La Chapelle de l’Hermitage Notre-Dame des Anges (dans la forêt de Saint-Sever)
Nous y sommes accueillies par deux sœurs carmélites faisant partie d’une communauté de 13 à 16 sœurs venues d’Avranches et vivant là, retirées, depuis 1984.
Le Carmel propose un hébergement pour un ressourcement intérieur, après sa récente rénovation et sa modernisation (5 chambres avec repas) et ce lieu, fréquenté par les ermites depuis le Moyen-Age, se prête bien à la méditation, au milieu des forêts et prairies de la région.
Le Père Langlois, homme très cultivé, qui fut le curé doyen de Saint Sever de 1970 à 1992, et qui vient d’être nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2011, nous raconte l’historique de la Chapelle. Les origines de celle-ci sont mal connues mais elles semblent remonter jusqu’au XIe siècle où on signale sa présence à l’Évêché de Coutances dont elle dépend. L’intérêt principal de la Chapelle réside dans son retable du XVIIIe, entièrement en stuc, repeint au XIXe, montrant, entre autres, le Christ ressuscité marchant avec les disciples d’Émmaüs, et d’une importance exceptionnelle, pour une aussi petite chapelle.
L’Ermitage fut protégé par Louis XIV autorisant l’agrandissement des terres pour les cultures et l’élevage.
Après des difficultés économiques, une reconversion fur tentée par la suite dans la confection de bas et le tissage. Actuellement, les sœurs y vendent, pour subsister, divers produits de leur fabrication (CD, confitures, livres, etc..)

L’Abbatiale de Saint-Sever
On assiste, au VIe s. à une importante évangélisation des campagnes. Après s’être converti au christianisme et réalisé plusieurs miracles, Saint Sever fait construire l’Abbaye, devient par la suite évêque d’Avranches, et revient finalement mourir dans son Abbaye à la fin du VIe s. Celle-ci va disparaître avec les ravages des Vikings et des Bretons, et on la reconstruira au XIe s. sous l’égide du Seigneur Richard Goz qui cherchera, de cette façon, à récupérer les bonnes grâces du Duc Guillaume après s’être opposé à lui. Au XIIIe s. l’église romane est totalement reconstruite et remplacée par une église de style gothique. A la Révolution, l’Abbatiale sert d’atelier de fabrication de salpêtre, de filature et d’entrepôt de charbon – et l’ancienne église des fidèles, séparée de l’Abbatiale, est détruite. C’est ce qui explique la présence du clocher en dehors de l’édifice.
Dans l’Abbatiale actuelle nous observons la succession de périodes architecturales :
– Style gothique du XIIIe s. : colonnes, vitraux, double piscine.
– XVe s. Tour lanterne – autel – statue de St Sébastien
– XVIe s. Vitraux
– XVIIIe Poutre de Gloire baroque : statues de bois, crédences
– XIX s. tapisserie d’Aubusson, deux consoles en bois doré.
Nous visitons ensuite le presbytère et les celliers voûtés du XIVe et XVIIIe s. qui abritaient diverses denrées.

Église de Mesnil-Clinchamps
Construite au XIIe s. , puis reconstruite au XVIIe s. à l’initiative de la famille de Gouvets, Seigneur de Clinchamps. Au XVIIIe, l’évêque de Coutances, Loménie de Brienne, nomme l’Abbé de Lapaluelle, en 1710, curé de Clinchamps et ce dernier va consacrer ses revenus à l’embellissement de son église.
A l’intérieur, nous y admirons son retable avec un tableau à l’italienne, inspiré du thème des Rois Mages, le faux baldaquin au sommet, le tabernacle en forme de dôme et l’antepandium à colonnes ; sa poutre de Gloire (XVIIe et XVIIIe) ses stalles à dossiers peints et sa chaire du XVIIIe méritent aussi notre attention.

Église des Landelles
Une chapelle fut fondée au VIe s. par Ortaire, où il se retira et vécut jusqu’à 94 ans. Il reste une église romane, remaniée à l’époque gothique, puis au XVe et XVIIe (clocher). Elle dispose d’une magnifique charpente du XVe s., d’une vierge du XIVe s. de vitraux datant de la Restauration, et de quatre chapelles rajoutées au XVIIe. Elle fut reconstruite après l’incendie de 1989.

Église Saint-Étienne de Beaumesnil
Mentionnée pour la première fois en 1221 à l’Évêché de Coutances. Elle dispose de baies en plein cintre et d’un clocher de style roman (XIIe) et elle fut agrandie au cours des siècles (chapelle, chœur…) Nous y admirons surtout une exceptionnelle statue de Saint-Christophe, datée du XVe s. et de dimensions inhabituelles. Selon la légende, le Saint, patron des voyageurs, transporte un enfant sur ses épaules pour traverser une rivière. Ce dernier se révéla être le Christ. Saint Christophe est, depuis, associé à l’image du gué et du passage.
Statue exceptionnelle à voir absolument ! M-F. J.