Nous étions 44 lycéennes, bien décidées à revenir admirer les ventes futures et observer l’évolution de ce métier passionnant, dans des locaux spacieux, lumineux et extrêmement fonctionnels.

Grande ambiance pour le ” vernissage ” de la nouvelle salle des ventes de Bayeux, avant (il fallait la trouver), pendant (l’attention était très soutenue), et après (ah ! le savoir vivre du XVIIIéme siècle !).

Représentant la Société de ventes volontaires aux enchères publiques ” Régis Bailleul et Agnès Nentas “-Commissaires-Priseurs habilités, Régis Bailleul, nous a parlé avec passion de son métier et des surprises qu’il a eu le bonheur de rencontrer durant son exercice.

* Qu’est-ce qu’un commissaire-priseur ?

Un officier public et ministériel, chargé d’estimer et de vendre aux enchères publiques des meubles, objets, biens d’équipement, matériels professionnels, voitures, vaches et tutti quanti…..Titulaire d’une charge ou d’un office racheté seul ou avec associé(s) (le nombre et l’implantation des offices sont fixés par décret ; il y a un numerus closus), il prête serment devant le tribunal de grande instance après nomination par le Garde des Sceaux, pour avoir la charge des ventes judiciaires (saisies, faillites, liquidation de société), ou des ventes volontaires de meubles, objets etc…… appartenant à des particuliers.

La profession a beaucoup évolué depuis le XIIIème siècle ; une loi du 27 Ventôse An IX obligeait les commissaires-vendeurs à n’exercer leur fonction qu’à Paris ; une Ordonnance de 1816 a établi les CP judiciaires ; un décret de 2005 a permi le rapprochement de 2 offices dans une même Chambre Régionale (celles-ci existent depuis 1945) etc….

* Comment devenir commissaire-priseur ?

Il faut, pour pouvoir passer l’examen d’accès au stage de 2 ans être titulaire d’un diplôme national en histoire de l’art, archéologie, arts appliqués ou arts plastiques, et d’un diplôme national en droit. Le certificat d’aptitude délivré à l’issue du stage permet au nouveau CP d’exercer des ventes volontaires dans une société commerciale ; pour devenir titulaire d’une charge d’officier public et ministériel payé sous forme d’honoraires en pourcentage de ce qu’il vendra, il doit encore passer un examen d’aptitude à la profession de CPJ.

* La vente aux enchères publiques.

C’est l’aboutissement d’un long travail préparatoire (expertises, recherches historiques, catalogues, formation de lots, organisation de l’exposition préalable …) effectué par les CP et les membres de l’office. Le CPJ qui a le statut d’arbitre expert (il peut être consulté par les particuliers, assureurs, huissiers, avocats et tribunaux) demande parfois l’avis d’experts spécialisés car lui même doit être, avant tout, un ” curieux “, excellent généraliste ayant l’œil et du flair, une solide culture en histoire de l’art, de la présence (des cours de théatre sont conseillés aux stagiaires !), de la psychologie, un grand sens du relationnel et du commerce ; parmi les nombreux exemples donnés, citons la ” beauté évolutive ” d’un fauteuil des années 30 et l’enquête menée cette année dans le monde des objets scientifiques de la Renaissance.

La vente n’est effective que lorsque l’adjudication est prononcée, accompagnée du fameux coup de maillet d’ivoire.

La visite s’est terminée par une excellente “collation” dont notre hôte nous avait réservé la surprise.

Béatrice FIX