Un bref historique de notre langue française nous rappelle qu’en 1850 seule la moitié des français parlait le français “standard” ; les autres ne communicant encore qu’avec les nombreux patois régionaux.
Un malheureux évènement, au début du siècle dernier – la guerre de 14-18 – rapproche les soldats qui oublient leurs dialectes pour partager un langage commun et, en une génération, tout le monde va finalement parler le français. Actuellement, nous avons perdu, à peu près, 50 % de la langue du XIIe siècle.
L’étude de l’évolution d’une langue s’appuie sur deux points de vue différents et complémentaires :
– La diachronie, qui en est l’examen sur une lignée historique
– La synchronie, ou étude de la langue à un moment précis de son histoire.
La communication, de plus en plus importante avec les autres pays, a enrichi notre langue de mots étrangers. Déjà Balzac (ex. “shopping”) ou Stendhal (ex. “happy few”) ont introduit dans leurs romans des mots anglais qui n’ont fait que se multiplier depuis ; à tel point que beaucoup font déjà partie de notre dictionnaire et de notre quotidien. Ex : nous allons au “snack” pour acheter un “hot dog” !
L’anglais, devenu langue internationale est compris de tous dans les aéroports avec le “globish” (mot-valise combinant global et english) qui n’utilise que les mots et les expressions les plus communs de cette langue.
Le français est donc une langue vivante en pleine évolution. Certains mots deviennent désuets et inappropriés (ex : “coquecigrues” qui signifie “sornettes”) et ils disparaissent. Egalement, les mots longs disparaissent au profit de mos plus courts, car nous avons tendance à simplifier et abréger (télé, métro…)
Il existe, approximativement, 500 000 mots actuels dont 90 000 courants. Nous en connaissons 35 000 environ, par personne, mais n’en utilisons que 4 500 couramment. Sur ces 4 500, seuls 800 sont utilisés au quotidien !
Quelques exemples révélateurs en littérature :
Shakespeare : 11 000 mots différents
Victor Hugo : 8 000
Siménon : 1 000 seulement (ses romans policiers s’adressant à une catégorie moins intellectuelle).
Parallèlement aux langues officiellement reconnues, des langages peuvent se créer dans certaines circonstances. Ex : le “schibboleth” fut un moyen de se reconnaître pour certaines tribus dans la Bible.
Ils sont des signes particuliers de groupes sociaux qui ne peuvent être utilisés, ou prononcés, que par les membres de ces groupes et qui en révèlent leur appartenances (ex : sociétés secrètes, cercles privés littéraires ou politiques, etc.).
Notre conférencier s’est particulièrement intéressé au langage d’une population itinérante du Cambodge, les “Phuongs”. Du fait de sa mobilité, celle-ci n’a pas d’écrits et repose donc uniquement sur une tradition orale qui n’utilise que la mémoire auditive, et il travaille actuellement sur la manière de la concrétiser par des signes et une écriture. Cette langue risque, en effet, de disparaitre car les Phuongs n’ont aucun moyen de communiquer avec les autres peuples, y compris ceux du Cambodge.
Harcelé par nos diverses questions, notre conférencier n’a pas pu traiter le quart de son sujet et il devra donc revenir pour terminer sa conférence ! Nous l’attendons avec le plus grand intérêt ! M-F. J.