L'Atelier d'Hervé Frumy

C’est, caché dans l’arrière-cour du 25 Cours Berriat, que se trouve l’atelier d’Hervé Frumy loin des rumeurs de la rue avec un petit air de campagne. L’artiste s’est installé ici il y a 22 ans dans un ancien atelier de vitraux.

Ingénieur de formation, Hervé Frumy est tout à la fois graphiste, illustrateur, désigner. Responsable de la communication du Musée Dauphinois pendant plus de 20 ans, il est encore actuellement directeur artistique de la revue Alpe depuis ses origines.

  Sa passion de transmettre l’a amené à collaborer pour des livres, affiches, scénographies d’exposition auprès de compagnies de danse et de théâtre, compagnies lyriques, musées et parcs nationaux ou régionaux.

  Son travail de graphiste, dès le début de sa carrière, l’a naturellement conduit vers le monde des affiches. Affiches que nous connaissons bien pour les avoir vues ces dernières années sur les murs de Grenoble : Musée Dauphinois, la Fabrique Opéra, le Festival Olivier Messiaen, le festival International du film de montagne, festivals de littérature ou de poésie ailleurs en France.

   « L’affiche doit être conçue pour être vue, pour être un appel au spectacle ou à l’exposition mais ne doit en aucun cas faire l’histoire de l’expo ». D’où un travail de recherche très subtil pour attirer le regard du passant et lui envoyer un message : travail dans le choix des couleurs, vives souvent pour capter le regard, de l’orange , du rose ou du bleu… mais aussi quelquefois des couleurs tout en dégradé pour donner, par exemple, des ambiances de scène , dans le choix minutieux et érudit des éléments mis en toile de fond pour évoquer le sujet, dans le choix des matériaux : collages, utilisation de la brosse chinoise et de l’encre de chine… Hervé Frumy accorde une importance particulière à la mise en scène du personnage central : son regard doit être toujours de face afin d’établir le contact avec celui qui regarde.

  Parallèlement à la réalisation des affiches, il s’exprime également dans la scénographie et la signalétique de bâtiments publics : Musée Champollion, Musée de l’Ancien Evêché, Bibliothèque Yacine, Musée de la Houille blanche, d’imprimerie de la Bibliothèque de Grenoble, la façade vitrée de l’hôpital à Strasbourg…

 C’est également un artiste qui contribue par son art à la valorisation du patrimoine naturel de la région : signalétique des lieux de mémoire dans le Vercors, des pistes de fond du Vercors, sculpture au col du Mont Cenis …et qui par sa connaissance des filières de production, sa curiosité des nouvelles techniques l’ont conduit à proposer des éléments urbains : panneaux de vitesse modérée, totems pour mesurer la qualité de l’air…

 Artiste talentueux aussi dans ses dessins et ses peintures, il a édité plusieurs ouvrages sur ses chères montagnes alpines : Le tour du Mont Blanc, Une nuit au sommet du mont Aiguille… et une collection de livres éducatifs pour faire découvrir le monde animal des montagnes aux jeunes enfants. A travers de belles photos, de belles illustrations des textes simples, ces ouvrages ont pour objectif de stimuler l’imagination des enfants et de les éveiller au monde passionnant des animaux de la montagne.

Nous avons toutes été subjuguées par cet artiste talentueux aux multiples facettes et séduites par cet homme tout en simplicité, porté par la volonté de transmission et de la relation humaine. Belle rencontre.

C’est, caché dans l’arrière-cour du 25 Cours Berriat, que se trouve l’atelier d’Hervé Frumy loin des rumeurs de la rue avec un petit air de campagne. L’artiste s’est installé ici il y a 22 ans dans un ancien atelier de vitraux.

Ingénieur de formation, Hervé Frumy est tout à la fois graphiste, illustrateur, désigner. Responsable de la communication du Musée Dauphinois pendant plus de 20 ans, il est encore actuellement directeur artistique de la revue Alpe depuis ses origines.

  Sa passion de transmettre l’a amené à collaborer pour des livres, affiches, scénographies d’exposition auprès de compagnies de danse et de théâtre, compagnies lyriques, musées et parcs nationaux ou régionaux.

  Son travail de graphiste, dès le début de sa carrière, l’a naturellement conduit vers le monde des affiches. Affiches que nous connaissons bien pour les avoir vues ces dernières années sur les murs de Grenoble : Musée Dauphinois, la Fabrique Opéra, le Festival Olivier Messiaen, le festival International du film de montagne, festivals de littérature ou de poésie ailleurs en France.

   « L’affiche doit être conçue pour être vue, pour être un appel au spectacle ou à l’exposition mais ne doit en aucun cas faire l’histoire de l’expo ». D’où un travail de recherche très subtil pour attirer le regard du passant et lui envoyer un message : travail dans le choix des couleurs, vives souvent pour capter le regard, de l’orange , du rose ou du bleu… mais aussi quelquefois des couleurs tout en dégradé pour donner, par exemple, des ambiances de scène , dans le choix minutieux et érudit des éléments mis en toile de fond pour évoquer le sujet, dans le choix des matériaux : collages, utilisation de la brosse chinoise et de l’encre de chine… Hervé Frumy accorde une importance particulière à la mise en scène du personnage central : son regard doit être toujours de face afin d’établir le contact avec celui qui regarde.

  Parallèlement à la réalisation des affiches, il s’exprime également dans la scénographie et la signalétique de bâtiments publics : Musée Champollion, Musée de l’Ancien Evêché, Bibliothèque Yacine, Musée de la Houille blanche, d’imprimerie de la Bibliothèque de Grenoble, la façade vitrée de l’hôpital à Strasbourg…

 C’est également un artiste qui contribue par son art à la valorisation du patrimoine naturel de la région : signalétique des lieux de mémoire dans le Vercors, des pistes de fond du Vercors, sculpture au col du Mont Cenis …et qui par sa connaissance des filières de production, sa curiosité des nouvelles techniques l’ont conduit à proposer des éléments urbains : panneaux de vitesse modérée, totems pour mesurer la qualité de l’air…

 Artiste talentueux aussi dans ses dessins et ses peintures, il a édité plusieurs ouvrages sur ses chères montagnes alpines : Le tour du Mont Blanc, Une nuit au sommet du mont Aiguille… et une collection de livres éducatifs pour faire découvrir le monde animal des montagnes aux jeunes enfants. A travers de belles photos, de belles illustrations des textes simples, ces ouvrages ont pour objectif de stimuler l’imagination des enfants et de les éveiller au monde passionnant des animaux de la montagne.

Nous avons toutes été subjuguées par cet artiste talentueux aux multiples facettes et séduites par cet homme tout en simplicité, porté par la volonté de transmission et de la relation humaine. Belle rencontre.


Les enfants trouvés du Dauphiné aux XVIIIe et XIXe siècles

 Qui dit « trouvés » dit, forcément, exposés dans la rue et… abandonnés !

Nos références culturelles vont immédiatement au petit Rémi de « Sans-famille » d’Hector Malot ou à Cosette des « Misérables » de Victor Hugo. De tous temps, les enfants indésirables étaient déposés aux portes des hospices, sur les parvis des églises, avant que ne soient créés « les tours » (lieux de dépôt dans le mur) afin qu’ils soient rapidement protégés. L’administration des hospices de l’Isère les plaçait ensuite chez des nourrices mercenaires dans les contrées montagneuses du Dauphiné. La consultation des registres d’archives des paroisses, de l’hôpital de Grenoble, des actes administratifs et des procès d’Assises permet au conférencier d’établir un lien de cause à effet entre l’existence des tours, créés en 1811, et le nombre d’enfants trouvés et recueillis. Leur placement avait nécessairement un coût qui a valu à ces malheureux d’être déplacés vers d’autres régions.

C’est à ce sujet que l’historien, Bernard François, juriste de formation, consacre un ouvrage qui fait référence en la matière. Cette compilation a nécessité 3 ans de recherches qui concernent essentiellement l’Oisans ; de la « micro histoire », selon certains ! Mais l’intérêt d’un tel travail est autant historique que généalogique, juridique ou civilisationnel ! Que nous dit-il de la place de la femme, de l’homme, de l’enfant, dans une société traditionnellement catholique, où la fille-mère était une fille perdue et son enfant, le fruit du vice ou du péché ?

A ces enfants dépourvus de filiation, il fallait un patronyme, c’est ce dont se charge l’officier d’état civil au gré de son imagination. Les noms de lieu sont privilégiés ainsi que les anagrammes. Tout un jeu de « cousinages » qui permet parfois de retrouver les parents biologiques. L’anonymat, s’il est fréquent, n’est pas systématique, car on trouve parfois un billet ou un certificat de baptême dans les langes de l’enfant, la mère espérant peut-être le récupérer plus tard. Ces enfants abandonnés connaissent leurs origines à la différence des enfants trouvés. Il faut savoir que les femmes infanticides risquaient d’être condamnées à mort par pendaison et qu’elles devaient dénoncer leur séducteur, afin de lui demander assistance. L’hospice pouvait se substituer à elles pour requérir contre le père. C’est ce qu’avait prévu la Révolution. Mais Napoléon avait ensuite interdit la recherche de paternité pour ne pas multiplier les « bâtards » et c’est Gustave Rivet qui mettra 27 ans à réformer cette législation injuste. Le problème de la filiation et de la reconnaissance accordée à tous les enfants : légitimes ou illégitimes a traversé l’histoire de l’humanité et continue à faire débat.

Bien des vies ont été brisées et continuent à l’être. Les arguments ne sont pas toujours très nobles et beaucoup de femmes ont été victimes de prérogatives que les hommes se sont octroyées. La contraception d’une part, et les recherches sur l’ADN d’autre part, ont permis aux femmes, aux enfants et aux hommes également, de gagner en reconnaissance et en liberté.

5/10/05 D.VDB.-F.L


Moly Sabata, Rencontres Lyceum Lyon et Grenoble

L'histoire de MOLY SABATA

29 septembre 2022.

Autour d’une délicieuse collation, les lycéennes échangent joyeusement, heureuses de se retrouver pour aborder avec nos guides l’histoire de Moly Sabata.

Beaucoup d’entre nous la connaissaient pour avoir vu la très intelligente exposition du musée de l’Evêché « Vivre le cubisme à Moly Sabata » et Claire Alexandre nous livre quelques repères à travers mille anecdotes sur cette résidence d’artistes fondée par Albert Gleizes en 1923 dans un esprit de recherche du Beau dans sa simplicité, le retour aux techniques premières, le savoir-faire des artisans (poterie, tissage ..) et la transmission des acquis . Pierre David, lui, nous parle longuement du fonctionnement de l’actuelle résidence, son accueil sur invitation, son action avec ses partenaires et de son devenir prometteur.                                                      

Visite de l’exposition ‘Millefleurs’, thème cher à l’esprit du fondateur, interprété par des artistes invités en résidence. (Avec un tableau de Juliette Roche, épouse d’Albert Gleizes)

Puis visite de l’atelier de la potière, l’australienne Anne Dangar qui continua à perpétrer l’esprit de son mentor. Arrivée en 1930 à Sablons, entièrement conquise par sa philosophie, elle se tourne vers la céramique, apprend la technique des potiers-artisans des environs et va créer une œuvre d’une grande richesse de décors qui va subjuguer amateurs et collectionneurs. « La Miss » comme on l’appelle familièrement, va être l’élément vital de Moly Sabata jusqu’à sa mort en 1958.

Nous avons un aperçu des jardins, autrefois entretenus par les artistes eux même, seul demeurent les ruches…

Située au bord du Rhône, dans un lieu autrefois de roselières, cette grande résidence fut un relais de bateliers. »

 Ceux-ci travaillaient « les pieds dans l’eau » d’où le nom de cet endroit : 

moly sabata  = les savates mouillées !

Les lycéennes, en connaisseuses, ont trouvé leur bonheur à la Moly-Shop (les bougeoirs ont fait fureur) nous avons quitté cette belle ambiance artistique hors du commun pour la retrouver très vite sur notre lieu de déjeuner : le château Peyraud.

Le château Peyraud

Accueillies par Danièl S., notre hôte, nous sommes reçues dans une fort belle salle à manger où nous allons « piqueniquer » laquelle fait partie des 17 pièces de réception du XVIIIème siècle en enfilade sur 57mètres de façade ! Apéritif, puis déjeuner par tables, nos lycéennes s’étaient dépassées en agapes plus délicieuses les unes que les autres.

Ce château a subi maintes épreuves : reconstruit, transformé, vendu, il appartient maintenant depuis deux générations à la famille qui nous reçoit avec tant de gentillesse.

 Vaste cour coté colline avec deux perrons, belle façade coté Rhône ouvrant sur une terrasse en jardin, ancien lavoir, réservoirs d’eau … nous avons là un aperçu de cette vaste demeure qui reste parfaitement entretenue et vivante.

 Marie, notre hôtesse, nous accompagne de salle en salle   tout en nous parlant de sa passion pour les costumes historiques. Et, pour notre grand plaisir, nous retrouvons dans la belle salle à manger une splendide collection de poteries venant de Moly Sabata.

Une bien belle après-midi que nous poursuivons vers l’église romane St Pierre, à Champagne.

L'eglise Saint Pierre de Champagne

Incontournable de l’Art Roman en Ardèche, l’église Saint Pierre de Champagne (environ du XIIème siècle) achève notre journée. Elle subit quelques dégradations au cours des guerres de Religion mais c’est l’agrandissement de la route royale qui amena la destruction de sa haute tour-porche, mutilation dont les cicatrices Tous les murs sont constellés de pittoresques modillons ou des pierres de réemploi à motifs figuratifs ou animaliers.

Des bas-reliefs, inspirées de scènes évangéliques ornent les trois portes de façades 

L’architecture intérieure est très sobre. L’appareillage qui joue entre la pierre et le ciment rythme la vision de cet édifice à l’allure monumentale

Les voutes tes des travées sont bâties sur trompe, en encorbellement, modèle unique en Ardèche.

Saint Pierre est à la fois abbatiale et paroisse, animée par la communauté des Chanoines réguliers de Saint Augustin, (beaux bâtiments conventuels en face de l’église)

Le mobilier est l’œuvre du sculpteur d’art sacré Gudji qui ne crée que de pièces uniques dans des matériaux précieux.

Ainsi s’est achevée cette journée très dense que les lycéennes de nos deux clubs ont vécue avec beaucoup d’intensité et d’amitié.


 Exposition JI-YOUNG DEMOL-PARK au Musée Hébert

Hommage coréen à la beauté des Alpes : un dépaysement assuré au musée Hébert

Il faudrait pouvoir commencer la visite de l’exposition proposée en ce moment au musée Hébert par… la dernière salle. Là où sur un cartouche on peut lire : « L’artiste allie le tracé énergique du bambou taillé, geste quasi calligraphique, à la douceur des lavis aqueux dont les nuances semblent infinies". Ji-Young Demol Park parvient à restituer avec une économie de moyens, la rudesse des montagnes, les gouffres vertigineux et les lumières évanescentes ». Voilà. Tout est dit.

Revenons cependant sur nos pas, avec les lycéennes qui visitaient mercredi, sous un soleil radieux, cette exposition. Et faisons connaissance de Ji-Young Demol Park, artiste coréenne qui vit à Annecy depuis vingt ans. Après des études sur l’art occidental dans son pays et une jeunesse tout entière consacrée au dessin, elle décide, une fois installée en France, de revenir à des choses très simples. Papier, eau, pigment vont être ses uniques outils pour peindre les formes puissantes de nos montagnes ...qui la fascinent totalement. Ce qui fait naître tout au long de ses œuvres un singulier métissage entre Asie et Occident.

Parfois elle emploie le sfumato, technique de Léonard de Vinci et les traces du contour des montagnes s’évaporent quasiment sur le tableau. Sur d’autres toiles elle n’hésite pas à laisser un tiers de l’espace en bas totalement nu, pour stimuler l’imagination du promeneur, qui a comme l’impression d’être happé par ce vide. On retrouve sur l’ensemble de ses oeuvres la même économie de moyens et le même sens du détail ainsi qu’une immense délicatesse. Le dépaysement est assuré. On est émerveillé.

21/09/2021


Une journée à St Antoine l’Abbaye

 

Par un beau soleil de septembre, 15 d’entre nous se sont rendues à St Antoine l’Abbaye, seul village médiéval de l’Isère classé parmi « Les plus Beaux Villages de France » !

En montant vers l’abbatiale, nous découvrons ses ruelles, ses « goulets » (passages couverts), sa halle médiévale, ses maisons à colombages, puis la vallée, et une vue imprenable sur le Vercors.

Nous sommes accueillies par une guide charmante, qui nous raconte avec passion l’histoire de l’abbaye, liée à celle de St Antoine l’Egyptien : né en 251, mort à 105 (!) ans, surnommé aussi St Antoine du désert, il est connu pour ses combats victorieux contre les assauts du démon (figuré par un cochon aux pieds de ses statues !). Ses reliques seront rapportées de Constantinople jusqu’ici, où elles guériront miraculeusement un jeune chevalier, atteint du « mal des ardents », une maladie due à l’ergot de seigle.

Devant l’afflux de pèlerins et de malades, des bénédictins arrivent de Montmajour à la fin du XIe siècle, vite rejoints par un nouvel ordre, celui des Antonins, ordre hospitalier ; les Antonins finiront par évincer les bénédictins à St Antoine, et essaimeront dans toute l’Europe.

L’église abbatiale, construite sur une période de 300 ans, est un pur exemple d’art gothique, quoiqu’étonnamment trapue, à cause de la configuration du terrain. Malgré les destructions dues aux guerres de religion, nous admirons les vestiges des peintures murales, les magnifiques stalles et l’orgue du XVIIe siècle, et le trésor, qui renferme de très nombreux reliquaires, des instruments de chirurgie, un Christ en ivoire sculpté d’une façon très réaliste.

La chapelle privée du dernier abbé, dotée de magnifiques boiseries en châtaignier de Hongrie, renferme un extraordinaire meuble chapier en demi-cercle, destiné aux ornements liturgiques.

L’abbaye sera classée par Prosper Mérimée en 1840

Après un déjeuner en terrasse, nous avons visité l’exposition consacrée à Jean Vinay et à ses contemporains et amis, guidées par l’adjointe de la conservatrice du musée : une belle découverte que celle de ces peintres, connus… ou moins connus.

                                                                                                                                                                                                                    12.09.2022 - EB


L’aboutissement d’un beau projet : la rencontre de lyonnaises et de grenobloises

 

 LA RENCONTRE DE LYONNAISES  ET DE GRENOBLOISES

le 17 juin 2022

Voilà les clefs d’une journée réussie : un programme sympathique, une organisation au cordeau, une hôtesse remarquable dans sa très jolie maison de Cossey, une visite guidée passionnante dans le tout jeune musée Champollion, à Vif.
Pour commencer, 16 Lycéennes ont écouté attentivement les explications de Florence sur la très ancienne chapelle de Cossey, sur la commune de Claix.
Puis grand moment d’échanges et de convivialité, autour d’un verre de Spritz, où chacune se présente et évoque son rôle dans son club. Certaines qui se connaissent déjà bien sont heureuses de se retrouver, et toutes sont attentives aux unes et aux autres. Les échanges se prolongent autour d’une très grande table où nous apprécions, aussi, les spécialités culinaires de nos amies.
Mais, l’heure arrive vite de partir pour Vif où notre guide Barbara nous attend dans la demeure des Champollion, devenue Musée après de longues négociations et 6 ans de travaux : une réussite totale, tant sur l’atmosphère familiale, grâce au décor parfaitement reconstitué que sur l’organisation muséographique.
Cette jeune femme fait vivre pour nous l’histoire de cette famille originaire du Dauphiné, l’extraordinaire relation fraternelle de l’ainé, Jacques-Joseph, qui a pris en main l’éducation du benjamin, Jean-François particulièrement doué et passionné par les langues. Nous comprenons bien comment Champollion a mené ses recherches en bénéficiant d’un réseau de personnalités scientifiques remarquables et des nombreuses autres recherches menées en France et en Europe dont celles de l’anglais Thomas Young, qui a raté de peu les clefs de ce fameux déchiffrement.
Nous suivons la vie de Champollion, l’histoire de sa fameuse découverte, et le voyage qu’il accomplit, enfin, en Egypte, avec son confrère toscan Rosellini.
Le dernier trait de génie, avec l’appui de Charles X, est la création dans le futur Louvre d’un parcours didactique au fil de 4 salles consacrées à l’égyptologie, une vraie révolution dans l’histoire de la culture et des musées.
Passionnante, émouvante, cette visite aux sources de la grande aventure humaine et scientifique que fut le déchiffrement des hiéroglyphes a passionné, les 8 Lyonnaises et les 5 Grenobloises qui se quittent avec de futurs projets : des rencontres, bien sur, tant celle-ci a réjoui les unes et les autres.

LB 17.06.2022


Un petit geste pour l’Ukraine, un grand moment d’émotion

Un petit geste pour l’Ukraine, un grand moment d’émotion

 A l’initiative de MaO, le LCI de Grenoble s’est mobilisé pour une action, aussi modeste soit-elle, en faveur de l’Ukraine et de la préservation de ses œuvres d’art. C’est à l’ICOM, organisme international dépendant de l’ONU, que sera versé le montant de notre collecte, fruit de la conférence et de la vente de cartes et marque-pages. Eléna, accompagnée de sa guitare, et Alexandra, toutes deux Ukrainiennes, ont largement contribué au charme et à l’émotion de cette soirée.

La conférence démarre avec un petit point d’histoire. Anne de Kiev, reine des Francs, venue d’Ukraine, fut l’épouse d’Henri 1er. Au XIème siècle, elle choisit de nommer son fils Philippe, prénom repris par toute une dynastie, montrant ainsi le lien ancien entre la France et l’Ukraine.

Notre conférencière nous montre ensuite, à travers des figures remarquables, que le peuple ukrainien a toujours défendu l’idée qu’il constituait une véritable nation qui lutte avec énergie pour sa culture et sa liberté.

Taras Chevtchenko, au XIXème, est une figure emblématique de ce pays. Considéré comme le plus grand poète romantique de langue ukrainienne, il écrit : Ici, c’est une terre de poésie et tout est possible. Quelle belle devise pour les générations à venir ! Ayant connu le servage, il gagnera sa liberté grâce à la vente d’une de ses œuvres. Toute sa vie il ne cessera de lutter pour l’indépendance de l’Ukraine. La toile Katernya représente une jeune Ukrainienne enceinte et un soldat russe qui s’éloigne… Prémonition ou reproduction de l’histoire des peuples ?

Défilent ensuite sous nos yeux, des figures de femmes emblématiques, souvent mal connues des Français.

Citons quelques noms :

- Lessia OUKRAÏNKA écrivain, critique et poétesse

- Marko VOVTCHOK (Maria ALEKSANDROVNA VILINSKA) qui écrit sous un pseudonyme masculin, comme George Sand. C’est elle qui crée le personnage pour enfants Maroussia

imprimé par Hetzel. Petite fille ukrainienne qui se sacrifie pour la liberté de son pays au moment de la lutte contre les Russes.

- Maria PRIMACHENKO peintre qui découvre l’argile bleu près de la rivière. Picasso est impressionné par le côté surréaliste de ses toiles. Maudite soit la guerre, au lieu des fleurs il pousse des bombes, dit-elle.

- Chana ORLOFF, d’origine juive. Née à Kiev, elle s’exile en Israël. Elle côtoie à Paris dans les années 1919 à 1930 des artistes comme Chagall, Soutine, Modigliani ou Braque. Ses sculptures traduisent toute la puissance et toute la poésie de l’âme de ce peuple. Le musée du Luxembourg lui rend en ce moment hommage, la classant parmi les femmes pionnières.

Tant d’autres sont citées et apparaissent à l’écran.

La guitare et la voix chaude d’Eléna rythment ces évocations. L’âme slave transparaît dans ces chants poétiques et passionnés.

 A l’image de toutes ces femmes fortes et espiègles, ils redisent inlassablement l’amour de leur pays, la volonté de vivre libres et de pouvoir exercer leur art.

L’émotion de nos deux invitées est palpable. Elle est partagée par toute l’assistance quand elles évoquent l’exil et le lien qui les rattache en permanence à ceux qu’elles aiment et dont la vie est menacée.

Comment ne pas éprouver un sentiment de culpabilité face à notre impuissance et souvent à notre inertie ?

Alexandra  répondra avec générosité à cette interrogation légitime :

 « Je vous remercie de tout mon cœur d’avoir organisé cette soirée consacrée à l’Ukraine et à son patrimoine culturel. 

Il est vraiment précieux pour moi de savoir qu’il y a des gens qui sont solidaires, non seulement en parlant mais en agissant ! » 

D.VDB 12.05.2022


EN ROUE LIBRE dans l’art contemporain

C’est à cet état d’esprit que nous invite le musée de Grenoble pour un parcours quelque peu déstabilisant. 14 salles présentent des œuvres détenues dans les réserves, rarement montrées et regroupées par thèmes. Les titres eux-mêmes donnent le ton.

 VOUS AVEZ DIT BIZARRE ? Comme c’est bizarre ! L’objectif, clairement énoncé, est de permettre au visiteur de se familiariser avec des formes parfois énigmatiques, étranges, surprenantes, belles ou laides, sérieuses, graves ou simplement drôles.

Grand prix de Peter Stämpfli (qui passe 50 ans de sa vie à peindre des pneus) annonce la couleur. Les objets les plus communs sont détournés et laissent le visiteur libre de son interprétation. Comme Le dragon à la queue nouée de Annette Messager, il a tout loisir de se libérer des genres conventionnels et de recréer un monde à sa mesure, réaliste ou onirique. Le puits de Cristina Iglesias nous plonge dans un univers aquatique fait de mouvement et de mystère. Le spectateur communie avec une nature revisitée.

Mais c’est avec Gilbert et George dans Blooded que nous pénétrons dans les arcanes de l’absurdité contemporaine. Ils se revendiquent comme : malsains, entre deux âges, déprimés, cyniques, vides, las, minables, pourris, rêveurs, grossiers insolents, arrogants, intellectuels, auto-compatissants, honnêtes, victorieux, travailleurs, réfléchis, artistiques, religieux, fascistes, sanguinaires, taquins, destructifs, ambitieux, pittoresques, damnés, obstinés, pervertis et bons.

 « NOUS SOMMES ARTISTES. » Revendiquent-ils ! Tous ces qualificatifs peuvent s’appliquer, spécifiquement ou en globalité aux créateurs que nous approchons au cours de cette déambulation.

 Les cadres vides d’Atopies de Jan Vercruysse remettent en cause les notions du dedans et du dehors, du vide et du plein. Quant au Hanging figure de Juan Munoz il dit son combat pour la vie ou sa résistance à l’inacceptable. LES OBJETS DU DELIT, comme TRAVELLING, nous plongent dans l’univers de la modernité et de l’image où la déshumanisation n’a rien à envier à la fiction.

 Three shelves, Wine bootles de Tony Cragg vient en contrepoint à Landau de poupée, appareils photographiques, pour opposer les éléments de rebut aux savantes associations poétiques. On pourrait multiplier les exemples et les images à l’infini, tant cette exposition est à la fois dérangeante et révélatrice de notre univers en pleine mutation. Il y aurait tant à dire et à montrer encore, mais cela vous donnera peut-être envie d’aller découvrir Immeuble de Philippe Cognée, Camion-benne gris de Peter Klasen, ou Carrelage/Fauteuils roulants de Jean-Pierre Raynaud…

Citons, pour la fin et pour le clin d’œil, l’installation de Stephan Balkenhol : L’origine du monde. La référence à Courbet n’échappera à personne !

 D.VDB et G.C.


Visite des nouvelles archives, à l’épreuve du temps.

Visite des nouvelles archives : à l’épreuve du temps.

On se souvient du temps, encore récent, où il fallait se rendre dans la petite rue Auguste - Prudhomme pour accéder aux 39 kms de documents conservés dans le bâtiment un peu vétuste des archives départementales. Il était, depuis 1958, le gardien de la mémoire de notre patrimoine écrit. Résultat, faute de place, il n’y avait plus de possibilité de continuer la collecte des documents. Ce qui est un comble pour des archives, dont le fonds se construit au jour le jour. Quant aux conditions de conservation, on est étonné d’apprendre que la température du bâtiment pouvait osciller entre 15 à 40 degrés....Alors que la norme ne doit pas dépasser les 18. On comprend mieux pourquoi le Département de l’Isère a décidé, dés 2018, d’édifier sur un terrain lui appartenant à Saint-Martin-d’Hères, rue Georges Pérec, de nouvelles archives, dans un imposant bâtiment dont le chantier a duré pas moins de deux ans et coûté 37 millions d’euros financés par le Département, avec une aide de l’Etat s’élevant à 3,4 millions d’euros.

Un empilement de papier Une vingtaine de lycéennes s’était donné rendez-vous mercredi 4 mai, pour partir à la découverte de ce solennel édifice articulé autour de quatre blocs, tous revêtus de béton teinté dans la masse. L’ensemble donne l’impression, très symbolique, d’un empilement de papier. A l’intérieur, un autre symbole très fort : l’époustouflante peinture de Philippe Cognée, « La tour des mémoires », dans des couleurs chaudes d’ocre et d’orange. Elle est percée de mille fenêtres, d’où semble s’échapper le savoir.

Sous la houlette d’Elise, diplômée de l’Ecole des Chartes, récemment nommée Conservatrice à Saint-Martin-d’Hères, la visite se révélait passionnante. De ses différents propos on retiendra, pour l’anecdote, que le déménagement de ce « 56 pièces de 200 m2 chacune » a nécessité six allers-retours de deux camions pendant six mois. Ce qui donne une idée de la richesse de nos archives qui ne se limitent pas au seul département de l’Isère, mais conserve aussi tout ce qui concerne l’ancienne province du Dauphiné.

 De l’an 1000 aux centres de vaccination du Covid Parmi ces documents on peut trouver des cadastres, des actes d’état-civil, notariaux, des journaux, des livres, des photos. Le plus ancien, qui date de l’an 1000 environ, relate la vente d’une terre entre un seigneur et un monastère. Mais l’activité des centres de vaccination lors du Covid fait désormais aussi partie du patrimoine conservé. Les documents, avant d’intégrer cette cathédrale de papier ont tous suivi le même cheminement. Depuis le quai d’embarquement, jusqu’aux salles de versement et aux salles de tri, la sélection est sévère. Seuls 5 % des documents seront conservés. Avant d’atterrir pour les plus précieux dans les célèbres boites de l’entreprise Cauchard qui protègent du risque de feu et de l’eau.

A cet égard le rôle de l’archiviste est primordial. Il doit déterminer ce qui est important aujourd’hui et le restera pour des décennies. Il doit aussi tout mettre en œuvre pour faire traverser l‘épreuve du temps à ce qui mérite d’être conservé. Ainsi le colossal travail d’inventaire et de tri réalisé sur la correspondance des frères Champollion illustre mieux qu’un long discours l’essence même du métier d’archiviste. Pas moins de 12 000 lettres réunies en 60 volumes, échangées en partie au moment où Jean[1]François est sur le point de déchiffrer les hiéroglyphes. L’ultime étape est celle de la numérisation. Elle permettra de rendre publics tous ces documents et de les mettre en ligne. Avant de leur consacrer une exposition à l’automne.

 4/05/22 V.S – F.


Un musée, un quartier, la céramique au fil des siècles

L'Art de la céramique à Grenoble, entre hier et aujourd'hui
Caroline Roussel a conçu cette visite selon un angle original, une matière, KERAMIKOS en grec, et un savoir-faire, en Isère, depuis environ 7000 ans.
Nous voilà donc parties à la rencontre de cette étonnante matière première qu’est l’argile.
Le département de l’Isère, riche en vestiges préhistoriques est d’une grande importance par ses cavernes, ses abris sous roche, ses lacs ou ses étangs. Les conditions d’habitat varient suivant les différences de la nature du sol, la population est sédentaire dans les vallées et agricole dans les vallons. De nombreux objets en céramique ont été retrouvés dans différents sites, évoqués dans de sympathiques maquettes qui nous rapprochent de ces temps lointains où l’ingéniosité humaine s’exerçait pour améliorer les conditions de vie : les briques servaient à diffuser la chaleur à l’intérieur des habitations et les pesons à tendre les fils des métiers à tisser.
Les vestiges exposés montrent, au fil du temps, l’évolution des formes, des ornementations et indiquent, entre autres éléments, l'existence d’échanges avec l’Italie, tels cette série de pots venant de Lombardie.
Fabriqués en terre (argile), ils ont subi une transformation physico-chimique irréversible au cours d’une cuisson plus ou moins élevée. La terre humide est malléable, ensuite on la laisse sécher puis elle passe par deux ou trois cuissons selon le modelage. Sa coloration brune ou orangée est due à la présence d’oxyde de fer. Elle est utilisée pour faire des briques, des poteries ou des objets décoratifs.
Ainsi, de salle en salle, nous découvrons le néolithique (5800 - 2500) puis l’époque gallo-romaine, le Moyen - Age, la Renaissance et le XVIIIe siècle représenté par ces ravissants objets vernissés et décorés de motifs floraux. Les pigments viennent d’oxydes métalliques tels que le manganèse (violet ou pourpre foncé), le fer (rouge), le cuivre (vert), l’antimoine (jaune) et le cobalt pour le bleu.Dans la première moitié du XVIIIe, deux faïenciers ROUX, CHAIX et un commerçant ROY-COMPTE s’installent dans le faubourg Très Cloîtres, puis en 1747 un atelier se crée à La Petite Tronche, soit « au-delà des Cloîtres ». Bien sûr nous pensons à La Faïencerie de La Tronche, ancienne fabrique devenue Le Théâtre de la Faïencerie !
Quittant le Musée de l’Ancien Evêché ou musée d’histoire de l’Isère, nous rejoignons en quelques pas la rue Très Cloîtres, où nous rencontrons deux artisans céramistes qui travaillent chacun à sa manière.
Ivan Mago, designer venu d’Espagne, joint le design, l’art et l’artisanat ; il commence par le dessin, puis vient l’impression en 3D qui lui permet de fabriquer un moule en fibre de maïs dans lequel il verse sa terre. Enfin sortiront différents objets cuits sur place. Les couleurs sont peintes avant d’y verser la terre.
Isabelle Perret, sa voisine, met l’accent sur le geste traditionnel du potier et décore ses œuvres de traits de pinceaux qui évoquent le Japon.
Tous deux, comme de nombreux autres artisans, vendent leurs productions dans la boutique CFI, C’est Fait Ici, dans le centre commercial de La Caserne de Bonne. Vous pouvez admirer leurs œuvres à la caserne de Bonne ou sur : www.cestfaitici.fr
Ainsi s’achève ce très intéressant parcours qui associe histoire, tradition et création contemporaine, autour d’un matériau extrêmement simple, l’argile ou la céramique
F. R, L. B et F. L - Grenoble, Mars 2022