Nous étions 22 sous la direction de Madame LE BIGRE, notre conférencière, qui nous présenta Fragonard. Né à Grasse, en 1732 dans une famille modeste, il les suivit à Paris où on le plaça chez un notaire. Il s’y ennuyait tellement qu’il dessinait des caricatures en marges des actes ! Il est donc renvoyé. Sa mère essaye de le faire entrer chez Boucher mais ce dernier déclare que le jeune homme ne connaît rien au dessin et n’a aucune base. Toutefois, il l’envoie chez Chardin qui lui apprend l’effet d’ombre et de lumière. Il retourne alors chez Boucher qui, sidéré par ses progrès, le prend, non pas comme élève, mais comme collaborateur.
Il se présente au prix de Rome (sans être passé par l’Académie, ce qui était extrêmement rare). Lauréat, il préfère aller se perfectionner chez Van Loo et ce n’est qu’après qu’il passera 6 ans à la Villa Médicis.
Il se marie avec Marie-Anne Gérard (sœur de Marguerite, dont on a pu admirer les œuvres au Musée Cognacq-Jay l’année dernière) et a deux enfants que l’on retrouve souvent dans ses peintures.
Outres ses tableaux il fit aussi l’illustration des contes de La Fontaine. Il fut ensuite conservateur au Louvre et meurt, pratiquement oublié, en 1806.
Cette collection a été présentée au musée des Beaux-Arts de Besançon en 2006, et à cette occasion, Pierre Rosenberg, de l’Académie Française, éminent spécialiste de l’artiste, en a rédigé le catalogue, aboutissement d’un travail scientifique très poussé, somme d’études et de recherches sur chacune des œuvres. Il accompagne naturellement l’exposition de Caen et se termine par : . Reprenons à notre compte l’exclamation de ses contemporains : “Jean-Honoré Fragonard, Gens, honorez Fragonard”
C’est grâce à Pierre-Adrien PARIS qui fit cadeau de sa collection de Fragonard (une centaine environ) à sa ville natale, que nous avons pu admirer les œuvres prêtées par Besançon. Essentiellement des sanguines. Notons au passage que cet ancien dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi se retira, pendant une longue période, en Normandie chez son ami Fouache, le propriétaire de la “Maison de l’Armateur” au Havre (nous l’avons visitée en juin dernier !). On peut admirer “Le triomphe de Vénus” utilisé par le collectionneur comme un décor de plafond.
L’exposition :
Variété des sujets traités, large éventail des techniques, du tout petit croquis à la scène composée et achevée, caractérisent l’ensemble des feuilles présentées. Une partie des dessins de la collection a été réalisée lors des deux voyages en Italie : personnages, portraits, scènes de rue, ruines antiques, paysages de la campagne romaine (croqués sur le vif en utilisant plusieurs moyens graphiques, pierre noire, sanguine, plume ou lavis) et la célèbre série des “sanguines de la Villa d’Este” à Tivoli, authentique joyau qui passe à juste titre pour l’une des plus éblouissantes réussites de l’art du dessin au XVIII e siècle.
Différents types de dessins et de sujets sont présents : copies d’après les maîtres, croquis très rapides, dessins composés, achevés, contre-épreuves.
En résumé : exposition très riche et très intéressante pour suivre l’évolution du talent de Fragonard.
ChG