Sophie Madeleine, Ingénieur de recherche en analyse de sources anciennes nous reçoit pour nous présenter le Plan de Rome. C’est une grande maquette en plâtre de près de 70 m² qui représente la Rome antique au temps de l’empereur Constantin (IVe s. apr. J.-C.). Classé à l’Inventaire des monuments historiques, il est l’œuvre de l’architecte normand Paul Bigot (1870-1942), Grand Prix de Rome en 1900 et Professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il a passé la majeure partie de sa vie à confectionner et mettre à jour cette maquette et y a travaillé jusqu’en 1940. Il n’existe que 3 plans de Rome dans le monde : celui-ci, légué à l’université de Caen, une copie, coloriée, à Bruxelles et une, plus récente, œuvre d’un italien et exposée à Rome. Ce plan-relief est à l’origine d’un projet pluridisciplinaire de maquette virtuelle 3D reconstituée en images de synthèse…

De manière à être manipulable, la maquette n’est pas constituée d’un seul bloc : elle est divisée en 102 modules qui s’assemblent parfaitement pour créer la ville…

Bien plus qu’une simple œuvre d’art, la maquette de Paul Bigot est un véritable objet de recherche scientifique et elle intègre, avec une incroyable précision, l’ensemble des connaissances de l’époque sur la topographie de la Rome antique avec mises à jour, au fur et à mesure des recherches archéologiques, jusqu’en 1940.

Après nous avoir donné toutes les explications sur la maquette, Sophie Madeleine nous propose une visite virtuelle, en 3 D et interactive : l’utilisation des moyens informatiques permet de créer une maquette virtuelle évolutive tenant compte en permanence des progrès de la connaissance archéologique, historique et littéraire. Ainsi, au-delà de la reproduction fidèle de l’œuvre de Paul Bigot, pourra-t-on restituer une Rome à différentes étapes chronologiques et appréhender les phases de construction, l’évolution du tissu urbain… .

Pour des raisons de cohérence des éclairages dans l’ensemble de la Ville, un ensoleillement a été choisi : le 21 juin à 15 h, c’est-à-dire le jour du solstice d’été où le soleil éclaire la capitale de son point le plus haut. Le “soleil”, principale source d’éclairage du modèle, est donc placé à une hauteur précise en fonction de la latitude de Rome. A partir de là on peut choisir n’importe quelle heure de ce jour pour visiter la ville et les ombres se déplacent en conséquence.

Nous déambulons, au gré de notre conférencière, dans le modèle virtuel. Nous avons la possibilité de marcher ou de courir mais le “bonhomme virtuel” ne peut pas voler ! Il doit emprunter les escaliers ! Il ne peut pas, non plus, passer au travers des murs !! L’équipe travaille actuellement au développement d’accompagnements sonores pour augmenter le réalisme des scènes virtuelles (bruits de foule, de déplacement en fonction de la nature du sol,…).

Nous pouvons ainsi visiter la loge impériale du Théâtre, la maison des vestales, les rues avec boutiques… et admirons, au passage, les pavages et les mosaïques.

Par ailleurs, il lui suffit de cliquer pour avoir accès à la documentation concernant soit le monument visité, soit la conception de la vidéo. On peut ainsi savoir comment ce travail a été réalisé, quelles sources ont été utilisées, quels choix ont été privilégiés et pourquoi.

Deux heures passionnantes pendant lesquelles nous avons réussi à rendre notre conférencière aphone …

N’hésitez pas à aller sur le site “www.unicaen.fr/rome/” et à y amener vos ados ! Ch.G