Notre conférencière, Josette Bénard, agrégée de sciences naturelles, est une des femmes les plus décorée de Caen (Rosette de la Légion d’Honneur – Mérite National – Palmes académiques – Mérite Agricole). Parmi ses autres titres, on peut mentionner qu’elle fut co-fondatrice de la FNE (Fédération Nature Environnement)

Les abeilles, qui nous donnent le miel, la cire et la gelée royale, ont un comportement social complexe auquel on ne peut pas toujours donner d’explication.

Elles sont, malheureusement en grand danger du fait de la diffusion des insecticides, et des pesticides, mais aussi de la monoculture qui ne leur fourni pas une assez grande variété de protéines.
Elles vivent dans le noir, à l’intérieur des ruches mais, grâce à la lumière rouge, on peut les observer sans qu’elles en soient dérangées.

La ruche se compose :

– d’une seule reine , la plus grosse, nourrie à la gelée royale, qui pond environ 2000 oeufs par jour. Elle vit entre 4 et 5 ans. Elle est fécondée au cours d’un seul vol nuptial et garde les spermatozoïdes dans sa “spermathèque”. Elle produit des phéromones qui obligent les ouvrières à s’occuper d’elles. Ces phéromones ont aussi pour mission de bloquer le fonctionnement des ovaires des ouvrières.
– de mâles (une centaine) sont issus d’œuf non fécondé. Ils se laissent vivre ! Ils n ‘ont pas de dard. Ils peuvent partir avec d’autres abeilles pour fonder une nouvelle ruche (essaimage). A noter que lorsque la reine n’a plus de spermatozoïde elle ne pond que des œufs non fécondés qui ne donnent que des mâles (ruche bourdonneuse)
– d’ouvrières qui sont chargées de fabriquer les alvéoles (hexagonaux)
– après 3 jours, si elles sont nourries convenablement, elles peuvent devenir reine, sinon elles sont ouvrières et vivent de 40 jours à 7 mois.
– de 3 à 6 jours, elles sont nourrices. Elles apportent le miel et le nectar aux larves.
– de 6 à 14 jours, elles sécrètent la gelée royale pour nourrir la reine et les larves de moins de 3 jours, qui peuvent voir leur poids multiplié par 1000 en 3 jours, grâce à la gelée royale ! Celle-ci contient beaucoup de vitamines et d’antibiotiques.
– entre 14 et 18 jours, elles deviennent cirières
– ensuite magasinières. Elle assurent la réception du nectar et surveillent le mûrissement du miel. Lorsque le miel est prêt, elles cèlent les alvéoles avec un peu de cire. Elles stockent aussi le pollen.
– certaines sont ventileuse. Elles assèchent le nectar en battant des ailes afin qu’il devienne miel plus rapidement. Elles assurent aussi le rafraîchissement de la ruche.
– après le 20 e jour, elles deviennent soit, sentinelles, capables de sécréter une phéromones d’alarme, soit butineuses. Les unes pour le nectar, les autres pour le pollen. Elles stockent le pollen dans leur “corbeille”, sous forme de pelote. Chaque pelote peut contenir 6 500 000 grains de pollen !
Mais le plus passionnant est leur façon de communiquer entre elles ! Elles sont capables de “dire” à leurs collègues où se trouve un champ intéressant. Une danse en rond indique que le champ est à moins de 100 mètres. 40 ronds, si plus de 100 m. 24 si plus de 500 m …Une agitation donne l’odeur de la plante. Elles laissent aussi des phéromones de passage pour que les autres ouvrières retrouve le chemin, ou des phéromones d’anti-passage pour qu’il n’y aient pas trop de butineuses.

Elles ont un rôle très important de pollinisation. A tel point qu’aux USA, qui ont utilisé beaucoup d’insecticides, des ruches itinérantes sont amenées sur place pour que les abeilles puissent remplir leur rôle.

Les ruches subissent des attaques multiples :

– les insecticides neurotoxiques participent au déclin des ruches qui n’ont aucune défense en ce qui les concerne – les insecticides des OGM – les acariens prédateurs – les champignons – les frelons asiatiques – le syndrome de l’effondrement de la colonie (les essaims disparaissent, sans laisser de cadavres…)

Mais, un rayon de soleil dans ce triste bilan: les ruches de ville !
En effet, elles trouvent une grande variété de plantes et fleurs, sans pesticides et sans insecticides, ce qui leur permet de fournir 4 miels dans l’année (1000 kg par ruche/an)

Madame Bénard nous rappelle que 2010 étant l’année de la biodiversité, il nous faut planter beaucoup de variété de fleurs dans nos jardins et sur nos balcons afin de nourrir les abeilles !

ChG