La condition féminine en Norvège et dans la Littérature Norvégienne.
Notre conférencier Eric Eydoux, dont la mère est d’origine norvégienne, fut attaché culturel à Oslo de 1976 à 1980, maire-adjoint chargé des affaires culturelles sous le mandat Brigitte Lebreton maire de Caen, un des créateurs des Boréales, festival source d’échanges riches et nombreux avec les scandinaves et professeur de Norvégien à l’Université de Caen.

C’est donc avec une grande culture concernant la Norvège qu’il nous donne un aperçu de la situation de la femme en Norvège.

Il aborde d’abord nécessairement un bref historique de la Norvège qui n’a encore actuellement que 4 600 000 habitants malgré une superficie égale aux deux tiers de celle de la France. Pendant longtemps pays pauvre très peu peuplé, surnommé “Cendrillon de l’Europe” il est devenu, avec l’exploitation de ses sources d’énergie, un des pays les plus riches du monde.
Cette richesse nouvelle procure à ses habitants une grande indépendance vis-à-vis des autres pays, et une grande liberté dans ses idées et ses actions. Par ailleurs la dispersion des exploitations agricoles rend celles-ci très autonomes par rapport à l’administration centrale. “Le Norvégien aime la loi telle qu’il l’a faite lui-même”!

Ces facteurs géographiques, historiques et économiques ont façonné le comportement féminin. La Norvégienne, qui doit être en mesure de faire face aux difficultés, au même titre que l’homme, est une femme spontanée et hardie, sans aucun sentiment d’infériorité ou de dépendance vis-à-vis de celui-ci. Elle s’intègre dans la vie politique selon une rigoureuse parité au niveau ministériel. La création d’un Médiateur pour les femmes en 1979 veille à ce que cette parité soit respectée dans tous les domaines : entreprises, administrations publiques etc..

Dans la littérature norvégienne, ce thème de la femme autonome et décomplexée est souvent abordé, un des exemples les plus célèbres étant celui de la pièce d’Ibsen dans “La maison de poupée”. Nora, l’héroïne d’origine bourgeoise et d’éducation traditionnelle est passée directement “des bras de son père à ceux de son mari”. Prenant conscience qu’elle n’a aucune autonomie, elle va tout quitter pour retrouver son indépendance.
Par ailleurs dans les années 60/70 apparaît une littérature de combat des femmes écrite par des femmes sur des femmes et pour des femmes (Tove Nilsen : Gestation).

Cette indépendance des Norvégiennes obéissant à des codes différents des nôtres peut être mal interprétée. Ne nous y trompons pas : ces comportements hardis mais sans coquetterie superflue ne sont que des attitudes de camaraderie basées sur l’égalité des sexes !