SAUMUR : SON CHATEAU, SON VIN, SON CADRE NOIR !
SAUMUR : SON CHATEAU, SON VIN, SON CADRE NOIR !

Deux jours en Val de Loire avec un programme dense : visite des installations de l’Institut Français du Cheval, découverte de son remarquable château, soirée de gala au Cadre Noir et le lendemain, visite du Parc de Maulevrier, le plus grand jardin japonais d’Europe.
L’Institut Français du Cheval et de l’Equitation
C’est en 2010 que l’Ecole nationale d’équitation fusionne avec les Haras nationaux pour devenir l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, établissement public placé sous la double tutelle des ministères chargés des sports et de l’agriculture. Inscription en 2011 l’année au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Un jeune guide enthousiaste a commencé par nous en retracer les grandes dates. Au lendemain des guerres napoléoniennes il faut refonder la cavalerie française. Un corps d’élite est créé (enseignants, grands écuyers…) pour former les officiers et sous-officiers de cavalerie capable d’utiliser et de dresser des chevaux avec un usage militaire. Au siècle suivant, la cavalerie se mécanise et, en parallèle, les sports équestres font leur apparition. Le Cadre noir évolue vers le sport tout en continuant à présenter ses reprises collectives de haute école.

Au détour des commentaires sur les infrastructures (grand manège, écuries, selleries…) nous apprenons l’origine du « Cadre Noir ». Elle en revient aux instructeurs qui ont opté pour cette couleur afin de se démarquer de ceux qui étaient en charge de l’enseignement militaire, alors en bleu.
Après 200 ans d’histoire en s’appuyant sur l’héritage des « Grands Maîtres » le Cadre Noir est le représentant le plus connu de l’Equitation de tradition française. Elle repose sur la participation volontaire du cheval, sans effet de force, et la recherche d’une relation harmonieuse entre l’homme et le cheval, alliant finesse, élégance et sobriété. Nous verrons le soir même le talent des prestigieux écuyers qui, non seulement transmettent un savoir technique et théorique, mais aussi dressent et maintiennent en état performant les chevaux pour des compétitions nationales et internationales où ils représentent l’école.
Après une pause déjeuner dans le cadre exceptionnel d’un restaurant troglodyte avec au menu les traditionnelles fouées (boules de pain cuites au four et fourrées de grillons, de champignons et de fromage), en route vers le château.
Le Château par périodes

- Possession des comtes d’Anjou puis des Plantagenêts, il est transformé en forteresse royale au début du XIIIe siècle à l’époque du roi Saint Louis. Pendant la seconde moitié du XIVe siècle, le duc Louis Ier d’Anjou (frère du roi Charles V) le transforme en château-palais fastueux. La miniature le représentant dans les fameuses « Très riches heures du duc de Berry » nous en donne une image précise. Le roi René, dernier duc d’Anjou, y réside périodiquement. Après sa mort en 1480 le château revient au domaine royal.
- Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’édifice servira de résidence aux différents gouverneurs de la ville. Le plus connu d’entre eux, Philippe Duplessis-Mornay est nommé en 1589. La ville de Saumur vient d’être concédée au parti protestant en tant que place de sûreté. Le nouveau gouverneur fait fortifier le château par l’enceinte qui existe toujours, d’une conception très novatrice pour son époque (la partie du côté de la ville a été édifiée près d’un siècle avant les ouvrages de Vauban !).
- Pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle, le château de Saumur sert aussi de prison : prisonniers sur lettre de cachet puis à partir des années 1780 prisonniers de guerre (essentiellement des marins britanniques).
- L’édifice est épargné par la Révolution. Il est sauvé de la destruction à laquelle le vouait son mauvais état par la décision de Napoléon 1er de le transformer en prison d’Etat. D’importants travaux l’adaptent à sa future destination. Mais le changement politique lié à la Restauration de la monarchie modifie de nouveau son destin. En 1814 il est affecté au Ministère de la guerre et devient un dépôt d’armes et de munitions. Les militaires partent en 1889. La Ville entame alors des discussions avec l’Etat pour racheter le château dans le but d’y installer le musée municipal. L’acquisition est réalisée en 1906. La restauration du monument commence alors.
- En 1912 le monument en partie restauré est ouvert au public. Le musée municipal est installé au premier étage de l’aile nord ; le musée du cheval (musée d’association) au second étage.
- L’accroissement des collections amène la Ville à faire restaurer l’aile Est pendant l’entre-deux-guerres. En 1940, le château est bombardé et subit de graves dégâts, réparés quelques années après. L’aile sud et la tour ouest sont restaurées pour leurs parties extérieures entre 1997 et 2001. En 2001, une partie du rempart nord s’effondre. Sa restauration commencée en 2004 s’est achevée à la fin de 2007.
Le château de Saumur a été classé Monument historique dès 1862.
Le soir venu nous assistons à l’époustouflant spectacle du Cadre noir ! Nous ne sommes pas prêts d’oublier l’extraordinaire complicité entre des cavaliers hors pairs et les sauts des chevaux …..

Maulevrier : un parc japonais à visiter sans faute !
Que de temps parcouru entre l’année 1680, date à laquelle Edouard François Colbert reçoit en dot de son épouse le Château de Maulévrier ; destruction du parc pendant les guerres de Vendée ; reconstruction du château entre 1815 et 1830 ; rachat en 1895 par Eugène Bergère, un riche industriel du textile choletais ; Alexandre Marcel, célèbre architecte parisien, qui devient leur gendre. Lauréat de concours et prix internationaux, il se passionne pour l’Extrême-Orientalisme et s’investit dans l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, pour laquelle il réalise trois pavillons. En épousant Madeleine Bergère, il devient l’architecte du domaine et, avec Alphonse Duveau, le chef jardinier du château ; ils créent un « paysage japonais » dont la promenade suivra les rives de la Moine. Un étang est creusé, la rivière élargie, de nombreux arbres plantés et certains éléments orientaux de l’Exposition Universelle y sont reproduits.

Pourtant en 1945, à la vente de la propriété, le jardin va tomber dans l’oubli. Pendant 40 ans environ, il restera à l’abandon. C’est l’attachement et la passion des habitants de Maulévrier qui vont lui donner un second souffle. En 1980, la commune rachète le Parc et le fait classer au titre des sites naturels français sous l’impulsion de Jean-Louis Belouard, maire de Maulévrier à l’époque. Les Maulévrais se mobilisent et les premiers bénévoles commencent à défricher le jardin. Une association est créée fin 1982 pour en assurer la sauvegarde et la gestion. La rénovation du Parc s’intensifie. Le Parc de Maulévrier ouvre ses portes au public le 15 juin 1985. Dès lors, d’importants travaux de restauration sont lancés avec l’objectif de développer ce patrimoine dans le respect de son esthétique originelle et des tailles à la japonaise. En 2004, le jardin est labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture et en 2022, l’Association Européenne des jardins japonais y est créée.

Marie-France Delahaye
LA MAISON CARUHEL ET L’EXPLOITATION DU GOEMON
LA MAISON CARUHEL ET L’EXPLOITATION DU GOEMON

LA MAISON CARUHEL ET L’EXPLOITATION DU GOEMON
C’est sous un beau soleil avec vue sur la mer couleur bleu Caraïbes que nous avons visité La Villa Caruhel à Etables-sur-mer aussi époustouflante dehors, avec une vue panoramique à 300° sur la baie de Saint-Brieuc et son jardin japonais, que dedans, avec un décor de mosaïques dédié à la mer imaginé par Mathurin Méheut et Isidore Odorico et son salon « paquebot ».
Histoire de la Maison Caruhel
Cette villa construite vers 1913 au coeur d'un domaine balnéaire, a été rachetée en 1925 par Fricotelle, riche importateur de papier à cigarettes, qui la fait agrandir. Pour cela l'ouvrage est confié à l'architecte parisien Jean de La Morinerie, qui en fait une demeure à deux étages dans un style moderniste atténué par des réminiscences néo-classiques.


La décoration, particulièrement soignée, est inspirée de la flore et la faune sous-marine, d'après des dessins de Mathurin Méheut. Les ferronneries d'art réalisées par Edgar Brandt et Raymond Subes, et les mosaïques d'Isidore Odorico recomposent ainsi un monde sous-marin d'un grand réalisme. Le jardin japonais, vraisemblablement conçu dès 1913, s'orne d'une cascade elle aussi décorée de mosaïques.
La récolte des goémons : traditions et modernité
Pour rester dans le thème du jour, l'ethnologue Guy Prigent nous a ensuite exposé toutes les étapes du ramassage des algues, principalement du goémon, ainsi que leurs multiples utilisations !
Hier les goémons étaient ramassés à la main sur les côtes, puis déchargés des bateaux dans des charrettes tirées par des chevaux de trait breton. Elles étaient ensuite remontées de la grève pour être séchées, puis brûlées dans des fours en pierre sur la dune pour faire de la soude avant d’être livrées à l’usine pour en en extraire l’iode. Vingt-cinq tonnes de laminaires fraîches donnent 5 tonnes sèches, soit 1 tonne de soude qui au final sera transformée en 15 kg d’iode. A noter que très souvent, les enfants descendaient très tôt le matin à la grève pour aider leurs parents à la récolte des algues avant d’aller à l’école.
L’usage des algues en Bretagne est très ancien, mais il n’est attesté qu’au Moyen Âge. Avant le XVIIème siècle, le goémon ne sert que d’engrais, d’aliment pour les animaux ou de combustible. Par la suite, cette ressource maritime viendra compléter l’économie agricole.
Il existe plus de 600 espèces d’algues en Bretagne ou les conditions sont favorables à leur développement : larges côtes rocheuses, courants et amplitude des marées, salinité stable, richesse en sels minéraux, température de l’eau de 8 à 18 ° C. Le pays des Abers est d’ailleurs réputé pour être le plus grand champ d’algues d’Europe. Le mot “goémon“ désigne les végétaux marins que l’on nommait Sart sur les côtes charentaises, Vraic en Normandie et Gouesmon en Bretagne. Le mot algue est longtemps resté un mot savant.
L’exploitation de nos jours
La récolte du goémon est une pratique qui rythme l’économie de la Bretagne et constitue une branche professionnelle à part entière. Aujourd’hui, la principale méthode de ramassage des algues est la récolte mécanisée par des navires goémoniers embarqués en pleine mer.
L’exploitation industrielle des algues est étroitement liée à la recherche et à la science. Après avoir servi à la fabrication du verre, on découvre que les cendres des algues sont riches en iode et pendant plus d’un siècle, les usines d’iode font travailler des milliers de personnes en Bretagne. Cet iode transformé en teinture d’iode est un antiseptique et antifongique puissant. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les alginates succèdent à l’industrie de l’iode. Les alginates sont des polysaccharides obtenus à partir d’algues brunes comme les laminaires.


La filière algue est aujourd’hui importante, pourvoyeuse d’emplois et avec un bel avenir. En Bretagne et Pays de la Loire, ce sont 124 entreprises qui travaillent sur les biotechnologies marines. Les alginates sont utilisés en médecine, chirurgie, cosmétique, alimentation… Des algues entrent dans la composition de produits pour l’agriculture, peintures, sacs recyclables, matériaux de construction… et nul doute que dans les années qui viennent d’autres utilisations nous surprendront encore.

Marie-France Delahaye
DU MUSEE DE LA COMPAGNIE DES INDES A LA BASE SOUS-MARINE DE BREST
DU MUSEE DE LA COMPAGNIE DES INDES A LA BASE SOUS-MARINE DE BREST
Eblouies le matin par les innombrables trésors du Musée de la Compagnie des Indes à Port Louis, puis surprises l’après-midi par l’ampleur de la base sous-marine de Lorient ! Quelle formidable journée riche en découvertes !

Le musée de la Compagnie des Indes est le musée d'art et d'histoire de la Ville de Lorient, bénéficie de l'appellation Musée de France. Situé dans la citadelle de Port-Louis, il évoque l'épopée des grandes compagnies de commerce maritime des XVIIe et XVIIIe siècles.
Des collections exceptionnelles
Le musée donne à voir avec ce passé maritime extraordinaire où se mêlent quête de marchandises exotiques et rêves de conquêtes. Des maquettes de vaisseaux et des dioramas illustrent la construction navale, la vie à bord, l'enclos de la Compagnie ou encore les comptoirs de Pondichéry et Canton.
Près de 400 porcelaines chinoises d'exportation dites " Compagnie des Indes " sont rassemblées au sein de ses collections. Les textiles asiatiques importés par la Compagnie des Indes, soies chinoises, mousselines de coton, indiennes colorées, dévoilent leurs motifs et leurs étonnantes couleurs dont l'Europe s'entiche dès 1660. De nombreux arts graphiques (gravures, dessins) et objets d'arts de Compagnie (éventails, statuette, émaux de canton, etc…) content l'histoire foisonnante des compagnies des Indes.
Ces objets charment le visiteur par leur caractère unique, exotique ou artistique.

A Brest : des vestiges du mur de l'Atlantique
Tout le monde sait quel lourd tribut Brest a payé pendant la Seconde Guerre mondiale. On sait moins que les bombes sont loin d’avoir détruit toutes les installations de l’armée allemande. Le vestige le plus imposant de l’Occupation à Brest est bien sûr la base sous-marine, construite à partir de 1941 sous le contrôle de l’Organisation Todt, avec le concours involontaire de 8458 ouvriers réquisitionnés, dont de nombreux républicains espagnols livrés aux Allemands par la France de Vichy. Achevé dès l’été 1942, cet édifice de béton armé mesure 332 mètres de long sur 192 de large pour une hauteur de 18 mètres, avec quinze bassins de cent mètres de long plus dix autres pouvant servir de cales sèches, ainsi qu’une centrale électrique, des ateliers, des bureaux et une cuisine, le tout sous une dalle de 6,10 mètres d’épaisseur : la devise Durch Kampf zum Sieg (Par le combat jusqu’à la victoire) figure sur l’entrée principale.


Et, pour clore cette journée... nous n'avons pas résisté à nous plonger dans les entrailles du sous-marin "Le Flore" qui a effectué sa dernière plongée en Méditerranée avant d'être mis à sec à Lorient en 1995 !

Marie-France Delahaye
ANDY WARHOL « MAITRE DU POP ART »
ANDY WARHOL « MAITRE DU POP ART »
Dans les années 50, le POP ART (art populaire) est un mouvement lancé à Londres. Andy Warhol, artiste américain considère que le surréalisme a besoin de renouveau et surtout d’une figure de proue emblématique. Il sera celui-là.
Andy Warhol est né Andrew Warhola dans une famille modeste d’immigrés slovaques, le 6 août 1928 à Pittsburgh. Son diplôme en Beaux-Arts lui ouvre la voie d'une carrière de dessinateur publicitaire récompensée par différents prix.
« J'ai commencé comme artiste commercial et je veux terminer comme artiste d'affaires » disait-il.
Le début de sa carrière de 1954 à 1962
1954 : lors de sa 1ère exposition à la Loft Gallery de New York, l’American Institute of Graphic Arts lui remet un Certificate of Excellence.
1957 : ses publicités sont récompensées par l'Art Director's Club medal, mais il poursuit ses créations de nombreux portraits.
1957 : il fonde la Andy Warhol Enterprise qui regroupe ses activités multiples et variées ainsi que les commandes publicitaires.
1960 : il réalise ses 1ers tableaux inspirés des comics (BD). Mais quand il découvre l’œuvre de Lichtenstein, il abandonne la BD pour retourner aux objets de consommation.
Pour se distinguer, il doit trouver ce qui sera son sujet de matière principal. Ce sera la sérigraphie. Elle permet la démultiplication et la répétition, rendant artistiques des produits fabriqués en masse. Il popularise ainsi la production massive de l'art.
L’année du succès : 1962
Tout commence véritablement en 1962, lorsqu’il immortalise Marylin, sous les traits qui font d’elle l’icône du 20ème siècle. Amoureux d’elle dans les années 1950-1955, terrassé par son suicide le 5 août 1962,il achète une photo d’elle et la convertit en sérigraphie, la reproduisant plusieurs centaines de fois. Les portraits de Marilyn sont des effigies funéraires.

Pour sa 1ère exposition majeure organisée par une galerie de Los Angeles, il expose les 36 boîtes de soupes. Cette œuvre, encore considérée comme sa marque de fabrique, est un symbole de l’American way of life. Ces natures mortes d’un genre nouveau déconcertent le milieu artistique et marquent un tournant décisif dans sa carrière d’artiste.
Sa 1ère exposition new-yorkaise est un succès. Son style, lié à la société de consommation, entre nouveau réalisme et New Dada, prend le nom de Pop Art. Il peint des dollars. Il aime l’argent, ne pense qu’à ça. On disait même qu’il cachait son argent sous son matelas.
Invité à la galerie Leo Castelli à New York, Warhol y consacre sa 1ère exposition, le 21 novembre 1964, à des sérigraphies de fleurs dont les grandes corolles souples sont séparées de couleurs fluorescentes.
Les années “Factory”
Andy Warhol dans son processus de création s’entoure de toute une assemblée d’artistes qui fréquente son atelier-studio, The Factory, ouvert en 1964 et devenu un lieu incontournable de la scène artistique underground et des célébrités de cette époque. Cette même année Dorothy Podber, enfant terrible de la scène artistique new-yorkaise, entre à la Factory armée d’un pistolet et tire sur 4 portraits de Marylin. Touchés en plein front par l’impact, ils deviendront les Shot Marylin. Deux ans plus tard en 1966, Valérie Solanas, activiste féministe a confié le manuscrit d'une pièce de théâtre à Warhol. À la Factory, elle tire 3 coups de pistolet sur lui le blessant grièvement. Cliniquement mort, Warhol s'en tire mais il devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours. Il vivra l’affaire comme une mort et une résurrection, il se déclare être un survivant.
Le tournant pour le cinéma : 1965

Il a découvert The Velvet Underground, groupe de rock américain de la fin des années 1960 qui sera lié à l'aventure de la Factory. Les thèmes abordés reflètent l'univers personnel de Lou Reed : drogues dures, thèmes sadomasochistes, homosexualité... Devenu son producteur, il produit environ 200 films, court ou long métrage, qui font de lui un artiste touche-à-tout.
1969 : il crée la revue mensuelle de cinéma Interview qui étend sa célébrité jusqu’aux années 80, autour de la mode et du spectacle.
Jusqu’en 1970The Factorysert de studio d'enregistrement pour ses œuvres cinématographiques et est un lieu de travail intensif jour et nuit. Tous les jours il y a quelque chose de neuf.
1979-1980 : il imagine Fashion, un talk-show de 10 épisodes, dédié à la mode, la création et les mannequins.
1979-1983 : Andy Warhol’s TV est une téléréalité version Factory.
1985 : il crée Fifteen minutes, programme bâtisur le modèle de sa phrase : « À l’avenir tout le monde aura ses 15 minutes de célébrité (1968). Moi je veux être aussi célèbre que la reine d’Angleterre » disait-il.
La rencontre avec Basquiat

1983 : Basquiat, graffeur, a 15 ans. Issu de la génération des graffeurs de New York de la fin des années 70, connaît une fulgurante carrière, sa peinture passe de la rue au tableau. Il rencontre Warhol et ensemble, ils confrontent et complètent leurs univers personnels, pourtant bien différents. Basquiat trouve un père spirituel, Warhol un ami sincère. Très commentée, leur relation fait scandale.
1984 à 1985 leur intense collaboration est une sorte de conversation tout en couleurs. Leur exposition commune de 1985 est un échec. Ils se brouillent, Basquiat a l’impression d’être la mascotte de Warhol, il l’accuse de l’exploiter et de le manipuler. Très affecté, il se renferme sur lui, produit peu. Ils ne se réconcilieront jamais, au grand dam de Warhol. 12 août 1988, à 27 ans, il meurt à New York d’une overdose et laisse une œuvre considérable habitée par la mort, le racisme et sa propre destinée.
Fin de vie et célébrité

Entre 1983 et 1985 : Warhol collabore avec des marques : PERRIER (il recevra le grand prix de l'affiche française), CHANEL n°5, APPLE, VOLKSWAGEN.
En 1986 : un galeriste à New York, lui commande des œuvres inspirées de la Cène de Léonard de Vinci présentées lors d’une exposition à Milan en janvier 1987. Warhol, de confession catholique, réalise une centaine d’œuvres sur ce thème. Reproduite partout et sur n’importe quel support, l’œuvre de Vinci perd son caractère religieux. Warhol en fait un bien culturel au même titre que la boîte de soupe Campbell.
Février 1987 : Warhol est hospitalisé au Cornell Medical Centre de New-York sous le nom de Bob Robert. A 59 ans, il meurt dans la nuit suite à une attaque cardiaque soudaine durant son sommeil. 1er avril 1987 le prêtre de l’église St-Patrick célèbre une messe en son honneur et révèle devant 2500 personnes que Warhol allait à la messe le dimanche.
1987 : la télédiffusion de son oraison funèbre est prononcée par Yoko Ono.
Il laisse plus de 1000 portraits produits avec une technique révolutionnaire : « Je suis pour l’art mécanique. Si j’ai choisi la sérigraphie, c’était pour tirer le meilleur parti des images préconçues par des techniques commerciales de reproduction multiple ». Après sa mort, son héritage a été géré scrupuleusement par un Français, Vincent Frémont. Arrivé à New-York en 1969, à 19 ans, ses pas l’ont mené vers la Factory. Dans cette cour des miracles il s’est révélé un des seuls capables d’un sens des responsabilités au point que Warhol lui en confie les clés.

Shot Sage Blue Marylin est devenue l'œuvre d'art du 20ème siècle la plus chère vendue 195 millions de dollars en 4 minutes lors d'enchères publiques par Christie’s. L’œuvre de 1963 qui représente 19 fois en noir et blanc la même image d’un macabre accident de voiture est partie en 2 minutes pour 85 350 500 dollars avec les frais.
En 20 ans, Warhol, miroir de son époque, est devenu un monstre sacré des enchères. Prolifique et provocateur, il est l'un des artistes les plus connus du 20ème siècle, dans le monde entier, par son travail de peintre, de producteur musical, d'auteur, par ses films d'avant-garde, et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités de Hollywood ou les riches aristocrates.
Marie-France Delahaye
à partir des éléments de la conférence de Michelle Brieuc
visite de la biscuiterie Brieuc
visite de la biscuiterie Brieuc

Photo Ouest-France
Visite organisée de la Biscuiterie Brieuc située sur les hauts d’Yffiniac pour découvrir ses principaux métiers : biscuitier et caramélier qui concoctent plus d’une soixantaine de recettes. C’est parti pour un itinéraire gourmand : Onctueux de Caramel au beurre salé, Palets Bretons, Sablés au sarrasin, Gâteaux Bretons, Kouign Amann, Quatre-quarts au caramel, Croustillants… !
L’aventure de la société débute à Saint-Brieuc en 2000 avec une idée simple : commercialiser une gamme de produits Bio gourmands dans les réseaux spécialisés sous la marque Graine d'envie. A partir de 2004, l’entreprise commence à commercialiser une gamme de produits conventionnels sains (sans conservateurs ni additifs) sous la marque Biscuiterie de Saint-Brieuc. L’entreprise ouvre sa première boutique à Saint-Cast à la même époque. En mai 2014, la production est transférée dans les nouveaux ateliers à Yffiniac. Courant 2014,la biscuiterie adhère à l’association « Produit en Bretagne » et recevra différentes distinctions valorisant son savoir-faire : « Coup de cœur entreprise 2015 », « Prix de la meilleure nouveauté 2017, 2018 et 2021 ».

Fabriquées sans colorant, sans conservateurs, toutes ces gourmandises sont cuisinées dans le de la pure tradition pâtissière bretonne. Les produits sont commercialisés dans leurs propres boutiques, dans les supermarchés et hypermarchés bretons sous la marque « Brieuc » et dans les réseaux spécialisés bio et vrac sous la marque « Graine d’en Vie ».
Nous avons été invitées à nous « déguiser » (charlotte, blouse, surchaussures), puis notre guide Baptiste Bochet nous a fait visiter les différents ateliers.
Atelier Bonbons caramel avec une accueillante odeur onctueuse de caramel

La fabrication des bonbons au caramel se déroule dans une salle où la température et l’hygrométrie sont contrôlées. Les pâtissiers préparent la veille la pâte à bonbon qui repose jusqu’au lendemain matin.Le lendemain, ils roulent celle-ci pour former un rouleau de pâte qui est placé dans la rouleuse. En sortie de celui-ci, nous obtenons un « gros carambar » de pâte qui sera travaillé dans la fileuse pour obtenir la taille idéale avant la découpe et le papillotage, réalisé par le dernier module de la ligne. Un bonbon au caramel pèse environ 6 à 7 grammes. (30 kg/heure soit 4500 bonbons/heure) !
Quai de réception / Zones de stockage
Réception des matières premières
Pour garantir des produits de qualité, sont sélectionnés les meilleurs ingrédients. Chaque matière première est contrôlée à réception : quantité, aspect, température et chaque réception est déclarée dans notre logiciel de gestion de production. 50% des approvisionnements sont réalisés avec des fournisseurs bretons C’est le cas pour les matières premières principales (beurre, crème, farine, œufs).
Stockage à température ambiante
Emplacements spécifiques pour les produits certifiés AB.
Ici sont stockés des ingrédients indispensables tels que le Sel de Guérande (44), le Sucre, la farine blanche et la farine de blé noir, le chocolat. Les contenants (bocaux, capsules) et les films sont également stockés dans cette pièce.
Chambre froide
Dans la chambre froide positive sont stockés principalement le beurre, la crème et les œufs.
Mise à disposition des matières
Chaque jour, le magasinier met à disposition des différents ateliers les matières premières nécessaires aux fabrications du jour suivant le planning établi.
Ligne dosage caramel / confitures / pâte à tartiner : dans cette pièce se trouve également le tapis d’alimentation de la ligne de dosage des pots en verre. Cette ligne est équipée d’un retourneur de verre avec soufflerie permettant d’éviter tout risque de présence de corps étranger.
Atelier Caramel

La cuisson du caramel est réalisée dans les chaudrons, chauffés à la vapeur. Ici, le caramel est fabriqué de manière traditionnelle. La cuisson va ensuite durer 1h30 à 130°C environ. La qualité du produit repose sur la maîtrise de la cuisson et de l’évaporation de l’eau afin d’obtenir la bonne concentration. L’expertise et le savoir-faire de nos Maîtres Caraméliers garantissent la qualité de nos produits. Tout au long de la fabrication, ils effectuent les contrôles nécessaires avant le dosage dans nos différents conditionnements (du seau de 10 kg au pot de 130 gr).
Atelier biscuits et gâteaux
Tous nos pâtissiers sont polyvalents et peuvent réaliser l’ensemble des produits.
Les batteurs : ils permettent de réaliser le mélange des différentes matières premières (farine, crème, sucre, beurre, œufs, sel) après la pesée des différents ingrédients de la recette.
Le laminoir : il sert à la réalisation du feuilletage et à la confection du fameux Kouign-Amann.
Les doseuses : elles servent à « portionner » les biscuits individuels à pâte homogène : palets, biscuits, galettes bretonnes, meringues. Beaucoup de produits nécessite en revanche un dosage manuel (produits avec marquants, avec fourrage (gâteaux bretons).
Les fours : permettent de cuire les différents produits de 100°C à 190°C pendant 15 mn à 2h30 suivant les produits.
Refroidissement / Démoulage / Lavage
Lors de la construction, l’usine a été conçue pour que le produit respecte le principe de la marche en avant. Les biscuits et gâteaux sortant du four, sont amenés dans la salle de refroidissement. Une fois refroidis, ils sont démoulés et transférés au conditionnement. Les chariots et les moules, quant à eux, sont systématiquement nettoyés avant de retourner dans l’atelier biscuit.
L’atelier conditionnement
Ici, est conditionné l’ensemble des produits sur différentes lignes :
- Ensacheuse verticale destinée au conditionnement des produits en vrac pour nos boutiques et les réseaux bio (produits destinés à être présentés en bacs libre-service à la pesée).
- Ensacheuse horizontale pour le conditionnement individuel des produits (gâteaux, kouign-amann, biscuits).
- Une ligne manuelle pour le conditionnement en sachets.
- Une ligne de d’étiquetage pour les pots (caramels, pâtes à tartiner, confitures).
Le stockage des produits finis, la préparation des commandes et l’expédition

Une fois conditionnés, les produits sont étiquetés et emballés. La zone de stockage produits finis est limitée, elle permet de disposer d’un stock minimum pour répondre aux commandes des clients et faire face aux pics d’activité.
Nous avons terminé la visite dans le magasin de l’usine où nous avons pu nous servir nous-mêmes en confectionnant des sachets de biscuits pour notre entourage gourmand !!
Ensuite, cette visite nous ayant mis en appétit, nous nous sommes régalées au nouveau restaurant l’Evidence à Yffiniac. Ce fut un plaisir de se retrouver autour d’une table et de pouvoir échanger. Grand merci à Béatrice pour l’organisation de cette intéressante et gourmande visite.
Dominique Mounier
« COLETTE UNE VIE AU FEMININ »
« COLETTE UNE VIE AU FEMININ »

Rendez-vous pour la Journée de la Femme avec Véronique Matteoli, Past Présidente nationale, qui nous a dressé un portrait de Colette à l’occasion des 150 ans de la naissance de la femme de lettres qui fut aussi actrice et journaliste. Nous retiendrons les qualificatifs suivants : insoumise, vagabonde, casanière, fantaisiste et organisée, femme libre et enracinée !
SES RACINES

Suivre Colette d'une de ses maisons à l'autre est difficile mais révélateur. « Quand un logis a rendu tout son suc, recommandait-elle, la simple prudence conseille de le laisser là et d'aller à la rencontre d'un autre abri qu'on n'épuiserait point trop vite ».
Sidonie-Gabrielle vécut tout d’abord 18 ans en Bourgogne à Saint-Sauveur en Puysay, qui abrite aujourd’hui un musée de Colette, où elle découvre la nature dans le jardin. Colette quitte définitivement Saint-Sauveur à l’automne 1891. Elle n’y reviendra plus que deux ou trois fois, mais la maison ne sera pas vendue avant 1925, contrairement à la légende. Départ de la famille pour Châtillon-sur-Loing (actuellement Châtillon-Coligny, dans le Loiret) auprès d’Achille, qui vient d’y installer son cabinet de médecin. Colette ressent très douloureusement ce départ, qui clôt une période heureuse.

Plus tard elle vivra à Roz-Ven où elle passera tous les étés de 1910 à 1924 C’est là que naîtra sa fille « Belgazou » de son mariage avec Henri de Jouvenel. Elle héritera ensuite de cette maison offerte par Missy.
En 1925 elle part en Provence pourla « Treille Muscate » à Saint-Tropez avec un jardin jusqu’à la mer où elle se mariera pour la 3ème fois avec Maurice Goudeket.
De 1927 à 1954 au Palais Royal elle occupera plusieurs appartements d’abord en entresol, puis obtiendra « un cintre » et à partir de 1938 un étage ensolleillé ….où elle fermera les yeux en 1954.
SES AMOURS…SES PASSIONS

Auparavant, divorcée de son premier mari Willy en 1906 et sans ressources, elle apprend le mime avec Georges Wague et se donne en spectacle au Moulin Rouge, au Marigny, au Bataclan. Elle fait scandale à cause de sa vie dissolue, de ses relations homosexuelles avec Missy et Nathalie Clifford-Barnay. Elle écrit « La vagabonde », et publie ses « Notes de tournées » dans le Matin car pour elle : «Ecrire est une nécessité vitale ».
Mais c’est surtout grâce à ses talents littéraires qu’elle est célèbre. Les premiers « Claudine » sont signés par Willy qui l’exploitera jusque 1923. Colette est une grande admiratrice de Balzac, de Paul Claudel, de Jean Giraudoux, d’André Gide, de Jean-Paul Sartre et même de Simone de Beauvoir.
Elle a aussi été reporter de faits divers, critique de théâtre, membre de l’académie Goncourt. Toujours soucieuse de défendre et d’illustrer la langue française, son travail est laborieux : brouillons très raturés, nombreux néologismes : « Elle veut écrire comme personne avec les mots de tout le monde ».
Les honneurs

Colette est promue au rang de commandeur de la Légion d’honneur. Nous pouvons d’ailleurs écouter son discours de réception à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Elle séjourne à Saint-Tropez et rédige Bella-Vista. Claudine à l’école est alors porté à l’écran par Serge de Poligny. Puis Colette emménage au premier étage du 9, rue de Beaujolais au mois de janvier 1938. Elle ne quittera plus le Palais-Royal et cesse de collaborer au Journal. Après un dernier séjour à la Treille Muscate, elle effectueunbref voyage à Fez, pour un reportage destiné à Paris-Soir, auquel elle collabore désormais. Les premiers symptômes de l’arthrite de la hanche vont peu à peu l’immobiliser. Publication de Paris de ma fenêtre.
Colette est maintenant contrainte à l’immobilité. Un nouveau séjour à Genève pour un traitement est sans effet. C’est le début de la publication (qui s’étalera jusqu’en 1950) des Œuvres complètes en 15 volumes. Publication de Pour un herbier, illustré par Raoul Dufy.
C’est la sortie du film tiré de Gigi par Jacqueline Audry dont Colette a rédigé les dialogues suivie de la publications de divers recueils d’anciennes chroniques ou nouvelles : Trait pour trait, La Fleur de l’âge, En pays connu, et Journal intermittent et du Fanal bleu. Elle renonce à l’usufruit de la maison de Saint-Sauveur, qui est vendue. Publication du dernier volume de ses Œuvres complètes. La Seconde est jouée au théâtre. Colette reçoit le Grand Prix du disque à Deauville. Présentation du court-métrage Colette tourné en 1950 par Yannick Bellon (le commentaire est écrit et dit par Colette).
Rossellini s’inspire de La Chatte pour le sketch « L’Envie » dans Les Sept péchés capitaux, qui sortira en 1953. Son 80e anniversaire est particulièrement célébré : Le Figaro littéraire lui consacre son numéro du 24 janvier. Colette est promue au grade de grand-officier de la Légion d’honneur. Sortie du film tiré du Blé en herbe par Claude Autant-Lara, film qui suscite le scandale. Création parisienne de l’adaptation théâtrale de Gigi (En 1958, Gigi sera repris au cinéma à Hollywood par V. Minnelli, avec Leslie Caron).

Après un dernier séjour à Monte-Carlo, Colette meurt le 3 août. Des funérailles nationales (et laïques : l’Église a refusé les obsèques religieuses) sont organisées suivies d’une inhumation au Père-Lachaise.
Marie-France Delahaye