Avec François Saint-James, nous partons, cette fois, à la recherche des traces encore visibles des restes du mur d’enceinte du Moyen Age ; la ville ancienne était, en effet, entourée de murs pour la protéger et entourée, au-delà de ceux-ci, de deux faubourgs : le “Bourg l’Abbé” vers les Tribunaux actuels et le “Bourg l’Abbesse” vers la rue Basse. C’est sur l’emplacement de ce dernier que nous entreprenons notre visite, entre le château du Moyen-Age et l’ancien port.
Deux tours fermaient ce dernier rendant obligatoire une taxe à payer pour y rentrer. Progressivement le port va “descendre”, au XVIIIe puis au XIXe, vers le bassin actuel. Nous retrouvons des traces des remparts crènelés, du chemin de ronde et des fossés médiévaux (occupés par des poubelles à l’endroit où nous étions !).
Les siècles se superposent dans ce quartier historique. Par exemple, la rue Montoir Poissonnerie est prolongée, au XIXe par la rue des Chanoines, rejoignant ainsi l’Abbaye aux Dames. Dans le quartier du Vaugueux cohabitent des maisons du XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles (ex : au N° 13 : maison XVIIIe “collée” contre une autre beaucoup plus ancienne).
Nous nous attardons dans ce quartier pittoresque : les restaurants se sont installés dans d’anciennes constructions en respectant le style des bâtiments avec plus ou moins de bonheur. :
– “L’embroche” au N° 17 : XIXe avec traces de la porte médiévale, à côté.
– “Chez l’Ours” au N° 18 : XVIIe et XVIIIe, avec de chaque côté des habitations présentant pignon sur rue
– “Le Bistrot” : Maison à pans de bois en façade, du XVIe.
Un grand incendie au XVIIIe a provoqué une importante reconstruction de maisons dont les façades sont orientées côté rue. Dans ce quartier cohabiteront des gens de conditions sociales très différentes : le rez-de-chaussée sera occupé par les boutiquiers, l’entresol par les familles modestes et l’étage “noble” par les plus aisées.
Rue des Chanoines, nous observons l’Ancien “Cours du Vaugueux”, important bâtiment du XVIIIe, remanié au XIXe. A côté se trouve encore une petite maison médiévale du XIIIe s ; avec ses deux contreforts.
La visite se termine par celle de l’Eglise du Sépulcre, construite par le Conseiller de Philippe Auguste, Guillaume Acarin, à son retour de pèlerinage à Jérusalem, suivant
les plans du Saint Sépulcre, en 1219. Elle sera bâtie à l’est de la vieille chapelle dédiée à Sainte Anne, et on y conservera un morceau de la Vraie Croix, rapporté par le Conseiller, devenu prêtre, donnant lieu à de grandes processions. Il y résidera un chapitre de 16 chanoines, puis de 10. Pillée en 1346, puis en 1417, elle tombe aux mains des anglais qui récupèrent les morceaux de la Vraie Croix, qu’ils rendront par la suite, à cause de mauvais présages.
L’église est encore dévastée au XVIe par les Huguenots et les chanoines doivent s’installer de façon rudimentaire dans la petite chapelle Sainte-Anne, à côté. Les travaux de restauration et d’agrandissement sont interrompus par la Révolution Française et au XIXe l’église sert de dépôt de munitions. L’armée la quitte définitivement au début du XXe et, en 1962, la ville de Caen en devient propriétaire. On y organise actuellement des manifestations artistiques ponctuelles.