon, suscite l’intérêt de Stéphane BERN : il s’agit là du „seul château d’eau de France connu dont la pompe élévatrice était mue par une roue à vent“. 160 000,00 euros sont alloués à l’association pour éviter son écroulement définitif.
Il manque encore 200 000,00 euros à l’Association pour finir la rénovation à l’identique.
Le château quant à lui brûle en 1983, et sa structure en fonte très endommagée ne permet pas sa remise en état, il n'en reste rien. Seul subsiste le manège de 20m de haut, dont la charpente en parapluie repose sur les murs. Au départ un mât central constitué d'un tronc de 35m de long la supportait, P Bredin le fait scier pour que rien ne reste au centre du manège.


Ensuite nous admirons un magnifique point de vue sur la forêt entourant Saussy jusqu’à Saint Seine l’Abbaye.
Cette journée fut également l’occasion de visiter, à l’heure du déjeuner, l’exploitation de Frédéric MARCOUYOUX à VERNOT (à 5 km de Saussy) : „l’escargot bourguignon“. Associant élevage d’escargots, de moutons, lapins et volailles, à la culture de fruits, il propose des repas à la ferme pour les groupes, et la vente de produits transformés issus de sa production (confitures, sirops, escargots et mouton cuisinés). Ce fut une excellente occasion d’en apprendre davantage sur l’escargot, un des emblèmes de la cuisine bourguignonne, et de le déguster!!


Marie Maire






Sortie annuelle à Joinville et Chaumont
Notre sortie annuelle nous a conduites au Nord de Dijon, dans le département de la Haute-Marne, moins connu mais qui renferme de nombreux points d’intérêt.
Nous étions guidées par Jean-Michel SANCHEZ, historien de l’art, musicologue et organiste.
Nous avons commencé la journée par la ville de JOINVILLE. Cette cité, qui appartient déjà à la Champagne, fut fondée au XI° siècle, et était la frontière entre le Royaume de France et le Saint Empire. Jean de Joinville participa aux croisades (1300).
Claude de Lorraine, premier Duc de Guise, choisit Joinville comme capitale en 1551. Il y fait alors construire, entre 1533 et 1546, un pavillon de fête, connu sous son nom actuel comme „Château du Grand Jardin“, entouré d’un vaste jardin. Après l’incendie de 1544, de nombreux hôtels particuliers en pierre embellissent la ville.
Au XIX° siècle, la fonderie d’art en fait une ville florissante. Actuellement elle est en déclin, comme tout le département de la Haute Marne, et sa population n’est plus que de 3000 habitants.
- le Château du Grand Jardin : nous admirons le jardin à la française, avec ses rosiers, ses buis et topiaires, ainsi que le verger. Le château est entouré d’une pièce d’eau et d’une rivière artificielle. Un parc à l’anglaise (dit romantique) occupe le reste du domaine (réserve de chasse de Claude de Lorraine).
Le château reçut la visite de François I°, Henri II, Charles IX et de nombreux autres souverains.
Sa façade est typique de la Renaissance : symétrie, grandes fenêtres à croisée, ornementation inspirée de l’Antiquité gréco-romaine. C’est le modèle du „château de plaisance“


.
La chapelle présente une voûte à caissons, et deux cariatides vestiges du tombeau de Claude de Lorraine.


- Nous visitons ensuite l’Eglise Notre-Dame :


La nef gothique date du XII° siècle. Elle est modernisée au XVI°, et reconstruite au XIX°. La tour clocher culmine à 82,6 m. Elle abrite une relique : la ceinture de Saint Joseph, rapportée de croisade par Jean de Joinville.

Un sépulcre du XVI° siècle est remarquable, ainsi que les orgues de 1688.
Sur la route du déjeuner, nous faisons une halte pour découvrir l’église de VIGNORY.


L’église Saint Etienne fut édifiée en 1032 en qualité d’église d’un collège de chanoines. Au XII° siècle, elle devient prieuré-cure, et le clocher est ajouté au milieu de ce siècle. Elle comporte une nef de 30 mètres de long, flanquée de deux bas-côtés, et un déambulatoire derrière le chevet (un des plus anciens témoignages de ce type).
Prosper Mérimée la fit restaurer en 1850.
La nef à trois niveaux est un bon exemple d’art roman. Elle renferme de magnifiques statues. Un reliquaire abrite les ossements de Saint Bernard et Saint Malachie.
Un retable du couronnement de la Vierge orne une des chapelles latérales.
Les croisées d’ogives sont de style flamboyant avec clefs pendantes.

L’après-midi fut consacrée à la ville de CHAUMONT : cette ville du X° siècle compte 30 000 habitants, et est en déclin faute d’usines et d’industries notables (autrefois industrie du gant, maintenant disparue).
La Basilique Saint Jean Baptiste est le principal édifice religieux de la ville.


Gothique, elle date du début du XIII° siècle, le choeur et le transept des XV° et XVI°. Sont particulièrement remarquables le maître autel et la chaire, une mise au tombeau du XV° (don de la famille d’Amboise), un arbre de Jessé en haut relief datant du XVI° siècle (4,5 m de haut, 3,2 mètres de large à la base).
Les orgues sont de 1872 (Cavaillé-Coll).


Une journée bien remplie, qui nous a donné l’occasion de découvrir ce patrimoine très riche et peu connu malgré sa proximité de la Bourgogne.
Marie Maire





















L’humanité en danger : mythe ou réalité ?
Conférence de J.F. INGARGIOLA, docteur en Géologie de l’Université de Dijon, spécialiste en sédimentologie; ingénieur en chef et directeur de l’Agriculture et de l’Environnement au Conseil Départemental de Côte d’Or de 1982 à 2016; hydrogéologue agréé pour le Ministère de la Santé de 1995 à 2006, et pour l’Institut européen de l’eau en 1995; membre de la Société Géologique de France; membre de l’Association des Hydrogéologues des Services Publics.
Il y a 4,46 milliards d’année, la terre se forme lors d’un bombardement météoritique intense : c’est une boule de feu qui se refroidit progressivement depuis cette époque.
100 millions d’années plus tard, apparaît une mince croûte à sa surface, qui augmente d’épaisseur au fur et à mesure, et 500 millions d’années après, la tectonique des plaques commence.
Le magma central en fusion au centre de la terre s’échappe sous forme de vapeur d’eau, ce qui protège la terre des éruptions solaires (couche d’ozone). Les variations d’activité des éruptions solaires conditionnent les changements de température terrestre.
L’eau est un élément indispensable à la vie, en foction de la température et de l’éloignement du soleil elle existe sous forme de vapeur, liquide ou en paillettes.
Au départ l’atmosphère est uniquement constitué de CO2, la vie est impossible. L’eau se liquéfie progressivement, apparaissent un océan et un seul continent : le Columbia.
L’activité magmatique va le faire se disloquer en 15 plaques importantes qui s’éloignent ou s’attirent (tectonique des plaques).

L’éloignement des plaques provoque une sortie de magma qui forme un île au contact de l’eau (origine de l’Islande et d’Hawaï) . Où les plaques se rejoignent se forment des chaînes montagneuses (Alpes, Himalaya). La croûte solide s’écarte et rejoint le magma où elle fond, et le cycle recommence.

Les volcans se situent le long des failles, comme l’Islande toujours en volcanisme actif, les Canaries, la Namibie (orgues basaltiques et coulées de lave).

Ce déplacement des plaques a commencé il y a 250 millions d’années, et a abouti à la séparation de l’Amérique du Sud et de l’Afrique. La Corse s’est séparée de Marseille après l’explosion d’un volcan (actuelle réserve de Scandola).
L’océan a de grands mouvements qui provoquent des dépôts de sédiments au cours des millions d’années. Ces sédiments gardent la trace de la vie sous forme de fossiles : stromatolites (NO de l’Australie, Afrique du Sud).

Il y a 3 milliards 200 millions d’années, la vie primitive est représentée par des eucaryotes, puis des bactéries. Jusqu’au quaternaire cette vie évolue vers l’homme moderne. Beaucoup d’espèces se sont succédé, avec des extinctions de masse périodiques (trilobites, ammonites).

Ainsi il y a 300 millions d’années les animaux terrestres apparaissent car les animaux marins régressent.
Les hominidés viennent de la zone de la vallée de l’Omo en Afrique, avec un génome très proche de celui des chimpanzés.
Il y a 1 million d’années se produit une explosion volcanique dans la vallée du Rift africain, ce qui chasse les hominidés car la puissance volcanique est trop violente. La migration des homos est donc liée à la tectonique des plaques.
Homo sapiens rencontre d’autres espèces et les domine, il colonise toute la planète, il migre partout.

Les néandertaliens, malgré une capacité crânienne supérieure à celle de sapiens, s’arrêteront et disparaîtront il y a 30 000 ans, car ils n’ont pas su migrer, ils sont restés enfermés dans une société de groupes d’individus. De même les gorilles et les bonobos sont appelés à disparaître car ils n’ont pas d’adaptation aux autres espèces.
La domestication des animaux et des plantes fait passer homo du stade de chasseur-cueilleur nomade à celui de cultivateur sédentaire.
• 4 200 000. Australopithèques
• 2 700 000. Paranthropus
• 2,5 à 1,6. Homo habilis.
• 2,4 à 1,7. Homo rudolfensis
• 1,9 à 1. Homo ergaster
• 1 à 300 000. Homo erectus
• 0,8 à 300 000 homo heidelbergensis
• 120 000 à 32000. Néandertalien
Histoire d’Homo Sapiens
• 500 000 ans En Afrique, apparition progressive d’une forme moderne d’Homo sapiens
• 70 000 ans Des Homo sapiens quittent l’ Afrique pour le Proche-Orient
• 50 000 ans Homo sapiens est présent en Australie
• 40 000 ans Homo sapiens est en Europe et en Asie continentale
• 37 000 ans Homo sapiens décore la grotte Chauvet
• 30 000 ans Les derniers Néandertaliens disparaissent
• 21 000 ans Homo sapiens orne la grotte de Lascaux
• 10 000 ans première domestication au Proche-Orient
• 9 000 ans premières constructions
• 2 000 ans Début de l’ère chrétienne
Quel est son avenir? On assiste à une régression lente du nombre d’enfants par femme, et l’augmentation globale de la population pourrait être freinée dans les décennies à venir. Homo est un descendant de singe migrateur africain, complexe et fragile, avec des atouts comme la curiosité et la mobilité. Mais il est arrivé au bout de sa relation avec le reste de la planète avec l’intelligence artificielle.
2 hypothèses :
- l’homme réagit aux menaces et s’adapte rapidement, il a des moyens génétiques de survivre;
- s’il ne s’adapte pas d’autres espèces le remplaceront. Un futur métissage est improbable car l’homme n’a plus personne à rencontrer sur Terre.
La fin du soleil est prévue et inéluctable, en augmentant de volume il absorbera Vénus et Mercure, la Terre sera alors trop proche et inhabitable car trop chaude. Jupiter et Saturne deviendront vivables.

Une société en représentation : la mode sous le Second Empire
Conférence de monsieur Pierre BODINEAU Professeur émérite de l’Université Bourgogne Franche Comté
La mode se définit comme une manière collective de vivre à une époque donnée, ainsi que l’ensemble des vêtements, parures et toilettes.
La mode sous le second Empire se caractérise par :
- pour les femmes l’ampleur de la jupe augmente;
- le costume des hommes se simplifie.
La société dans son ensemble est en quête d’élégance, grâce à la stabilité politique. L’Impératrice Eugénie, brillante et toujours en représentation, est entourée d’une cour nombreuse, et sa dimension devient internationale.

L’Impératrice entourée de ses dames d’honneur. Franz Xaver WINTERHALTER 1855 (Musée du Château de Compiègne)
L’“image“ prend de l’importance. Eugénie est assistée de nombreuses personnes pour s’occuper de ses atours : coiffeur, couturier (Worth), modiste, …
L’industrie en plein essor provoque le développement des vêtements et accessoires : métiers à tisser, machines à coudre fabriquées en série.

Ces productions sont internationales et favorisées par le libre-échange. Ainsi les accessoires font marcher le commerce : écharpes, foulards, châles, chapeaux, voilettes, sacs, fourrures, gants, bas, jarretières et autres sous-vêtements. Les ouvrières se spécialisent : corsetières, ...
Mode féminine :
Les robes s’ornent de falbalas, dentelles (de Chantilly), noeuds. Pour les réunions de salon, la soie est privilégiée, ainsi que le crêpe de Chine, le taffetas, la mousseline et autres étoffes de luxe (alpaga, cachemire, ..)
La traîne revient à la mode (à la balayeuse), ainsi que la crinoline, et le pouf à tournure garnit les jupes.

La crinoline-cage permet le transport aisé des robes. Comme à chaque heure du jour correspond une tenue, il faut des robes facilement transformables : dédoublement pour changer de corsage.
Les corsets soutiennent les jupes (jupon baleiné). Les tissus subissent les influences espagnoles, chinoises ou japonaises, et le tissu écossais apparaît.
Les bottines vernies lacées commencent à être à la mode.
Mode masculine :
L’anglomanie gagne la société : redingote à longues basques, avec parements en astrakan en hiver. Les uniformes vivent leur grande époque : pantalons collants, bottes, chapeaux haut-de-forme, début des chapeaux melons. Le bicorne à plumes se porte pour la chasse.
L’exposition universelle aide à la diffusion de cette mode française.
L’offre commerciale :
Les grands magasins qui ouvrent à cette époque (Bon Marché 1852, Louvre 1855, Printemps 1865) révolutionnent le commerce : on y trouve tout, et les tentations d’achat sont nombreuses. Ils proposent des „nouveautés“, les prix sont affichés. Les catalogues saisonniers sont diffusés.

La boutique des couturières devient un salon. Le couturier Worth est le premier à présenter ses collections sur mannequins vivants.
Les journaux spécialisés voient le jour : „l’Illustration de la mode“ en 1869. Les patrons des modèles sont proposés pour que les femmes puissent coudre elles-mêmes leurs tenues.
Enfin, le début des bains de mer à Biarritz va modifier les habitudes vestimentaires estivales.

Bibliographie non exhaustive :
„Son Excellence Eugène Rougon“ E Zola
„Au Bonheur des Dames“ E Zola
„Chérie“ E Goncourt.
Marie Maire
Journée parisienne
Sous une pluie battante qui ne nous quittera pas de la journée, nous nous sommes retrouvées à l’Institut du Monde Arabe pour une visite guidée de l’exposition „Sur les routes de Samarcande – Merveilles de soie et d’or“.
Cette présentation permet de découvrir les trésors de l’artisanat de l’Ouzbékistan.
Ce pays, traversé par la légendaire route de la soie, est au carrefour des peuples d’Inde, de Perse et de Chine, et a profité de tous les héritages amenés par les marchands, principalement les villes de Samarcande et Boukhara.
L’histoire de l’Ouzbékistan est une suite de conquêtes et rivalités :
- XIII° siècle : les tribus nomades mongoles de Gengis Khan envahissent les oasis;
- XIV° siècle Amir Timour „Tamerlan“ crée un vaste empire dont la capitale est Samarcande;
- 1785 : la dynastie des Manghits est au pouvoir à Boukhara, l’émir y restera jusqu’en 1800.
A partir de 1868 le protectorat russe s’étend progressivement et le gouvernement général du Turkestan s’installe.
Le 2 décembre 1920 l’armée rouge entre dans Boukhara, et en 1924 le pays devient la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan, jusqu’à la chute de l’URSS le 31 août 1991. Depuis cette date l’Ouzbékistan est indépendant.
L’émir de Boukhara Shah Murad (1785-1800) relance l’artisanat dans un pays très largement musulman : sériciculture, tissages de luxe pour une clientèle masculine.
Les premières vitrines exposent des caftans masculins ou chapan : manteau ample et long, qui recouvre plusieurs couches de vêtements.

Ils sont brodés d’or selon trois styles distincts :
- darkham
-buttador

- daukhor.
Ils sont offerts comme cadeaux diplomatiques, les hommes peuvent en porter jusqu’à sept superposés.
Les calottes ou doppi : formes et couleurs varient selon les régions, l’âge et le statut social. Elles sont ornées de motifs floraux et végétaux, en bleu, gris et pourpre.

La robe talismanique :
Dans le monde arabo-musulman, ces robes sont une protection contre le „mauvais oeil“. Elles sont en chintz, avec inscriptions de sourates, et ornées d’un médaillon. Les broderies d’or sont très recherchées, les brodeurs (uniquement masculins) très estimés et regroupés en guildes. Le matériau utilisé est soit de l’or filé doux, soit de l’or „dessiné“.
Les femmes ont aussi leurs costumes : une robe chemise, un pantalon, une camisole, un chapan. Le tissu et les ornements indiquent l’âge et le statut matrimonial. Les broderies d’or apparaissent uniquement sur les accessoires. L’ensemble des vêtements féminins est caché par un parandja, manteau long recouvrant la tête et le corps.

L
L’apparat équestre :
Le cheval est lié aux conquêtes de territoires et au développement du commerce, un artisanat spécifique lui est dédié :
- la tenue du cavalier
- les tapis de croupe
- les selles en bois peintes
- les harnachements (argent serti de turquoises, cornaline et émail).



La décoration d’intérieur :
Les Suzanis : ce sont des tissus brodés de fils de soie, destinés à la dot de la mariée, pour décorer les murs, servir de tapis de prière ou de couvertures de lit. Les productions de Samarcande montrent le ciel avec des motifs astraux rougeoyants, le style de Boukhara est orné de fleurs et végétaux luxuriants et colorés.

Les tapis d’Ouzbékistan :
La laine est abondante dans les régions montagneuses, et les femmes la tissent et la feutrent :
- tapis à poils courts ou longs (points noués);
- tapis tissés à plat, pliables et transportables par les nomades;
- tapis brodés;
- tapis feutrés, les plus anciens.
Les bijoux :
Le bijou est lié au vestiaire féminin, il fait partie de son costume traditionnel.
Un ensemble se compose de : diadème, frontal, temporal, pectoral, collier, bracelets, boucles d’oreilles, bagues.
Plus la femme est jeune, plus les bijoux sont flamboyants. Les amulettes et talismans y sont nombreux. Le métal le plus employé est l’argent, il peut être incrusté de cornaline, corail, turquoise, perles et verre coloré. Chaque ornement a une signification propre.
L’arrivée des Russes en 1868 apportera une esthétique plus chargée

Bijou de nuque Khorezm début XX°.
Les Ikats :
Cette méthode de tissage vient d’Asie (principalement d’Indonésie) et se développera en Ouzbékistan grâce à la route de la soie.
Seuls les fils de chaîne sont teints avant le tissage, selon le dessin final, ce qui demande un travail long et précis, et aboutit à un tissu aux motifs à l’aspect flouté.












Après cette magnifique exposition, parfaitement commentée par notre guide, nous nous dirigeons vers la Grande Mosquée pour un déjeuner réparateur.


A la suite de cette pause, nous visitons la Grande Mosquée avec une guide, et malgré la pluie persistante nous pouvons admirer les jardins fleuris de ce grand édifice hispano-mauresque.

Elle fut érigée en reconnaissance aux soldats musulmans morts pour la France pendant la première guerre. La première pierre est posée en 1922 à l’emplacement de l’ancien hôpital de la Pitié, sur un terrain de 7500 m² offert par le conseil municipal de Paris, et l’inauguration eut lieu en 1926. C’est la plus ancienne mosquée de France métropolitaine ouverte au culte.
Les architectes Marcel Mantout, Robert Fournez et Charles Heubès en ont réalisé les travaux, d’après des plans dessinés par Maurice Tranchant de Lunel: un patio dallé de marbre de 650 m2, un minaret haut de 32 m. La salle de prières de 500 m² comporte 56 colonnes. La bibliothèque est ornée d’un plafond en cèdre algérien.

Elle abrite un Institut de formation des Imams, et contrôle la certification halal.
Dans la salle de prières le minbar a été offert par le roi d’Egypte Fouad Ier.
Elle peut accueillir 1000 personnes. Une toiture amovible recouvre le patio face à la salle de prière depuis 2011.
Les zelliges qui l’ornent ont été réalisés par des artisans de Fès et Meknès de façon traditionnelle.








Marie Maire
Naples pour passion

Le Musée Magnin présente 40 œuvres napolitaines de la collection De Vito, toutes peintes au cours du XVIIe siècle.
Découverte de la peinture napolitaine, des derniers feux du maniérisme à l’affirmation de l’art baroque dans la cité parthénopéenne.
Impressionnés par Caravage, les artistes apaisent leurs compositions sous l’influence des peintres romains . A partir de 1625, le marché de l’Art à Naples se développe grâce à des grands collectionneurs. Les amateurs se montrent plus friands pour les tableaux mettant en scène des figures féminines ou des peintures liées au naturalisme.




Marie Antoinette, une reine et.....une femme
Conférence d'Irina Regin
MARIE ANTOINETTE, la fille d’une impératrice d’Autriche
La vie à la Cour d’Autriche
Marie Antoinette est née en 1755 , elle est l’avant dernière des 6 enfants de Marie Thérèse d'Autriche.
Elle reçoit une éducation où le maintien, la danse, la musique et le paraître occupent l’essentiel de son temps, ne bénéficiant, de ce fait, d’aucune éducation politique. Ainsi, à l'âge de dix ans, elle a encore du mal à lire et à écrire en allemand, parle peu et difficilement le français, et très peu l’italien — trois langues qui étaient alors parlées couramment dans la famille impériale, sans compter son apprentissage des rudiments de latin. Nonobstant son chagrin, Marie-Thérèse prend seule en main l'éducation de ses filles et s'attache particulièrement à conclure le mariage entre le dauphin Louis-Auguste — futur Louis XVI — et sa fille Marie-Antoinette, qui doit concrétiser la réconciliation des deux Maisons les plus prestigieuses d'Europe.
Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette, âgée de 14 ans et 3 mois, est « réglée », donc prête à être donnée en mariage et à donner un dauphin à la couronne de France. Les négociations en vue du mariage sont menées à un rythme soutenu. Dès le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes de la maison d’Autriche, et le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration.
Deux jours plus tard, le 21 avril, au petit matin, la benjamine de la famille impériale, âgée de 14 ans et 5 mois, quitte définitivement Vienne.

La vie à la Cour de France
Après la mort de Louis XV le 10 mai 1744, Louis XVI devient roi et Marie Antoinette Reine Consort
Marie Antoinette devient la 1ère égérie de la mode avec des robes de saison et des coiffures différentes. Elle aimait bien les demi-teintes, le rose, le bleu…, les fleurs, les dentelles de soie, les plumes. Mais elle fut moquée pour son accent, son comportement, ses dépenses.


Son mariage ne fut consommé qu’au bout de 7 ans, Louis XVI était très timide, on lui prêta des liaisons
L’art en France au XVIII



Marie Antoinette : Une reine mais aussi une femme
C’est la reine la plus portraiturée de l’Histoire bien qu’elle ne fut jamais portée sur l’art. Se faire représenter était une tâche complexe pour elle, jusqu’à ce qu’elle rencontre Élisabeth Vigié le Brun avec qui elle eut de vrais liens d’amitié. Élisabeth Vigié le Brun fit des portraits innovants, la représenta sans corset, avec un sourire qui laisse transparaître ses dents, on la voit avec ses enfants.

Marie Antoinette : La femme, le mythe
Une figure de la culture populaire Botero



Chantal Lapostolle
Les fortifications gallo-romaines de Dijon
DIJON GALLO ROMAIN
LES FONDATIONS DE DIJON
Visite guidée par Clément Lassus-Minvielle
L’ancienne enceinte urbaine gallo-romaine de Dijon, le castrum divionense, fut édifiée entre le troisième quart du III° siècle et le début du IV° siècle.
C Lassus-Minvielle nous a guidées dans les rues du centre ville à la recherche de ses vestiges.
Le départ se fait au musée Rude rue Vaillant, où on peut voir une partie de ce mur, d’une épaisseur de 4,5 mètres, et la portelle Saint Etienne.


Un plan y figure, qui indique son emplacement originel : d’une longueur de 2100 m il protégeait la ville de 10 ha à l’époque.
Sa hauteur a pu atteindre 9 mètres, il était constitué de 2 parements enserrant un blocage de pierres et mortier. 33 tours jalonnent son tracé, ainsi que 2 portes et 2 poternes. Le Suzon traverse le Divio de l’époque.
Son emplacement est indiqué dans certaines rues par des flèches dirigées vers le sol : rue Longepierre, rue Chabot Charny entre autres.

Il faut noter que, nulle part dans la ville actuelle, le castrum n’apparaît dans les rues. Il est visible dans des jardins particuliers ou des caves, et ses pierres ont malheureusement souvent été réutilisées pour des constructions plus récentes, son utilité défensive ayant disparu à partir du XI° siècle.
Nous allons rue Chabot Charny, en notant au passage que la porte fortifiée ouvrant sur la cour Chabeuf est le seul vestige du XIV° siècle, de l’abbaye de Saint Etienne.
Au n° 43 de cette rue, l’Hôtel des Barres est édifié à l’aplomb du castrum que l’on peut voir dans le jardin au-dessus des garages nouvellement construits.

Rue Charrue, on peut voir la tour du Petit Saint Bénigne ou de la Vicomté (située rue Amiral Roussin), qui est le lieu où Saint Bénigne fut emprisonné et est mort en martyr. Une chapelle y fut construite en 1430, et la tour qui subsiste est le seul vestige en élévation du castrum.

Enfin au 7 rue Hernoux, le mur de la cave intègre une partie du castrum, on en retrouve aussi des traces au deuxième étage.


Nous avons terminé là cette intéressante visite, nous promettant de faire d’autres découvertes sur les pas de C Lassus-Minvielle.
Marie MAIRE