Nous savions toutes depuis longtemps que la Haute Couture française pouvait être un art à part entière avec une longue liste de couturiers de renommée mondiale tous aussi doués et créatifs les uns que les autres: Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Coco Chanel, etc…

A ce sujet la visite des Etablissements Thierry à Ifs, spécialisés dans la confection de Prêt-à-porter de luxe pour les maisons Chanel, Hermès, Vuitton, Céline, etc.. fut intéressante à plus d’un titre. S’imprégner de l’ambiance de l’atelier, voir travailler avec dextérité les couturières hautement qualifiées et partager notre admiration avec elles fût déjà un grand privilège. Mais nous étions loin des ateliers traditionnels ou l’on travaillait manuellement à tous les postes. A Ifs, nous avons réalisé que la Haute-Couture a su évoluer et se moderniser en bénéficiant des technologies de pointe. Les plans de coupe sont réalisés sur papier, à l’ordinateur, au mm près, de façon à ne pas perdre de tissu (certaines pièces ont plus de 100 morceaux !). Les tissus sont ensuite découpés à partir de ces plans avec une extrême précision (la machine permet de découper plusieurs épaisseurs avec fidélité et netteté). Interviennent alors le chiffrage, ou numérotation des morceaux, puis l’assemblage avec des machines qui piquent et “dégradent”.
Un repassage minutieux se fait au fur et à mesure, permettant de coller un droit-fil, puis au poste suivant, une des rares étapes manuelles, on enlève toutes les épaisseurs aux ciseaux.

L’assemblage se fait à des postes spécifiques selon qu’il s’agit de manches, poignets, cols, doublures, boutonnières… etc.

C’est dire le degré de qualification de chacune des couturières qui travaille, à chaque fois, avec une machine très spécialisée : il existe même des machines pour boutonnières passepoilées ou pour coudre les boutons ! La formation des couturières se fait dans l’entreprise et il faut au minimum 5 ans pour que chacune accède à un poste important.

Tout ce déroulement des nombreuses étapes en nécessite une parfaite harmonie entre les couturières, car aucune ne doit casser le rythme très soutenu de la fabrication et un travail mal fait, donc à recommencer, ralentit toute l’équipe. Il entre bien sûr en compte un facteur rentabilité qui se superpose à celui de la qualité.

Nous avons pu admirer plusieurs séries de vestes “Chanel”, parfaites dans le moindre détail. L’une d’entre nous, mannequin improvisé, a endossé une “doudoune Hermès”, et un boléro “Vuitton”… et nous avons rêvé car, bien sûr, tous ces petits chefs-d’œuvre de la mode ont un prix (!) justifié par les exigences et les conditions de réalisation.