ESCAPADE BRUXELLOISE
Ce jeudi 27 avril 2023, par une belle journée ensoleillée, nous étions une vingtaine de lycéennes avec leurs invités parties en co-voiturage pour une escapade Bruxelloise.
Au menu : visite des serres royales de Laeken, découverte de la villa Empain, Fondation Boghossian et visite guidée de la villa Horta.
Joyau de l’Art Nouveau, les Serres Royales de Laeken rassemblent un patrimoine végétal incomparable avec notamment une étonnante collection de plantes tropicales et subtropicales, des forêts de palmiers, des fuchsias comme si l’en pleuvait, des plantes et fleurs de toutes les jungles et de tous les tropiques… Elles sont visitées (seulement 3 semaines/an) par des touristes venus du monde entier.



Ce complexe revêt l’apparence d’une ville de verre implantée sur le domaine du château de Laeken dans un paysage vallonné de 20 hectares. Il est caractérisé par des pavillons monumentaux, des coupoles de verre, des larges galeries qui parcourent le terrain comme des rues couvertes.
Ce château est la résidence des Souverains belges. Il fut construit fin 18ème siècle comme résidence d’été des Archiducs Marie-Christine d’Autriche et Albert de Saxe-Teschen alors Gouverneurs des Pays-Bas autrichiens.
Les serres furent construites fin 19ème siècle sur décision du roi Léopold II par les architectes Balat et Horta, ce qui explique l’élégance du style architectural qui préfigure l’Art Nouveau. Elles servent encore de cadre prestigieux aux réceptions royales.
Elles sont classées parmi les plus grandes du monde par leur superficie, la variété de la flore exposée, l’aménagement de l’espace botanique et figurent au patrimoine mondial.



Outre le parc à l’anglaise aux belles perspectives avec ses jardins, bosquets, étangs et ses superbes floraisons de cerisiers du Japon, nous avons visité la serre du Congo, la grande serre du Jardin d’Hiver, la galerie des fuchsias et géraniums, la serre de Diane, le plateau des palmiers et la serre aux azalées.
Et pour finir, l’Orangerie construite par Guillaume 1er des Pays- Bas en 1817. Elle abrite, en hiver, les agrumes cultivés dans de grands bacs, principalement des bigaradiers portant des oranges amères et des camélias.
A noter : depuis 2021, un nouveau système de chauffage fait la part belle à l’écologie en utilisant la chaleur récupérée d’une centrale d’incinération de déchets.
Après un sympathique déjeuner dans un typique restaurant installé dans une ancienne quincaillerie, nous avons regagné un quartier chic et résidentiel de Bruxelles, celui des Ambassades et des villas cossues, pour une visite organisée de la « Villa Empain – Fondation Boghossian ».


Madame Thérèse de Jamblinne, Présidente du Lyceum Club International de Belgique nous a fait l’honneur et l’amitié de nous y accueillir.
La « Villa Empain », ce bijou architectural art déco se distingue par ses lignes épurées, la noblesse des matériaux utilisés et par son étonnante modernité.
C’est en 1930 que le Baron Empain, alors âgé de 22 ans, commande cette villa à un architecte de renom, Michel Polak qui sera construite sur un espace de 3 500 m2. Il est incontestable que la Villa Empain manifeste d’un extrême raffinement. A lui seul, le choix des matériaux utilisés en témoigne : granit poli de Baveno sur les façades, cornières en laiton dorées à la feuille d’or, marbres d’Escalette et de bois Jourdan à l’intérieur, bois de Palu moiré des Indes, Manilkara du Vénézuéla, panneaux de ronce de Bubinga poli, Noyer et loupe de noyer, Palissandre et chêne, ferronneries magnifiquement travaillées, vitraux et verrières décorées, superbes mosaïques.



Ce qui impressionne également, dès l’entrée, c’est le puits de lumière qui donne un éclat particulier aux marbres et aux boiseries utilisés. On remarquera également l’allégorie de la voie lactée du plafond du salon d’honneur ainsi que la salle d’escrime du Baron Empain, toute en longueur située à l’étage. Et enfin la piscine, une des premières privées en Belgique, qui a été conçue comme un miroir d’eau reflétant la façade arrière de la villa.
Après une histoire mouvementée (la cession à l’état belge pour devenir un musée des Arts Décoratifs contemporains, l’occupation allemande, les bureaux de RTL,…) la famille Boghossian restaure cet ensemble pour en faire une Fondation, un centre d’art où se côtoient cultures arménienne, turque, grecque, kurde et arabe : un pont entre Orient et Occident.
Nous prenons congé de Madame Thérèse de Jamblinne pour nous diriger vers un autre quartier bourgeois où se situe la « Villa Horta » classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.



La maison de l’architecte Victor Horta (1861-1947) devenue aujourd’hui musée Horta est un édifice « Art Nouveau » constitué de son habitation personnelle ainsi que de son atelier.
Des architectes du monde entier viennent encore aujourd’hui visiter cet exemple type de l’art nouveau initié par Victor Horta. L’habitation privée comprend 2 escaliers : l’escalier d’honneur destiné aux propriétaires et invités et un escalier de service. La distribution des pièces, un peu déroutante, ouvre des perspectives variées et donne l’impression d’une maison plus vaste. En outre, comme souvent chez Horta, l’escalier n’est pas enfermé dans une cage, mais constitue réellement la colonne vertébrale de la maison. La lumière est apportée non seulement par les façades, mais aussi par une remarquable verrière qui surmonte l’escalier et éclaire ainsi le centre de la maison et le grand salon. Les décors intérieurs bénéficient d’une inventivité confondante jusque dans les moindres détails passant des mosaïques, à la création de papiers peints, les ferronneries, le mobilier personnalisé, les vitraux etc…


Clin d’œil : A Paris, dans le XVIème arrondissement, le « Castel Béranger », de style Art Nouveau, est le premier immeuble HLM édifié dans la capitale. Il a été conçu par Hector Guimard en 1898, qui s’est très largement inspiré des innovations esthétiques de Victor Horta. Un siècle après sa construction, le « Castel Béranger » (qui vaut le détour), a été classé aux Monuments historiques.
Nous sommes rentrés sur Lille après cette journée récréative et enrichissante, la tête remplie d’images féériques des Serres Royales et avec une idée un peu plus précise de ce qui différencie « l’Art Déco » de « l’Art Nouveau » sur le plan architectural.
La journée s’est terminée par un « pot de l’amitié » particulièrement sympathique.

Marie-Claude Couture