D’origine américaine, cuisiné à partir de la cabosse du cacaoyer, le chocolat est rapporté en France par les premiers conquistadors. Il figure dans un récit de Bernard Diaz del Castillo, racontant comment le roi Montezuma se faisait servir un chocolat très pimenté afin de pouvoir mieux “honorer” ses femmes !
Au XVIIe et XVIIIe siècles, après des attitudes prudentes, des controverses et même des polémiques, on trouve que le chocolat “opile” (c’est à dire constipe) selon Bathélémy Marradon, ou on pense tout le contraire selon Colmenero de Ledesma (“Du chocolat”, “discours curieux”)
Il finit par supplanter le vin et devient très à la mode sous Louis XIV. La reine Marie-Thérèse en est très friande et affiche deux grandes passions: “le chocolat et le Roi” !
Dans la deuxième moitié du XVIIIe s. le chocolat est, dans les romans libertins, associé à la séduction, à la corruption et au sexe : “Je vous attends pour prendre du chocolat” signifie un rendez-vous très galant !
Associé à toute sorte de poisons (arsenic, somnifères, etc.) il a été la cause de l’emprisonnemen, à la Bastille, du Marquis de Sade, soupçonné d’avoir empoisonné 4 prostituées avec de la cantharide mise dans du chocolat !
Stendhal dans “La chartreuse de Parme” conseille Fabrice del Dongo, emprisonné, de “vivre de chocolat” car sa nourriture est empoisonnée. Chez Voltaire, Candide meurt après absorption de chocolat…
A partir du XIXe s. le thème du chocolat “alimente” de nombreuses pages de littérature ; citons Alexandre Dumas qui vante, à la suite d’un voyage, les mérites du chocolat espagnol dans son “grand dictionnaire de cuisine”. Brillat-Savarin dans “la physiologie du goût” le cite comme un élément de bonheur et un antidépresseur.
Dans la littérature contemporaine, on retrouve encore le chocolat dans de nombreux romans : “Sœurs chocolat” de Catherine Velle, en 2009, “La métaphysique des tubes” d’Amélie Nothomb, “Chocolat” de Jeanne Harris, “Charlie et la chocolaterie” de Roald Dahl, etc.
Associé à la magie, à la politique, à la fiction, il est aussi présent au cinéma, par exemple chez Claude Chabrol d’après le livre de Charlotte Armstrong “Merci pour le chocolat”, ou dans “La mystérieuse affaire de Styles” à partir d’un roman d’Agatha Christie, dans “l’Homme qui tua Getulio Vargas” de Jô Soarès, dans “Chocolat” d’Alexandre Tarassov-Rodionov, etc.
Actuellement, le chocolat est associé, dans les rayons des grandes surfaces, à tous les parfums possibles (oranges, menthe, vanille, gingembre, noisettes, amandes, etc.) Il est devenu un produit de consommation courante, à la portée de toutes les bourses et prisé de la petite enfance jusqu’au quatrième âge !