la_boheme.jpgPour beaucoup, La Bohème est la meilleure partition de Puccini. Au quartier latin, le drame côtoie la gaieté ; on y pleure autant qu’on y rit. Puccini possède l’art subtil de la comédie et ce don très rare rend de nombreux passages de La Bohème vraiment remarquables. La joie, l’amour, l’amitié s’expriment avec éloquence, mais on ressent aussi une profonde émotion cachée derrière les petites choses : un chapeau, un vieux pardessus, une paire de chaussures, des boucles d’oreilles, une rencontre inopinée entre voisins, les querelles incessantes des couples amoureux, tout ce qui fait la vie quotidienne de chacun d’entre nous.

Représenter La Bohème n’est pas aussi aisé qu’on pourrait le penser, compte tenu de l’intimité de la musique de Puccini qui résonne en nous comme une musique intérieure. « O suave fanciulla » s’exclame Rodolphe prenant Mimi dans ses bras et ce duo d’amour prémonitoire, toujours lié au personnage de MImi sera utilisé à plusieurs reprises au cours de l’opéra.
Ces quatre jeunes artistes pauvres et affamés ont un remarquable désir de vivre et de créer. Ils profitent avec passion de leur jeunesse et narguent la vie avec insouciance et désinvolture.
Mais la mort les rattrape et Mimi s’effondre vaincue par la maladie. « Mimi, Mimi, » sanglote Rodolphe qui vient de comprendre, dans les yeux de ses amis, que Mimi s’en est allée, cueillie par la mort dans sa jeunesse et sa beauté.
Remarquablement mise en scène par Caroline Blanpied, nous partageons dans l’exaltation des personnages, cette vie de bohème, cette puissance indicible d’être jeune et vivant.
Olivier Montmory Ténor, Sabine Revault d’Allonnes Soprano, Fabrice Alibert Baryton, Robert Elibay-Hartog Baryton, Kyungil Ko Basse, Caroline Blanpied Soprano et Grégoire Foher-Duminil Basse ont mis leurs grands talents au service de la musique de Puccini et nous ont fait vibrer à l’unisson. Sans oublier Parpignol le narrateur qui, par ses textes poétiques et endiablés nous a guidés au fil des tableaux, dans le déroulement de l’intrigue.
Nous avons longuement rendu hommage par nos applaudissements à Patrick Souillot qui a dirigé de main de maître l’Orchestre Symphonique Universitaire de Grenoble, aux élèves des lycées techniques de Grenoble qui ont mis leurs compétences au service de la créativité : costumes, coiffures, maquillages, décors. Leur joie d’être sur scène, leur bonheur d’être associés à une telle œuvre faisaient chaud au cœur. Bravo les jeunes et merci aux professeurs qui les encadrent !

Les jeunes de la section métier du bâtiment de l’Institut des Métiers et des Techniques de Grenoble présentent à l’équipe responsable la structure qui accueillera l’opéra

Il ne me reste plus qu’à rendre hommage et à remercier, de manière plus intime, mais avec beaucoup d’émotion, Dominique et Olivier Boulet.
Merci Olivier pour votre engagement auprès de Jean Chung Minh dans l’Opéra Coopératif que vous avez su hisser et maintenir au plus haut niveau de qualité. Des moments de bonheur partagés par des milliers d’Isérois ! Et Merci Dominique de nous avoir accompagnées, guidées, reçues avec tant de gentillesse et de compétence. Oui, les Boulet vont nous manquer…
F.A. Au Summum le 04.04.2017