Colette, celle qui ne voulait pas écrire
Véronique Matteoli nous a présenté une conférence sur l'écrivain Colette dont on a fêté le 150ème anniversaire en janvier, en articulant ses propos sur plusieurs axes :
I) Colette et ses maisons :
Durant sa vie qui s'est étalée de la fin du XIXème (1873) au milieu du XXème siècle (1954) Colette a vécu dans de multiples endroits, mais les lieux qui ont le plus compté pour elle furent :
. Sa maison natale de Saint-Sauveur en Puysaie, dans l'Yonne. C'est dans ce village bourguignon que Colette a vécu les 18 premières années de sa vie. Sa maison, restaurée comme à l'origine est ouverte au public depuis 2016 :
On y retrouve ses "deux jardins", celui d'en haut et celui d'en bas, l'un pour l'agrément ...


... l’autre, potager, où Sido, sa mère, cultivait ses légumes.
« Un jardin où l'on peut tout cueillir, tout manger, tout quitter et tout reprendre. » Colette
Ses jardins d'enfance, avec leurs couleurs, leurs odeurs, leurs bruissements, ont une grande influence sur l'art de Colette. On les retrouve dans la description des bois de Montigny :
"Ah ! les bois, les chers bois de Montigny ! À cette heure-ci, je le sais bien, comme ils bourdonnent ! Les guêpes et les mouches qui pompent dans les fleurs des tilleuls et des sureaux font vibrer toute la forêt comme un orgue ; et les oiseaux ne chantent pas, car à midi ils se tiennent debout sur les branches, cherchent l’ombre, lissent leurs plumes, et regardent le sous-bois avec des yeux mobiles et brillants. Je serais couchée, au bord de la Sapinière d’où l’on voit toute la ville, en bas au dessous de soi, avec le vent chaud sur ma figure, à moitié morte d’aise et de paresse… " Colette, Claudine à l’école, 1900.
. Roz Ven à Saint-Coulomb :
Colette y passera tous ses étés pendant 14 ans.
Après son divorce d’avec son mari Willy, Colette vécut une liaison avec Mathilde de Morny, surnommée Missy. Cette dernière, homosexuelle notoire, acheta en 1910 cette maison en Bretagne, près de Cancale, au nom de Colette, le propriétaire refusant de la lui vendre car elle était habillée en homme.


Il régnait dans cette maison une ambiance légère. Colette y reçoit amis et artistes. Elle aime le climat breton pour sa douceur. De sa chambre où elle voit la mer, elle écrit :
« Je veux que vous voyiez Rozven, son anse de mer verte, les rochers compliqués, le petit bois, les arbres neufs et les anciens, la terrasse chaude, les rosiers, ma chambre jaune, et la plage où la marée apporte des trésors. ».
Ce fut pour Colette la maison du bonheur et elle ne l'oubliera jamais, puisant dans son souvenir une profonde inspiration.
. La Treille Muscate à Saint-Tropez :
En 1925, devenue écrivain et journaliste célèbre, Colette achète à Saint-Tropez, à la Baie des Canebiers, une petite maison pour laquelle elle a le coup de foudre. Elle la nomme La Treille Muscate et écrit :
"Je l’ai trouvée au bord d’une route que craignent les automobiles, et derrière la plus banale grille… une maison petite, basse d’étage... sa terrasse est couverte de glycine... la mer limite, continue, prolonge, ennoblit, enchante cette parcelle d’un lumineux rivage (…). Ici je suis libre maintenant de vivre, si je veux, de mourir, si je peux..."
Elle y passera tous ses étés, y écrivant, entre autres, La Naissance du Jour, jusqu'en 1934 où elle la revendra à l'acteur Charles Vanel. Saint-Tropez (déjà) est devenue trop fréquentée pour celle qui aime la nature et le calme. Elle se plaint : "En 1931, il y avait dix yachts dans le port, une horreur !".
Malgré tout, elle a beaucoup aimé Saint-Tropez et chéri sa maison. Lorsqu'elle y séjourne, elle écrit tous les jours, fait son propre vin, bêche son jardin. Car Colette, malgré sa notoriété, reste une sauvageonne proche de la terre.


. L'appartement du Palais Royal :
Dans les années 1920, Colette habita un appartement situé à l’entresol du 9, rue de Beaujolais, face Palais-Royal à Paris. Elle convoitait de longue date celui de l’étage supérieur, plus aéré et spacieux. Après avoir déménagé à la fin des années 1930, elle écrivait dans un article son désir de revenir à cette même adresse, cette fois-ci au premier étage.
Ce fut chose faite en 1938. Elle restera dans cet appartement jusqu'à sa mort en 1954.
Au Palais Royal, où elle restera "blottie" chez elle pendant la guerre, Colette écrira Le Fanal Bleu, livre-récit d'un voyage immobile qui relate sa vie, ses souvenirs, ses paysages, ses amis... écrit sous l'œil de sa chatte.
Elle nous livre dans cet ultime ouvrage un regard où se mêlent l'enfance et la maturité.
Elle souffre d'arthrite mais arrive à sublimer la maladie dans son style inimitable : "Surtout j'ai la douleur, cette douleur toujours jeune, active, inspiratrice d'étonnement, de colère, de rythme, de défi, la douleur qui espère la trêve, mais qui ne prévoit pas la fin de la vie, heureusement j'ai la douleur".

2) Colette et la danse :
Colette se démarque des femmes de son temps et a toujours voulu gagner sa vie.
Après son divorce d'avec Henry Gauthier-Villars, alias Willy, Colette, en couple avec Missy (elle n'a jamais caché sa bisexualité), décide de se lancer, d'abord dans le mime -elle sera la première femme mime- puis la pantomime. Ses tenues légères font scandale dans la bourgeoisie bien pensante, surtout quand elle échange, sur scène, un baiser langoureux avec sa partenaire !
Les photos de l'époque nous rappellent que Colette fut une belle jeune femme qui n'avait pas peur d'exhiber sa nudité...

Elle se produira dans plusieurs établissements parisiens : au Marigny, au Moulin Rouge, au Bataclan...
Mais elle vécut mal l'envers du métier du théâtre et du music-hall :
« La lumière du théâtre, les paillettes, les costumes, les figures maquillées, les sourires, ce n’est pas un spectacle pour moi, tout ça… Je ne vois que le métier, la sueur, la peau qui est jaune au grand jour, le découragement… […] C’est comme si j’étais seule à connaître l’envers de ce que les autres regardent à l’endroit… » (L’Envers du music-hall)
Son témoignage des coulisses la montre solidaire de ses camarades de tournée, exploités, « abeilles pauvres et sans butin ».
3) Colette, celle qui ne voulait pas écrire :
Parmi les souvenirs de Colette, on peut lire :
"Non, je ne voulais pas écrire. Quand on peut pénétrer dans le royaume enchanté de la lecture, pourquoi écrire ? Cette répugnance, que m’inspirait le geste d’écrire, n’était-elle pas un conseil providentiel ? Il est un peu tard pour que je m’interroge là-dessus. Ce qui est fait est fait. Mais dans ma jeunesse, je n’ai jamais, jamais désiré écrire".
Surprenant aveu de la part d'une écrivaine dont les œuvres occupent 15 volumes. Journaliste, romancière, critique littéraire, Colette a connu tous les métiers de l'écriture. Si c'est son premier mari, Willy, qui la poussa dans le métier, c'est au journal Le Matin, l'un des plus importants quotidiens de l'époque, où elle travaillait comme chroniqueuse et reporter, qu'elle fit connaissance avec son deuxième mari, Henri de Jouvenel, diplomate et journaliste. Elle aura avec lui une fille, Colette-Renée de Jouvenel, surnommée Bel-Gazou, et, toujours fidèle à son esprit de liberté jusqu'au scandale, entretiendra avec son beau-fils Bertrand de Jouvenel, âgé de 17 ans, une liaison qui durera 5 ans et lui inspirera, entre autres, son roman Le Blé en Herbe... Elle divorcera en 1925.



Pour conclure sa conférence, Véronique nous rappelle combien Colette fut une femme en avance sur son temps, une touche-à-tout qui exerça plusieurs métiers, y compris celui d'esthéticienne. Dans les années 30, elle ouvrit en effet un institut de beauté rue de Miromesnil où elle vendait ses propres produits cosmétiques et parfums et prodiguait elle-même des soins.
Mais c'est l'ampleur de son œuvre littéraire qui nous impressionne le plus. Œuvre parfaitement originale où, dans son style inimitable, elle manie les mots avec gourmandise et sensualité, et mène une quête lucide et passionnée d'elle-même : une femme parfois scandaleuse, souvent insoumise, mais libre ! Cette conférence de Madame Matteoli nous donne envie de nous replonger dans son œuvre que nous verrions sans doute d'un autre œil.
Dès 1931 paraît sa première anthologie, puis en 1945, son troisième mari Maurice Goudeket crée une maison d'édition pour publier l'ensemble des œuvres de Colette disséminées chez plusieurs éditeurs. C'est ainsi que naîtront, en association avec les éditions Flammarion les éditions Le Fleuron. Après la mort de Colette, les éditions Le Fleuron continueront à faire paraître ses inédits, sa correspondance et les souvenirs de Maurice Goudeket qui survécut à Colette jusqu'en 1977. Ci-dessous, Colette et son dernier mari Maurice Goudeket dans l'appartement du Palais Royal.
Amsterdam
Parlons d'abord du Rijksmuseum et de Vermeer.
L'Exposition Vermeer au Rijksmuseum
Dès l'entrée au musée, la Jeune Fille à la Perle nous dévisage de son regard en coin. C'est la plus connue des héroïnes de Vermeer, mais elle n'est pas la seule à vivre sa vie sous nos yeux, l'une lisant, d'autres jouant du clavecin, brodant, écrivant ou s'activant à la cuisine comme "la Laitière".
Vous verrez, avec le lien ci-dessous, la totalité des œuvres de Vermeer dont la plupart, 28 sur 37, prêtées par le monde entier, sont actuellement exposés au Rijksmuseum. En cliquant sur chaque titre, les tableaux apparaissent, suivez ensuite la flèche.
https://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/vermeer/vermeer.htm



Rembrandt

Le Rijksmuseum comporte une aile Rembrandt que nous ne pouvions ignorer. On y trouve les plus célèbres tableaux du peintre et en particulier la Ronde de nuit qui est protégée par une cage en verre.
Visite de la maison de Rembrandt
Le peintre y vécut pendant 20 ans, de 1639 à 1659.
Lorsqu'il s'est retrouvé ruiné en 1656, un inventaire de ses biens fut réalisé pour leur vente. Cet inventaire a permis de reconstituer sa maison telle qu’elle était à l’époque. On y découvre ainsi



Ses collections, son atelier, la façon dont il préparait ses couleurs
Un lien sur la technique du peintre : https://lewebpedagogique.com/khagnehida/archives/822
Visite d'un autre sanctuaire pictural : le musée Van Gogh

Quelques renseignements sur le Musée Van Gogh, le peintre et ses œuvres :
https://www.vanupied.com/amsterdam/musee-amsterdam/musee-van-gogh-a-amsterdam.html
"La tragédie des Romanov"

Madame D. du Fresnel a longtemps été conservatrice et directrice des bibliothèques de Sciences-Po Bordeaux. Elle fut aussi chargée d'enseignements à Sciences-Po, et aux universités Bordeaux III et Bordeaux IV.
Elle est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Le Dernier Joyau des Romanov, publié en 2018. Il s’agit d’une fiction historique située à l'époque du renversement de la monarchie russe.
1 _ Les Tsars
Pour débuter sa conférence, Monique D. du Fresnel cite une phrase de Madame de Staël : "En Russie, rien n'est secret, tout est mystère".
En effet, beaucoup de mystères entourent le règne des Romanov qui dura plus de trois siècles, et surtout la fin du dernier tsar et de sa famille. Ces mystères ont fait naître maintes spéculations et théories plus ou moins crédibles.
La dynastie Romanov commence à s'illustrer en 1613, avec le couronnement de Michel 1er, fondateur de la dynastie, et se termine avec l'assassinat de Nicolas II en 1918.
Entre ces deux dates, d'autres tsars ont laissé leur empreinte dans l'histoire de la Russie, notamment Pierre 1er, dit Le Grand (surnommé ainsi en raison de sa taille - il mesurait 2 mètres) qui régna de 1682 à 1725 et œuvra durant son règne à la modernisation de la Russie. Sa politique expansionniste et ses réformes ont fait de la Russie une puissance européenne.
Citons aussi Catherine II, princesse d'origine allemande, qui épousa le tsar Pierre III, un faible d'esprit, et devint impératrice à la mort de celui-ci en 1762. Devenue chef d'état, Catherine II aura à cœur de poursuivre la politique des tsars visant l’expansionnisme et la modernisation de la Russie.
Enfin, Alexandre 1er, contemporain de Napoléon 1er. Petit-fils de Catherine II, il régna après la mort de son père assassiné en 1801.





La famille Romanov actuelle descend, elle, de Nicolas 1er :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Ier_(empereur_de_Russie)
Ici, le tableau de la dynastie des Romanov :


Le tableau projeté par notre conférencière est un peu flou en photo, mais indique, avec des croix, les nombreux membres de la dynastie qui sont morts assassinés
Au début du XXème siècle, la Russie est un immense pays qui inclut la Finlande et la Pologne et s'étend sur 22 millions de kilomètres carrés, soit 44 fois la taille de la France. En 1913, elle compte 170 millions d'habitants, dont 70% vivent dans la partie occidentale du pays.
Il existe alors une très grande disparité entre les paysans et la classe aisée. En fait, il n'y a pas de classe intermédiaire. Le servage a été officiellement aboli en 1861 mais cette réforme n'a eu qu'un impact limité et nombre de paysans restent encore sous le joug de leur ancien statut.

Grâce notamment à la vente des emprunts russes sur les marchés financiers de nombreux pays (la France a donné 11 milliards d'or pour les emprunts), la Russie est en plein développement économique, avec la construction du transsibérien et l'activité de fonderie des usines Poutilov installées à Saint-Pétesbourg.


2 _ La dernière famille impériale

Le tsar Nicolas II et la tsarine Alexandra (petite-fille de la reine Victoria qui l'a élevée) forment un couple uni et aiment profiter de leurs enfants, les princesses Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et le tsarévitch Alexis, malheureusement atteint d'hémophilie.
La tsarine, née Alix de Hesse-Darmstadt, est une femme triste en raison de la maladie de son fils dont elle se sent responsable, le gène de l'hémophilie étant issu de la famille royale d'Angleterre dont elle descend par sa mère. Elle est mal aimée par le peuple russes à cause du mal dont souffre le tsarévitch et de l'influence qu'exerce sur elle le "moine" Raspoutine.
Le tsarévitch est un enfant très intelligent mais malade et souffreteux. Il est souvent fait appel à un marin pour le porter car ses jambes le font souffrir.
Nicolas II, né en 1868 devient tsar à la mort de son père en 1894. Il est cousin germain du roi d'Angleterre à qui il ressemble étonnamment.
Le tsar de Russie Nicolas II avec le futur roi George V d'Angleterre

3 _ La fin des Romanov
Plusieurs événements ont contribué à créer un climat de conflit en Russie en ce début de siècle :
- le 28 juin 1914, l'assassinat du duc François-Ferdinand et de son épouse à Sarajevo est le point de départ de la guerre. 15 millions d'hommes russes sont sur le front de l'est et subissent défaite sur défaite, notamment en raison d'une pénurie d'armes.
- Raspoutine et Lénine :
Parti sur le front, le tsar a confié le gouvernement de la Russie à sa femme. Celle-ci est influencée par le "moine" Raspoutine qui prétend guérir l'hémophilie du tsarévitch Alexis et profite de la crédulité de la tsarine en se rendant indispensable.
Lénine, chef exilé d'un petit parti révolutionnaire russe, revient clandestinement en Russie, aidé par les allemands, dans le but de provoquer une guerre civile qui balaiera définitivement l'empire des Romanov.
En 1917, à Saint-Pétersbourg, le peuple a faim et réclame du pain. Nicolas II étant retenu sur le front, on lui demande d'abdiquer, ce qu'il accepte, en faveur de son frère Michel Romanov. Celui-ci, banni à cause d'un mariage considéré comme une mésalliance, revient à Moscou. Il ne régnera que 24 heures, puis refuse le pouvoir devant la révolte qui gronde et l'ampleur de la tâche qui l'attend.
Nicolas II est donc prié de revenir en Russie, ne sachant pas trop quel va être son sort. Il voudrait gagner l'Angleterre comme plusieurs membres de la famille impériale l'ont déjà fait, mais ses filles tombent malades, il lui faut donc attendre... Il est alors décidé d'envoyer la famille vers l'est.

La guerre civile a déjà commencé. Certains territoires, Pologne, Roumanie, réclament leur indépendance (cela sera fait en 1918 par le traité de Brest-Litovsk). Les bolcheviks n'ont encore qu'un petit territoire par rapport au reste de la Russie. Le ministre-président du gouvernement provisoire russe révolutionnaire, Alexandre Kerinski, décide d'envoyer la famille impériale à Tobolsk en Sibérie. Elle y restera de juillet 1917 à avril 1918. Les conditions de séjour sont spartiates, seuls quelques serviteurs accompagnent le tsar et sa famille, mais ces derniers ne semblent pas trop souffrir de l'exil imposé.
En octobre 1917, l'arrivée de Lénine au pouvoir va durcir la situation. En mai 1918, Les Romanov partent pour Iekaterinbourg, dans l'Oural, accompagnés de soldats et de quatre serviteurs (dont un médecin). Ils sont alors enfermés à la maison Ipatiev. Le confinement est traumatisant : les soldats qui les gardent ont ordre de ne pas sympathiser avec les membres de la famille, ils sont surveillés nuit et jour, des soldats montent la garde même dans leur chambre et les accompagnent partout où ils se déplacent... y compris aux toilettes.
Le bolchevick Iakov Iourovski a les prisonniers sous sa responsabilité. Dans la nuit du 16 au 17 juillet, sous les ordres de Lénine, il les fait descendre à la cave et leur lit leur condamnation à mort. Ils sont aussitôt exécutés par balle et achevés à coups de baïonnette. Leurs serviteurs subiront le même sort. Les corps seront ensuite transportés en camion, brûlés à la chaux et jetés dans un trou recouvert de bardeaux de bois à l'endroit nommé « Le bois des Quatre Frères ».
Des années plus tard, Boris Eltsine fera démolir la maison Ipatiev qui était devenue une curiosité touristique et une église sera construite sur le site. C’est l'église de Tous les Saints devenue l'église du Sang Versé, en référence au martyre de la famille impériale.

D'autres membres de la famille Romanov auront eux aussi des morts violentes :
-Serge Alexandrovitch, fils de l'empereur Alexandre II, mort dans un attentat en février 1905
- Michel Romanov, le frère du tsar, assassiné par la Tchéka en juin 1918, en même temps que son secrétaire Johnson.
- Elisabeth de Hesse-Darmstadt, épouse de Serge Alexandrovitch et sœur de la tsarine, assassinée en juillet 1918 à Alapaïevsk, son corps jeté dans un puits de mine.
4 _ Les "survivants" du massacre
A la suite du massacre de la famille impériale, de nombreuses énigmes se posèrent en raison de personnes prétendant avoir survécu au carnage.
- Anastasia : en1920, une femme se jette à l'eau à Berlin. Repêchée et hospitalisée sous le nom d'Anna Anderson, elle prétend être l'archiduchesse Anastasia. Certains membres de l'entourage de la famille impériale disent la reconnaître, mais pas sa grand-mère, ni Pierre Gilliard, le précepteur suisse chargé de l'éducation des enfants Romanov depuis 1904.
Anna Anderson, personne psychiquement instable, déclenche plusieurs procès jusqu'à ce que l'on se rende compte qu'elle est en fait polonaise. Elle épousera finalement un universitaire américain. Le cinéma trouvera dans l'affaire Anderson une mine d'inspiration et plusieurs films furent tournés sur le thème.
- Olga : dans les années 50 la polonaise Marga Boods, inspirée par l'affaire Anastasia, prétendit être la grande duchesse Olga
- Tatiana : parmi les 30 personnes qui se sont autoproclamées être Tatiana, la plus connue est Marguerite Lindsay, ancienne danseuse à Istanbul qui avait épousé le caporal Lindsay.
- Maria : apparue en Afrique en 1954, Alinas Karamidas, mariée à un grec, se disait originaire de Russie et prétendait que sa famille de haut rang avait été assassinée.
- Alexis : près d'une centaine d'individus se sont fait passer pour Alexis. Le plus célèbre est Vassili Filatov qui prétendit avoir échappé au massacre. Il n'était pas hémophile mais présentait des symptômes similaires à cette maladie. Adopté par une famille, il devint professeur de mathématiques. Persuadés de la véracité des faits, ses enfants ont fait de nombreuses recherches.
Un autre imposteur, Alexis Brimeyer, de nationalité belge, prétendait être le petit-fils de la grande duchesse Maria qui aurait été épargnée lors du massacre. En 1982, il publia même un livre : Moi, Alexis, arrière-petit-fils du tsar.
- Le chien Joy : il s'est échappé avant le massacre. Revenu 2 ou trois jours après, il fut adopté par un marin britannique et est enterré dans le parc de Windsor.
5 _ Le Vatican s'en mêle :
En 2012, on découvre dans les archives du Vatican, le journal d'Olga Romanov, écrit en 1954. Cette découverte relance l'hypothèse que les enfants du tsar auraient échappé au massacre. Olga et Maria ont une pierre tombale à leur nom et le pape leur aurait versé une rente... Voilà de quoi donner du grain à moudre à l'historien Marc Ferro, auteur d'un livre paru en 2012 : La Vérité sur la Tragédie des Romanov dans lequel il soutient que la tsarine et ses filles ont survécu.
Malgré tout, le rapport de Yourovski sur l'assassinat de la famille fut retrouvé en Russie sous les soviétiques. Des fouilles furent entreprises dans les bois et des dépouilles déterrées. Pour s'assurer que les restes découverts étaient bien ceux de la famille impériale, des échantillons d'ADN de plusieurs têtes couronnées, liées de près ou de loin à la famille du tsar, ont été analysés, dont ceux du prince Philip d'Edimbourg qui était un petit-neveu de la tsarine. Le résultat des tests étant positifs, Boris Eltsine ordonna, en 1998, de procéder à l'enterrement des restes. L'inhumation eut lieu en grande pompe à Saint-Petersbourg et une foule immense marcha à pied jusqu'à l'église commémorative.
6 _ Les prétendants à la succession des Romanov :
-Le grand duc Andreï Andreïevitch de Russie, né en 1923 et décédé en 2021 était considéré par les monarchistes russes comme le chef de la maison impériale.
-Olga Andreïevna, née en 1950, demi-sœur du prince Andreï et chef de l'Association de la famille Romanov descendant par lignée masculine de l'empereur Nicolas 1er.
- Maria Vladimirovna Romanova, né en 1953, cousine d'Andreï, est également prétendante au trône.
- George Romanov ou Georges de Hohenzollern, né en 1981 : apparenté par sa mère à la famille impériale de Russie
Tous les descendants des Romanov ne sont pas cités ci-dessus. Ils vivent dans le monde entier et restent attachés à leur statut de prince et princesse et à leur héritage familial, même si la restauration de l'empire russe est une chose désormais impossible.
« Elles sortent de leur(s) Réserves(s) »
L'affiche de l'exposition est ornée d'un tableau peint sur porcelaine par Domenica Monvoisin, peintre franco-italienne qui date de 1855. L'artiste est peu connue, et pourtant ce ravissant portrait qui représente une prêtresse d'Ischia fut légué au musée en 1882.
Dès le départ, notre regard est attiré par une tapisserie en laine de Victoire-Elisabeth Calcagni, intitulée Les Pélerins d'Emmaüs
Peintre d'origine dacquoise (1899-1969), amie de Roger Bissière, rappelons que Victoire-Elisabeth Calcagni a la particularité d'avoir fait partie du Lyceum-club de Bordeaux.

A l'occasion de cette exposition, plus d’une soixantaine d’œuvres d'artistes-femmes ont donc quitté leurs réserves, représentées sur ce tableau.
Pour la majorité d’entre elles, ces œuvres sont rarement sorties de leur casiers. Elles viennent aujourd'hui témoigner du talent de leurs créatrices sous la forme de peintures, dessins, estampes, photos, céramique, sculptures ou tapisseries.

Certaines de ces artistes sont célèbres :



D'autres sont moins connues des non initiées, mais les œuvres exposées, quelle que soit la renommée de leur auteure, nous rapprochent de ces femmes et du travail qu'elles ont fourni pour imposer leur personnalité dans le milieu artistique trop souvent dominé par les hommes.
Classée par thème, l'exposition évoque :
- L'ENFANCE, tel ce portrait de deux jeunes ramoneurs peint en 1830 par Sophie Feytaud
- LES BETES, comme cette tête de cheval de Rosa Bonheur
- LA NATURE avec, entre autres, cette œuvre intitulée Ave Printemps peint en 1911 par Marie Annaly-Lourse :
ou ce Paysage aux deux maisons d'Henriette Lambert (1991)
- LES FLEURS, telles ces beaux Eglantiers en fleurs de Jeanne Amen (1919)
- LA NATURE MORTE : Les Belles d'Argenteuil de Berthe de la Baume (1908)
- L'HISTOIRE : Buste de Napoléon par Azalaïs Marie-Louise Lefèvre-Deumier
- La NUDITE où figure cette belle baigneuse de Clémentine-Hélène Dufau, acheté par le musée en 1905
- LE VISAGE HUMAIN avec ce portrait de femme de Mary Cassatt
Ou celui d'une vieille bordelaise en coiffe du quartier Saint-Michel (très belle coiffe plissée typique des bordelaises de l'époque !) peint au XIXème siècle par Céleste Mingaud
Enfin l'ABSTRACTION où est classée cette Ville Labyrinthe aux magnifiques couleurs de Suzanne Martin achetée par la Ville en 1971:










En ouvrant le lien ci-dessous, vous pourrez voir et écouter Sophie Barthélémy, directrice du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, exposer le but et l'élaboration de cette belle exposition qui est un événement artistique important pour la ville de Bordeaux.
Visite de la synagogue de Bordeaux
https://m.bordeaux.fr/fr/synagogue

Nous pénétrons dès l'entrée, dans un grand espace à ciel ouvert.
C'est ici que se déroule, entre autres, au mois d'octobre la grande fête de soukkot ou fête des cabanes.

Nous visitons d'abord la petite salle de la synagogue, utilisée pour la prière pendant les jours de la semaine où l'affluence est peu nombreuse. Quelques fidèles y sont présents.
Puis, c'est dans la grande salle de la synagogue que nous introduit notre guide. Le lieu est imposant, nous y admirons le chandelier à 7 branches des hébreux ou menorah dont la construction fut prescrite dans le Livre de l'Exode.
https://www.o-judaisme.com/blogs/salle-de-lecture/chandelier-juif-la-menorah
C’est le plus vieux symbole du judaïsme, mais également le plus important, bien avant l’étoile de David.
https://www.o-judaisme.com/blogs/salle-de-lecture/chandelier-juif-la-menorah
C’est le plus vieux symbole du judaïsme, mais également le plus important, bien avant l’étoile de David. En effet, l’étoile de David existait en tant que symbole dans d'autres cultures et religions millénaires avant d'être tardivement associée au judaïsme.
Les femmes, lors des cérémonies, ne sont généralement pas admises parmi l'assemblée des hommes et occupent les galeries supérieures. Dans la synagogue de Bordeaux, elles peuvent cependant s'asseoir au fond de la salle où quelques rangées de chaises leur sont réservées.
Cette séparation hommes/femmes est une réminiscence de l'époque très ancienne où fut détruit puis reconstruit le temple de Jérusalem. Le nouveau temple devint alors un lieu de rencontre où les deux sexes se donnaient rendez-vous pour faire la fête...Ces manifestations furent jugées trop licencieuses par les autorités religieuses et les dames priées de rester sagement à l'écart pour ne pas troubler le recueillement nécessaire à la prière.

Nous montons sur la galerie. A l'étage des femmes, la vue est plongeante sur la grande salle, sur la menorah et sur les tentures rouges ou Parokhet qui dissimulent l'arche sainte où se trouvent les rouleaux de la Torah.


Ci-dessous quelques réflexions sur la question de cette ségrégation hommes/femmes:
Nous posons à notre guide quelques questions, notamment sur la conversion à la religion juive, qui suppose un engagement sérieux du candidat à la conversion :
https://www.consistoire.org/conversion/
ou sur la préparation des enfants à la Barmitvsa qui est l'équivalent du catéchisme pour les enfants catholiques :
Certaines sont aussi curieuses de savoir pourquoi les juifs se balancent pendant la lecture des textes, mais, d'après notre guide, il semble que l'origine de cette coutume, très ancienne elle aussi et appelée shoklen ne soit pas très clairement définie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parokhet
Les juifs sont présents à Bordeaux depuis les débuts du moyen-âge.
D'anciens textes attestent leur présence dans la ville dès le VIème siècle et les noms de la rue Judaïque et de la Porte Dijeaux (déformation supposée de Porte des Juifs) prouvent l'existence d'une communauté juive depuis une époque très ancienne.
Mais c'est surtout au moment des inquisitions espagnoles et portugaises à la fin du XVème siècle que de nombreux juifs chassés, comme les musulmans, par Isabelle la Catholique et le roi Manuel du Portugal affluèrent à Bordeaux, comme à Bayonne, Biarritz et d'autres villes du Pays Basque et des Landes. Ces villes furent élues par les immigrés en raison de leur proximité frontalière avec la péninsule ibérique.
Au XXème siècle, l'indépendance de l'Algérie verra l'arrivée à Bordeaux, comme partout en France, des juifs rapatriés, eux aussi le plus souvent de racines séfarades.
L'étage est consacré à une exposition de panneaux, souvenirs de l'exode, de la traque et de la déportation des juifs
Sur le mur de la synagogue figure la plaque commémorative de tous les juifs raflés pendant la dernière guerre :

Après cette visite très instructive où nous avons appris des détails que nous ignorions sur la religion juive, nous gagnons la salle de restaurant de la synagogue où nous sommes attendues pour le déjeuner.
Le vin, comme les plats, y est casher, évidemment.

Rosa Bonheur
Jeudi 17 Novembre 2022, conférence de Madame Patricia Bouchenot-Déchin, historienne, autrice de nombreuses biographiesdont celle d’André le Nôtre, elle est conseillère scientifique chargée de la restauration du parc du château Rosa Bonheur à Thomery, près de Fontainebleau.
Rosa Bonheur
D'origine bordelaise, personnalité paradoxale : extrêmement connue à son époque, à redécouvrir aujourd’hui, une femme qui voulait les mêmes droits que les hommes, une passionnée du monde animal et du paysage si bien retranscrit dans ces peintures.
Ces thèmes sont à la fois d’une grande actualité, ils sont aussi ceux qui ont été défendus par la fondatrice du Lyceum-club international, Constance Smedley, à pareille époque. Mme Bouchenot-Dechin nous dévoile cette proximité intellectuelle entre Rosa Bonheur et Constance Smedley,.
Cette conférence complète la visite des œuvres présentées au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux été 2022.
Jeudi 8 mai, nous étions une vingtaine de lycéennes, et quelques maris, réunis à la Galerie des Beaux-Arts, autour de notre guide Isabelle Beccia.
Nous y avons découvert la magnifique exposition des oeuvres de Rosa Bonheur, la célèbre peintre animalière.



« Contes au pays d’Arcadie »
« Contes au pays d’Arcadie »
Selon la légende, les Arcadiens furent les premiers habitants du Péloponnèse/, vivant simplement, en harmonie avec la nature ; ils incarnent un âge d’or qui inspira nombre de poètes (Théocrite, Virgile), musiciens (Debussy) et peintres (Nicolas Poussin, Watteau, Boucher, Fragonard).
Ces œuvres ont inspiré les patients et les soignants d’un hôpital et d’un CATTP de la région qui, lors d’ateliers d’écriture, ont inventé deux contes que nous avons pu écouter à l’aide d’audioguides.
En somme, une exposition à voir et à écouter !...
Elle met en récit les aventures des personnages mythologiques, fantastiques et bien d’autres, peuplant les œuvres choisies, et revisite la légende des Arcadiens.
Conçue par le Service des publics, en partenariat avec le Centre hospitalier de Cadillac, elle réunit une quarantaine de peintures et d’œuvres graphiques de la collection permanente du musée pour une invitation à la rêverie poétique inspirée de la légende des Arcadiens.

Dans l’Antiquité, les Arcadiens étaient considérés comme les premiers habitants des montagnes du Péloponnèse en Grèce, vivant de manière simple et rustique dans une nature pastorale idyllique. Ils incarnent un âge d’or auquel nous aspirons toujours. L’Arcadie, lieu de bonheur et de concorde, trouve sa première expression littéraire avec les Idylles du poète grec Théocrite (IIIe siècle av. J.-C.), qui décrit les charmes de la vie pastorale dans son île natale de Sicile. Les Bucoliques de Virgile, poète latin (Ier siècle av. J.-C.), font de même pour la campagne italienne deux siècles plus tard.
Au cours des siècles, poètes, écrivains, artistes, ont remis à l’honneur, comme alternative aux effets néfastes de la guerre, de l’ère industrielle et à l’arbitraire de la violence, le mythe antique et païen de l’heureuse harmonie de l’homme avec la nature. Ils rappellent que l’histoire du monde a commencé par un âge d’or et que l’Arcadie en était le pays d’élection. Les œuvres présentées dans l’exposition célèbrent l’attachement à la terre ancestrale et à ses beautés, l’évocation lyrique des amours et des amitiés et le pouvoir de glorification et d’enchantement de la poésie. Les histoires se nouent au cœur de paysages sereins, mais même dans un pays idéal, nul n’échappe au destin des mortels.


« L'air du Temps, une Histoire d'Eventails »
« L'air du Temps, une Histoire d'Eventails »
Le Musée d'Aquitaine abrite cette formidable exposition d'éventails.
Nous avons eu la chance que cette visite soit pilotée et commentée par les deux collectionneurs bordelais Jean Suire et Patrick Lorient, propriétaires de cette collection, unique au monde par sa variété et son étendue, rassemblée et restaurée par leurs soins depuis plusieurs décennies. L'un se chargeant de "chiner" dans les ventes, chez les antiquaires et dans les brocantes en France et à l'étranger, l'autre de restaurer de ses propres mains leur précieux patrimoine de plus de 1200 éventails.
Ils ont d'ailleurs décidé de léguer cette fabuleuse collection au Musée d'Aquitaine.

Accessoire désormais désuet, l'éventail existait déjà dans l'Egypte antique, ainsi qu'en en Chine et au Japon ; c'est à partir du XVIIème siècle qu'il connut son heure de gloire en Europe et notamment en France.
Objet de mode aussi bien que marqueur social, l'éventail est initialement un produit artisanal de luxe, réservé à la noblesse et aux grandes fortunes. C'est un objet coûteux dont la fabrication implique l'intervention de plusieurs savoir-faire : celui des peintres, graveurs, plumassiers, parfumeurs, bijoutiers, dentellières etc. Au fil du temps, l’éventail se démocratise jusqu'à devenir objet publicitaire et "cadeau d'entreprise" puis fut abandonné dans les années 50. Peut-être reviendra-t-il un accessoire "branché" avec les canicules que nous annoncent les climatologues dans l'avenir ?


L'exposition vaut vraiment le déplacement et nous en sommes ressorties éblouies, aussi bien par la variété de son contenu qui couvre une période allant du XVIIème siècle à nos jours que par les connaissances de nos deux guides.
En cliquant sur ce lien, vous pouvez écouter la commissaire de l'exposition Geneviève Dupuis-Sabron ainsi que les deux collectionneurs parler de l'événement :
Conférence de S. Autin : le Conseil Constitutionnel
Le Conseil Constitutionnel entre son passé et son avenir
conférence donnée le 19 septembre 2019 par Monsieur Stéphane Autin.
Le Conseil Constitutionnel, créé par la Constitution de 1958, veille, avant leur promulgation, à la conformité des lois votées à la Constitution. C’est le contrôle « a priori » d’une loi non encore promulguée.
Ses neuf membres sont désignés pour neuf ans, non renouvelables , trois par le Président de la République, trois par le Président du Sénat, et trois par le Président de l’Assemblée Nationale. Le Président du Conseil Constitutionnel est désigné parmi ses membres par le Président de la République . C’est actuellement Laurent Fabius. Les anciens Présidents de la République peuvent y siéger.
Son contrôle a priori est obligatoire pour les lois organiques, les règlements des Assemblées, les traités. Pour les lois ordinaires, son contrôle est facultatif. Il ne contrôle pas les réformes constitutionnelles ou les lois constitutionnelles.
Il statue aussi sur le contentieux électoral, et la délimitation des compétences du Parlement et du gouvernement.
La saisine du Conseil Constitutionnel peut être faite par le Président de la République, le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale et celui du Sénat. En 1974, le Président Giscard d’Estaing a obtenu une modification, à savoir que 60 sénateurs ou 60 députés pourront saisir le Conseil Constitutionnel.
Le Conseil Constitutionnel a déclaré anticonstitutionnelle la loi qui venait de décider qu’une association devait obtenir une autorisation préfectorale pour se constituer. Il s’est fondé pour cela sur le préambule de toutes les constitutions. Il devient dès lors le gardien des droits et des libertés.
En 2008 apparaît le contrôle de la loi « a posteriori » : la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC). Le contrôle s’exerce désormais sur les lois promulguées et sur celles en vigueur. La Question Prioritaire de Constitutionnalité est décidée par le juge qui est saisi de cette demande et qui en saisit lui-même le Conseil d’État ou la Cour de Cassation.
Les décisions du Conseil Constitutionnel s’imposent à tous sans possibilité de recours. Elles sont publiées au Journal Officiel.
Le Conseil Constitutionnel est devenu un arbitre des conflits politiques et se transforme en médiateur juridique. C’est une institution originale mais reconnue.