Hommage coréen à la beauté des Alpes : un dépaysement assuré au musée Hébert

Il faudrait pouvoir commencer la visite de l’exposition proposée en ce moment au musée Hébert par… la dernière salle. Là où sur un cartouche on peut lire : « L’artiste allie le tracé énergique du bambou taillé, geste quasi calligraphique, à la douceur des lavis aqueux dont les nuances semblent infinies”. Ji-Young Demol Park parvient à restituer avec une économie de moyens, la rudesse des montagnes, les gouffres vertigineux et les lumières évanescentes ». Voilà. Tout est dit.

Revenons cependant sur nos pas, avec les lycéennes qui visitaient mercredi, sous un soleil radieux, cette exposition. Et faisons connaissance de Ji-Young Demol Park, artiste coréenne qui vit à Annecy depuis vingt ans. Après des études sur l’art occidental dans son pays et une jeunesse tout entière consacrée au dessin, elle décide, une fois installée en France, de revenir à des choses très simples. Papier, eau, pigment vont être ses uniques outils pour peindre les formes puissantes de nos montagnes …qui la fascinent totalement. Ce qui fait naître tout au long de ses œuvres un singulier métissage entre Asie et Occident.

Parfois elle emploie le sfumato, technique de Léonard de Vinci et les traces du contour des montagnes s’évaporent quasiment sur le tableau. Sur d’autres toiles elle n’hésite pas à laisser un tiers de l’espace en bas totalement nu, pour stimuler l’imagination du promeneur, qui a comme l’impression d’être happé par ce vide. On retrouve sur l’ensemble de ses oeuvres la même économie de moyens et le même sens du détail ainsi qu’une immense délicatesse. Le dépaysement est assuré. On est émerveillé.

21/09/2021