Quand on évoque à Grenoble la caserne De Bonne, on pense aussitôt aux trois bâtiments gris totalement réhabilités (après un combat acharné mené par les Grenoblois) qui encadrent la cour d’honneur, aux jets d’eau et aux espaces paysagers bien séduisants. On y associe la galerie commerciale et ses magasins franchisés comme«H&M»ou«LeVieuxCampeur». On oublie parfois qu’il s’agit d’une expérience-pilote qui avait pour ambition de créer un écoquartier au cœur de la ville. Neuf cents logements ont ainsi été édi- fiés ou rénovés, avec pour principes directeurs, la mixité sociale et le souci du développement durable.
Cet ensemble qui se veut vivant, conjugue, depuis 2008, la diversité so- ciale et générationnelle. Se côtoient, outre les logements traditionnels, des logements sociaux, pour 40 %, une résidence hôtelière, deux résidences étudiantes, des bureaux, un établissement pour personnes âgées et un foyer pour handicapés. On ne saurait oublier le cinéma d’art et d’essai, le Méliès, riche de trois salles et un hôtel quatre étoiles. Le plus remarquable est sans doute la volonté de construire ces bâtiments avec comme préoccupation majeure les performances énergétiques. Les immeubles adjacents fascinent par leur conception et leur diversité. Mais, puisqu’il y a un « mais », tout n’est pas parfait!
Alors que nous arpentons les rues, en ce 26 octobre, un habitant nous hèle pour nous faire part de ses griefs quant à cet écoquartier. Celui du coût, excessif selon lui, des charges injustifiées, des infiltrations d’eau dues à la nappe phréatique trop proche et surtout du manque de régulation thermique, plus de 32 degrés en été ! Si nous sommes séduites par ce pro- jet novateur et par le côté exemplaire des moyens mis en œuvre, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que « l’enfer est, parfois, pavé de bonnes intentions ». Le combat de l’écologie n’est pas encore gagné, même dans les casernes .
Danièle Vandenbussche