Nous avions rendez-vous en ce jeudi ensoleillé au Musée dauphinois, lieu privilégié, pour une exposition sur Lesdiguières….

A part le stade de rugby, la rue qui mène à la préfecture, l’école hôtelière, nous ne savions pas bien ce qui se cachait derrière ce nom, nous les Grenobloises d’adoption. Les autres, les « vraies », en savaient sûrement un peu plus sur ce patronyme. Et pourtant quelle leçon d’histoire nous a été dispensée durant plus de deux heures par une guide « époustouflante » de culture et de connaissances sur une période bien lointaine. ! Et quelle époque !!! Celle de la Réforme, des guerres sanglantes entre protestants et catholiques.

C’est une exposition extrêmement riche, dont nous sommes toutes ressorties un peu plus savantes sur un personnage très connu au XVIe et XVIIe siècles, puis tombé dans l’oubli.
Acteur majeur de l’histoire du Dauphiné, François de Bonne (1543 – 1626) est originaire du Champsaur. Issu de la petite noblesse, il va connaître une ascension fulgurante. Devenu chef des protestants du Dauphiné, il réussira à pacifier la province. Il prendra Grenoble en 1590 après un siège d’un mois. Grenoble était alors aux mains des ligueurs catholiques. Il fera appliquer l’édit de Nantes. Deux pages de cet édit se trouvent dans l’exposition et cela est très émouvant.
Il gouverne tout le Dauphiné, habite le palais delphinal dans le Jardin de Ville, fait construire le château de Vizille, durant 20 ans.
Il ne cessera pas de gravir les échelons : duc, pair de France, chef général des armées, il terminera connétable en 1622, c’est à dire second personnage de l’état après le roi. Il fera l’acquisition de nombreux domaines ou châteaux : St Jean de Bournay, Mens, Lourmarin…
On pense que sa rencontre avec François de Sales l’aurait poussé à devenir catholique.
Cette exposition riche de cartes, de tableaux, d’armes, d’archives nous permet d’appréhender le destin d’un homme qui a marqué d’une façon incroyable notre territoire.
Nous nous sommes séparées, un peu fatiguées, mais tellement plus éclairées sur le Duc de Lesdiguières, ravies d’admirer, à la descente, la superbe vue sur Grenoble et les montagnes enneigées.
A.O.
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