Aux Tissages Perrin, trame et chaîne s’entrecroisent pour produire des articles de luxe.
En ce 17 octobre, munies d’un plan précis grâce à Catherine, 14 privilégiées ont la chance de découvrir, au Grand-Lemps, les Tissages Perrin. Il s’agit d’une entreprise du Nord-Isère, spécialisée dans l’ourdissage et le tissage de matières nobles et en particulier de la soie.
Elle réalise pour de grandes maisons (comme Hermès, Chanel, Lanvin ou Nina Ricci), des tissus et des accessoires de luxe. Ceux-ci nécessitent patience, minutie et un savoir-faire qu’il est indispensable de préserver.
Ce qui surprend, dès l’entrée, c’est la superficie des ateliers, d’une propreté méticuleuse, la taille des métiers qui paraissent énormes, et le bruit retentissant. Tout respire cependant le soin et le contrôle, à l’image des produits réalisés. Le contraste est total entre la quantité de fil nécessaire pour mettre en place la chaîne d’une étoffe (pas moins de 840 bobines contenant chacune 380 000 m de fil) et le raffinement du tissu produit. Nous restons médusées devant la rigueur de celles qui sont chargées du « pincetage ». Se fiant à la vue ou au toucher, elles éliminent le moindre fil et la plus petite particule qui compromettraient la qualité de l’impression.
Nous admirons, avec quelque envie, certaines commandes spéciales réalisées dans l’atelier de confection. Des carrés arachnéens, roulottés à la main (45 mn pour une ouvrière spécialisée) des serre- têtes raffinés, des étoffes plissées, des petits sacs pliables en soie et autres colifichets luxueux.
Mais inutile d’espérer les faire siens, ici on n’achète rien, on se contente de rêver ! Toute pièce est soigneusement contrôlée, et sévèrement protégée. Les articles défectueux sont détruits. C’est le prix à payer dans l’industrie du luxe pour préserver l’image de marque.
A une époque où la délocalisation a été érigée en système, il est réconfortant de penser que de telles entreprises subsistent près de chez nous. Elles valorisent le savoir-faire transmis par les générations précédentes et la qualité des produits de notre pays.
Et comme dirait Claire: « le Beau fait beaucoup de Bien » !
Danièle Vandenbussche