Georges de Bellio, roumain d’origine et médecin de formation, homéopathe convaincu, consacre sa vie à la passion qu’il a pour l’Art, la fortune familiale le lui permettant . Curieux de tout, sa collection montre l’éclectisme de ses goûts, mais très vite, les œuvres picturales de ses contemporains le captivent. Protecteur pendant des années des moins fortunés, il soigne les malades et achète « …sans même le regarder, le tableau qu’on lui portait… » se souvient Renoir dans ses conversations avec Vollard. A Sisley et Pissarro, il a prodigué ses soins, leur voue une sincère amitié et possède d’eux quelques toiles comme respectivement Les Pommiers en fleurs ou le Jardin des Mathurins à Pontoise.
De Bellio se lie tout particulièrement avec Monet dont il sait le génie et choisit les œuvres qu’il achète pour ne s’en séparer qu’à l’occasion des demandes de leur auteur et pour être montrées aux expositions.
« … mon cher Monet, aucune de vos toiles importantes ne sortira jamais je le répète de ma collection…» Aux côtés d’Impression soleil levant, de la Locomotive, d’une vue des Tuileries … quelques peintures de Manet découvertes depuis plusieurs années, les œuvres de Berthe Morisot, dont l’admirable Jeune fille au bal peinte en 1875, sont à l’honneur. Georges de Bellio est un des premiers amateurs à faire partie de ceux que l’on nomme “le groupe des collectionneurs des impressionnistes”. Chacun vient s’étourdir devant cette remarquable collection. Quelques tableaux seront dispersés, mais en grande partie elle sera conservée par sa fille unique Victorine Donop de Monchy et léguée en 1957 à l’Académie des Beaux-Arts.