Sous les auspices du prénom féminin à la mode sur les planches parisiennes en ce début de saison 06-07, c’est donc une “Isabelle” qui va faire la pluie et le beau temps dans le jardin de Brigitte Buc, symbolisé par Alain Chambon sous une “petite musique” de Jean Bouchaud.

Quatre personnages esseulés par la perfidie de la vie l’accompagnent dans un jeu du chat et de la souris où ensemble ils abandonnent leurs affects aux aléas d’une mélancolie fédératrice.

Déphasés les uns par rapport aux autres, il réussissent néanmoins l’exploit, en déambulant durant une heure et demie autour d’un loppin de verdure, à peindre par petites touches ajustées les rebonds d’un mal-être existentiel où la métaphore d’une société célibatante se coltine avec les clichés caduques de la famille traditionnelle.

Tous les maux du monde moderne occidental effleurent leur propension à s’inspirer de la tête enfouie de l’autruche alors même que le ciel est d’un bleu limpide et que fortuitement il y aura toujours une bonne âme pour secouer les autres de la torpeur communicative.