Après l’avoir interprétée sur de nombreuses scènes avec les plus grands orchestres, et l’avoir enregistrée chez Naïve sur deux disques largement applaudis par la critique, François-Frédéric Guy vient à Limoges nous présenter l’intégrale des cinq concertos pour piano de Beethoven.

Dirigé par Marius Stieghorst dans les deux ultimes opus, l’Orchestre de Limoges et du Limousin sera placé dans les trois premiers sous la seule direction du pianiste : lors de ce voyage de deux soirées, on pourra donc apprécier d’une part la cohérence et l’unicité du discours musical d’un soliste-chef, d’autre part la complémentarité et la complicité artistiques entre le pianiste et le directeur musical. Direction au piano, direction au pupitre : la différence s’inscrit d’ailleurs dans l’évolution historique des habitudes de concert entre la création du Premier Concerto (1795) et celle de L’Empereur (1811) : l’orchestre s’élargissant peu à peu, passant d’une formation mozartienne à un effectif symphonique bien plus fourni, la présence d’un chef d’orchestre dans les concertos a fini par se généraliser.

Dans les trois premiers concertos, encore habités par l’influence de Mozart et de Haydn, professeur du jeune Beethoven, la cohésion entre orchestre et soliste est totale : dialoguant parfois avec les timbres, d’autres fois fondu dans le son d’ensemble, le piano de Beethoven nous emporte dans la Vienne classique et pré-napoléonienne. Beaucoup plus romantique, le quatrième concerto semble livrer les secrets du compositeur ; plus symphonique aussi, il annonce les grands concertos du XIXe siècle, parmi lesquels figure L’Empereur, qui règne en conquérant sur le style et la forme.

Programme du mardi 2 décembre
Concerto n°1 en ut majeur
Concerto n°2 en si bémol majeur
Concerto n°3 en ut mineur