Dernier souverain ayant résidé au château de Fontainebleau, Napoléon III, empereur de 1852 à 1870, y entreprend d’importants travaux et aménagements : théâtre Impérial (1857), salons et musée Chinois de l’Impératrice (1863), cabinet de Travail (1864), salon des Laques (1868). Ce sont ceux qui subsistent aujourd’hui au sein des grands décors éclectiques qui font la qualité et l’originalité de ce site patrimonial majeur.

Chaque année, au début et à la fin de l’été, Napoléon III et Eugénie séjournent au château de Fontainebleau, en compagnie d’une société choisie –les « invités »– société composée de parents, de membres de la cour, d’amis. Au début de l’été 1861, le château de Fontainebleau est ainsi le cadre choisi par l’empereur pour recevoir une ambassade de Siam (actuelle Thaïlande), consécration de cinq années dédiées à renouer des liens diplomatiques avec le lointain royaume. En effet, depuis 1856, sous l’impulsion du ministre plénipotentiaire Charles de Montigny, un traité d’amitié franco-siamoise a été conclu. L’ambassade du roi de Siam, Rama IV Mongkut, est donc reçue par Napoléon III, le 27 juin 1861, dans la salle de Bal du château de Fontainebleau. Elle fait directement écho à celle de Phra Naraï, reçue par Louis XIV, le 1er septembre 1686, dans la galerie des Glaces à Versailles.

Lors de la conclusion de l’accord diplomatique, Napoléon III avait adressé des présents au roi Rama IV Mongkut qui, en retour, envisagea de faire parvenir en France des animaux rares. Finalement, ce sont quarante-huit caisses de cadeaux qui arrivent à Toulon le 2 juin 1861. Comme deux siècles plus tôt lors de la réception de l’ambassade de Phra Naraï, la magie de l’Orient opère à Fontainebleau, au vu du raffinement des costumes et des manières de la délégation siamoise. La splendeur des cadeaux offerts à l’empereur et l’impératrice marquèrent les esprits. À l’instigation de l’impératrice Eugénie, ces présents furent présentés dans les premières pièces de l’appartement des Reines-Mères (actuel appartement du Pape) avant d’être exposés dans le musée Chinois, inauguré le 14 juin 1863.

L’exposition réunit une centaine d’oeuvres pour replacer l’ambassade de Rama IV Mongkut dans son contexte (sa dimension politique, sa portée scientifique et son importance artistique). Elle s’appuie sur les présents eux-mêmes, toujours exposés dans le musée Chinois de l’impératrice Eugénie, le monumental tableau commandé pour les galeries historiques du château de Versailles au peintre Jean-Léon Gérôme qui mit trois ans à le réaliser, et sur les campagnes photographiques menées à l’époque pour étudier la morphologie des habitants du Siam.

petite expo d’une centaine d’objets, cadeaux du roi Rama IV remarquablement bien expliquée et commentée par une guide conférencière très motivée ! Or et pierres précieuses, objets symboliques de la dignité royale, les regalia, choisis par la délégation pour témoigner du talent et du savoir-faire des artistes siamois.

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